Hors-Séries - Le numéro 209 du 5 juin 2019

Le jardin est souvent un espace clos, protégé des regards environnants.C'est un petit paradis, un véritable havre de sérénité en zone urbaine ou périurbaine, en réponse à la promiscuité. Toutefois, dans le cas de jardins ruraux ou de grande taille, il peut être opportun de se servir du paysage pour dérouler des perspectives et agrandir le champ visuel. Pour ce faire, mettez en valeur des vues pittoresques comme un clocher, un arbre séculaire, une toile de fond forestière des environs. Éventuellement, encadrez cette cible en ouvrant une fenêtre dans une haie ou, d'une manière plus suggestive, en accrochant, fixant ou suspendant un cadre coloré pour délimiter un tableau. On parle alors de "paysage emprunté" pour un effet bucolique ou agreste. De même, inspirez-vous de l'architecture, du bâti environnant pour composer votre jardin et ainsi éviter tout "choc des cultures".Enharmonie avec son environnement et cette nature locale, votre jardin ne pourra que gagner en charme et poésie.CULTIVER LE FOUILLIS ORGANISÉLes jardins corsetés, tirés à quatre épingles manquent souvent de charme. On se remémore plus volontiers l'ambiance surannée des jardins de curé ou de nos grands-mères, où régnait un désordre bon enfant.Pour retrouver une telle atmosphère, il vous faudra adopter un certain lâcher-prise, abandonner tout perfectionnisme, tout ensachant maintenir le bon cap, sans vous laisser envahir pour autant. Commencez par planter de manière moins conventionnelle, évitez les alignements et quinconces conventionnels. Faites s'entremêler les populations de plantes différentes pour plus de spontanéité.Évitez également pour vos massifs et plates-bandes les effets de gradins et profitez opportunément du port transparent de certaines plantes ornementales, telles que le fenouil bronze, la verveine de Buenos Aires ou des graminées telles que molinies et Stipa gigantea. Vous pourrez installer de telles silhouettes diaphanes même sur le devant de la scène. C'est ce que j'appelle volontiers l'effet vitrail.Adoptez aussi les plantes qui se ressèment d'abondance, parfois même dans les gravillons d'une allée. Ce sont, certes, des végétaux de courte vie, mais ils produisent à profusion des semences ce qui compense largement cet inconvénient !Poussant au petit bonheur, leur progéniture offre une désinvolture qui sied particulièrement aux jardins d'allure spontanée, aux jardins "en mouvement", si chers à Gilles Clément.Semez-les ou plantez-les une

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L'expérience d'un jardin de charme passe immanquablement par nos ressentis et plus particulièrement par nos sens.Un jardin attractif saura les flatter et nous procurer des expériences intimes et mémorables.LE TOUCHERMultipliez la présence de plantes douces au toucher, encourageant immanquablement les caresses : l'oreille d'ours (Stachys byzantina), les graminées telles les cheveux d'ange (Stipa tenui folia), toutes les parties laineuses des molènes (Verbascum bombyciferum) ou, encore, les aigrettes plumeuses des clématites, le doux velours des cosses de glycine… bref, toutes ces surfaces exerçant votre sens tactile, vos expérimentations physiques. Encouragez le désir de se déchausser pour fouler un tapis accueillant, moelleux comme un gazon soigné qui ne dépareillerait pas dans un golf ou, qui plus est, odoriférant comme la camomille romaine : Chamaemelum nobi le 'Treneague'ou, encore, le thym laineux (Thymus pseudolanuginosus), deux doux couvre-sol très ras qui ne se sèment pas, mais se plantent.En

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SOIGNER LES TOILES DE FONDVous l'aurez compris, le jardin d'atmosphère est un espace, certes structuré, mais qui a cependant des allures naturelles. Aussi est-il important de créer des surprises, ce qui n'est guère le cas lorsqu'on est capable d'embrasser le paysage d'un jardin d'un seul coup d'œil. Dès lors, vous aurez soin de cloisonner l'espace à l'aide de haies, de claustras rustiques, éventuellement de murs. Concernant les haies, évitez les conifères et les plantations d'une seule espèce d'essence persistante, trop mornes à la longue. Privilégiez plutôt celles caduques ou, mieux, marcescentes, c'est-à-dire qui gardent sur pied et tout l'hiver leur feuillage automnal jusqu'à la repousse printanière. Usez des genres locaux par nature très adaptables et associez-les dans des clôtures vivaces et libres, mélangées, comme les aubépines, charmes, hêtres ou noisetiers. Ceci quitte à choisir des espèces types ou leurs variétés horticoles encore plus gratifiantes. N'oubliez pas que les haies les plus naturelles sont opportunément propices pour accueillir,

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Si les rosiéristes ont complètement disparu de la région parisienne, pour des raisons essentiellement liées à l'urbanisme, ils sont encore nombreux autour de Lyon, mais aussi dans d'autres régions de la Bretagne à la Provence-Alpes-Côte d'Azur en passant par l'Orléanais. Les obtenteurs français restent très présents sur la scène mondiale, avec des variétés qui répondent à des critères de plus en plus pointus. Après la couleur et la forme des fleurs, le parfum revient en force, mais le premier critère reste la résistance aux maladies, un argument commercial majeur pour tous les jardiniers et ce encore plus depuis le 1 l'interdiction d'usage des produits phytosanitaires de synthèse. Parmi les étrangers,

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Vous êtes-vous déjà demandé ce qui rendait un lieu ou un jardin charmant ? Bien que chacun accorde ses propres critères à une telle appréciation, voyons ce qui pourrait faire l'unanimité ! Un jardin de charme est, avant tout, un espace intime, où l'on se sent bien, enharmonie avec la nature et son environnement. Il déploie des trésors de séduction sans que l'on y prenne garde et nous voilà conquis par ce

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Tout commence à Paris et dans ses environs, fin XVIIIe début XIXe siècle : l'Impératrice s'approvisionne chez un amateur éclairé, André Dupont, qui possède plusieurs centaines d'espèces et de variétés, puis chez les rosiéristes et obtenteurs installés dans la

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