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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3661 du 12 novembre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3661 du 12/11/2025

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Les Veillées des Chaumières 3661 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Esther, avec toute la sagesse dont elle était capable, parvint à apaiser la jeune femme, l'assurant de son soutien. - Réfléchissez à une stratégie, lui conseilla-t-elle. Vous le connaissez bien. Il doit forcément y avoir un moyen de le convaincre de retourner à Florence. - Il y retournera, puis il reviendra, gémit Igina. - Peut-être pas. Il paraît très attaché à son pays. Il finira bien par comprendre que votre nouvelle vie se déroule à Nice, sans lui. Quant à Madame votre belle-sœur… - Oh, de ce côté-là, je m'inquiète sans doute à tort, dit Igina en posant ses deux mains à plat sur son front. Isabelle ne fera rien pour me nuire. Elle est simplement romanesque à l'excès et j'imagine que cette situation aiguise son imagination. Seigneur, ma tête est sur le point d'exploser. Esther, voudriez-vous aller me chercher un cachet d'aspirine dans la salle de bains ? Deux autres jours s'écoulèrent, presque paisiblement. Igina, bien que toujours préoccupée, allait et venait, soucieuse de la toilette qu'elle porterait lors du vernissage et de celles qu'elle comptait emporter à Menton. Plusieurs robes nécessitaient des retouches car la jeune femme semblait avoir perdu un peu de poids ces derniers temps. Tout en s'exécutant, Esther ne pouvait s'empêcher de penser à ce que Silvio Conti mijotait. Une fois le mariage passé et en l'absence de tout éclat de sa part, elle avait naïvement cru qu'il avait tiré un trait sur Igina. À l'évidence, il n'en était rien. La violence de ses sentiments était encore telle qu'il n'avait pas hésité à venir s'installer à Nice. Pour combien de temps ? Igina ne l'avait pas mentionné. Esther, pour le peu qu'elle avait pu constater lors de leur échange dans l'atelier, imaginait le peintre tout à fait capable de faire irruption à la galerie le soir du vernissage et de provoquer un esclandre. Quant à Isabelle, rien ne prouvait qu'elle allait s'en tenir au secret. D'après ce qu'Esther avait entendu dire à l'office, l'épouse d'Édouard Abernatis s'ennuyait ferme. L'envie de s'immiscer dans ce qui ressemblait fort à un roman-feuilleton risquait de la titiller à un moment ou à un autre. Un faux pas était vite arrivé. À la place d'Igina, Esther aurait redoublé de prudence mais, curieusement, depuis le soir de sa confidence, la jeune femme semblait avoir oublié la partie la plus inquiétante de cet épisode, comme si le simple fait de s'en être délestée sur sa femme de chambre avait anéanti toute menace… Chapitre 16 Contre toute attente, aucun scandale ne se produisit durant la soirée du vernissage. Le lendemain, à l'office, chacun y allait de son commentaire, d'autant que certaines des servantes de la villa avaient été requises pour le service durant la réception. Ces demoiselles ne se firent guère prier pour décrire les merveilleuses toilettes et les bijoux des invitées, ainsi que la prestance des nombreux hommes d'affaires qui avaient déambulé entre les toiles du jeune peintre prodige déniché par Clément Abernatis et mis en scène par Jacqueline et Armand. À coup sûr, la galerie était auréolée d'un nouveau prestige : les acheteurs étrangers n'allaient pas tarder à se précipiter des quatre coins de la planète. La notoriété de la tribu Abernatis, déjà bien établie depuis plusieurs décennies, semblait s'être encore intensifiée au cours

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Les Veillées des Chaumières 3661 Faveurs royales

Faveurs royales

Christina se reprochait d'écouter le comte avec complaisance. Était-elle si coquette que la peine de cet homme lui était douce ? Croyait-elle aimer Stephan ou bien se forgeait-elle une haute idée de ses devoirs ? - Vous n'êtes pas prête, Christina, dit-il. Pas encore. Et il secoua la tête. Il y avait une promesse dans ses yeux. La promesse d'une fidélité que les ans ne vaincraient pas. Elle ne savait rien de lui, hormis ce que les bonnes langues lui avaient appris ce soir. Rien de lui, sinon qu'il était beau et que son sourire torturait son cœur. - Mon amour… Les mots prononcés ne possédaient pas le pouvoir de ses regards. Il l'aimait dans sa chair et dans son âme comme un damné. - Parlez-moi d'Élisabeth, demanda-t-elle. Il se redressa avec colère : - Qu'avez-vous besoin de placer entre nous des êtres qui nous sont étrangers ? - Pourquoi mentir ? enchaîna-t-elle. Ne m'avouerez-vous pas combien « elle » vous est chère ? Il répondit à la question par une autre question : - Pourquoi ne prenez-vous pas modèle sur elle, Christina ? Elle vous apprendrait qu'on tue un être en l'enfermant dans un cercle étroit. Elle vous conseillerait non pas de vous résigner, mais de vous dérober à un avenir sans joie. - Il n'y a pas de bonheur dans la fuite. Votre belle impératrice ne l'a-t-elle pas compris ? - Enfant ! Que savez-vous de la plénitude ? - Ce que Stephan m'en apprend et m'en apprendra encore. Ils croisaient de nouveau le fer. Leur trêve n'avait été que de courte durée et de nouveau le froid envahissait leurs âmes… Quand Louis pénétra dans la pièce, il les trouva éloignés l'un de l'autre, plongés dans leurs pensées réciproques. Tandis qu'Axel claquait des talons, le souverain s'inclina devant la princesse von Steinen, puis, au valet qui se présenta, il remit un pli. - Qu'on le porte immédiatement ! Se tournant vers ses invités, il expliqua : - Je viens d'écrire à Wagner. Ce soir, il m'a donné l'une des plus grandes joies de ma vie. Dites-moi ce que vous avez pensé de la représentation, Monsieur de Ferczy. - Le maître s'est surpassé, votre Majesté. - N'est-ce pas ? L'année prochaine, nous aurons Tristan. Le roi de Saxe nous prêtera le chanteur Schnorr. J'espère que les répétitions commenceront sans tarder. L'exaltation allumait ses prunelles. D'un geste, il convia ses hôtes à prendre place à la table. Inconscient de l'heure, il vivait en plein rêve. Le champagne dont il abusait favorisait sa verve. Ses interlocuteurs lui donnaient la réplique avec brio. Christina oubliait la tristesse que les allusions du Hongrois avaient insinuée dans son esprit. Le roi était-il le seul auprès duquel elle se sente heureuse,

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Les Veillées des Chaumières 3661 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Dans l'heure suivante, une meute de journalistes avait pris d'assaut la clinique où avait été admise Christina. Pour calmer leur impatience, le docteur Filippi s'était décidé à les recevoir, au grand dam de l'inspecteur Cartoni prévenu d'urgence. - Dieu sait ce qu'ils vont encore raconter dans leurs sacrés canards ! - Ils font leur métier comme vous faites le vôtre. On ne peut pas dire que l'affaire Mattali manque de rebondissements ! Toujours pas de nouvelles de votre évadé ? - Non, aucune. Et si seulement la comtesse voulait parler ! Mais rien. Ce silence buté, incompréhensible… - Incompréhensible ! Comme vous y allez ! Le choc qu'elle a subi suffit à expliquer son apathie. Et permettez-moi de vous dire, Inspecteur, que vous n'avez guère la méthode. Vous arrivez à son chevet avec un air de bouledogue en fureur ! - Bah ! Fabrice Montel qui, lui, s'y prend d'une toute autre façon, croyez-moi, n'obtient rien de plus. - On vient de me prévenir qu'une certaine Mlle Roufflet demande à voir la comtesse. Je n'ai pas cru devoir autoriser cette visite sans votre assentiment. - Ce scrupule vous honore, Docteur. Cependant, dans le cas présent, il y a de quoi s'en réjouir. Mélanie Roufflet est la marraine de notre comtesse. Elle l'a pratiquement élevée. On peut donc espérer beaucoup de la rencontre des deux femmes. Où est-elle ? - À la réception. - J'y vais de ce pas… A peine les portes de l'ascenseur s'étaient-elles ouvertes sur le hall que l'inspecteur aperçut dans l'entrebâillement Fabrice Montel en grande conversation avec une personne d'un certain âge qui tamponnait ses yeux rougis par les larmes. Le jeune homme l'avait affectueusement prise par les épaules, mais les mots qu'il lui disait ne semblaient guère atténuer son affliction. Ayant aperçu Cartoni, il lui fit signe de s'approcher, procéda rapidement aux présentations et enchaîna : - C'est la Providence qui nous envoie Mademoiselle Roufflet. - À la suite de votre télégramme, j'ai pris le premier avion en partance pour Catane… J'étais folle d'inquiétude. Alors, vous m'assurez qu'elle n'a vraiment rien ? - Rien, affirma Fabrice. Cependant, je pense que vous la trouverez changée. - Elle a maigri, évidemment… - Oui, et puis… - Quoi donc ? s'inquiéta la vieille demoiselle. - Eh bien ! nous nous étonnons qu'elle ne soit pas plus communicative. Son enlèvement, auquel j'ai, hélas ! assisté sans pouvoir intervenir, l'a fortement traumatisée.

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Les Veillées des Chaumières 3661 Faites le plein de soupes !

Faites le plein de soupes !

Ingrédients : 300 g de girolles - 400 g de blancs de poulet - 3 brins d’estragon - 1 oignon - 1 gousse d’ail - 2 blancs de poireau - 1 c. à soupe de farine - 10 cl de vin blanc sec - 1 l de bouillon de volaille - 20 cl de crème liquide légère - 4 brins de persil ciselés - poivre - sel. Réalisation -Déposez les blancs de poulet dans le panier vapeur avec les brins d'estragon. Faites cuire 20 min puis hachez la viande. -Pelez et émincez l'oignon et l'ail. Taillez les blancs de poireau en fines rondelles. Faites fondre le tout dans une cocotte avec 10 cl de bouillon et du sel. Lorsqu'il n'y a plus de liquide, saupoudrez la farine et mélangez. -Incorporez le vin blanc, mélangez puis versez le bouillon

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Les Veillées des Chaumières 3661 Le dernier combat

Le dernier combat

Quatre ans déjà que l'Europe était à feu et à sang. La guerre, insatiable ogresse, avait dévoré des millions de combattants. Les femmes, les mères, les sœurs avaient attendu pendant de longs mois les lettres de leurs soldats. Nombre d'entre elles avaient déjà pleuré après la visite des gendarmes ou des maires venus annoncer la catastrophe redoutée. Le conflit s'enlisait. Il était depuis longtemps jugé absurde par beaucoup. Lors de la bataille de Verdun, l'année précédente, les soldats des deux camps avaient vécu, ou plutôt survécu, pendant onze mois, concentrés sur quelques kilomètres carrés seulement, dans les conditions apocalyptiques des tranchées, sous la pluie perpétuelle des obus, pour gagner quelques mètres de terrain sur l'ennemi, aussitôt repris. Cela en valait-il la peine ? « Pas d'oubli, pas d'indulgence transfiguratrice pour l'enfer de Verdun ! » écrira Georges Duhamel, chirurgien militaire sur le théâtre des opérations. Lucien Legrange était de ces sceptiques. Il aimait la France, mais haïssait la guerre. Viscéralement. Il n'avait jamais compris qu'on l'envoie tuer des gens qui ne lui avaient rien fait. Mobilisé aux premières heures, il n'avait jamais cherché à prendre du galon et finirait la guerre simple soldat. Ce jeune homme de vingt-cinq ans à la mâchoire carrée, aux gestes brefs, était un taiseux. Il obéissait aux ordres, mais n'en pensait pas moins, et avait à bas bruit applaudi les mutineries de 1917. Cependant, il ne manquait pas de courage. Quand les chefs, après des directives reçues de l'état-major, hurlaient de sortir de la tranchée et les envoyaient, lui et ses camarades, baïonnette au fusil, combattre encore et encore l'ennemi, il surgissait sur le champ de bataille. On le voyait porter secours, même si cela le mettait en danger, à ceux qui tombaient dans ces étendues dévastées, lunaires, où la végétation n'avait pas survécu, où des restes d'arbres calcinés se dressaient, hérissés, sur le plat horizon couleur de cendre. À la fin de chaque journée, il ne se demandait pas vraiment si l'armée française, sur tel ou tel front, avait progressé. Il se réjouissait simplement

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Les Veillées des Chaumières 3661 Le miroir aux alouettes

Le miroir aux alouettes

Depuis qu'on lui avait fourni un vélo électrique, Pierre, facteur de profession, gravissait sans peine les pentes, à près de neuf pour cent, des rues de Montmartre. Parfois, il s'arrêtait pour observer un vol d'hirondelles au-dessus du square Louise-Michel, du Bateau-Lavoir ou du Moulin de la galette. Là, dans ces moments de fugitive communion avec les pigeons et les merles, il saisissait de brèves scènes de la vie quotidienne du quartier en pratiquant son hobby favori : la photographie. Ses photos décoraient les pans de mur de son appartement situé dans le dix-huitième arrondissement. Dans la chambre noire qu'il avait installée dans une pièce privée de fenêtre, il développait avec soin ses négatifs pendant des heures. Il se sentait heureux de donner naissance à des clichés qui reflétaient ses états d'âme. Debout devant la porte-fenêtre du salon, il contemplait, ce soir-là, les lumières changeantes de la ville et celles des autos qui descendaient et remontaient la butte Montmartre. Il ne se lassait pas de ce spectacle vivant de lampions qui donnaient à ce quartier un perpétuel air de fête. À un moment, son regard se perdit vers la rue Lepic, à la hauteur du numéro 24, là où son cœur s'arrêtait de battre lors de sa tournée de facteur. Mais le reflet que lui renvoya la vitre lui parut cruel et fit disparaître le sourire qui venait de naître. Le jeune homme y vit l'image d'une personne qu'il jugeait quelconque et sans charme particulier. D'ailleurs, il évitait autant que faire se peut de s'observer dans les miroirs : leur reflet le rendait triste le plus souvent. Comment aurait-il pu, dans ces conditions, déclarer sa flamme à Julie, la propriétaire du magasin d'antiquités du 24 de la rue Lepic, qui occupait toutes ses pensées ? Si seulement il avait été moins timide, il aurait depuis longtemps montré son intérêt à la jeune femme aux yeux couleur pervenche.

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