La Revue Nationale de La Chasse - Le numéro 862 du 18 juin 2019

Notre rapport aux bêtes, notamment la perception que nous avons d'une possible forme d'intelligence chez les animaux, a considérablement évolué au fil de notre histoire, avec un changement radical non pas imputable au christianisme comme on l'entend souvent, mais qui s'est produit à l'aube des Lumières. Le rationalisme signa alors une forme de rupture entre l'homme et la nature, qui relève de la même logique que celle établie entre le corps et l'esprit et dont le fondement se trouve dans le Discours de la méthode de Descartes (1596 -1650). Ce dernier résumait alors l'animal "à une machine mue par des automatismes". L'exception humaine constitua alors la doctrine fondamentale.Revenons en arrière, au Néolithique et à cette révolution dans l'histoire de l'humanité : le début de la domestication. Auteur de l'ouvrage Le silence des bêtes, la philosophe Elisabeth de Fontenay y voit le début des relations ambiguës que nous allions entretenir durant des siècles avec les animaux, la domestication signifiant à la fois un extraordinaire rapprochement entre les hommes et les bêtes, une sorte de confraternité, mais aussi leur réduction au statut de ressource alimentaire. Des rapports complexes Notre rapport aux animaux fut ensuite marqué par différents courants de pensée, dont ceux des Grecs anciens, notamment des sceptiques qui n'observaient pas de supériorité véritable de l'homme sur l'animal. Cette idée sera relayée par Montaigne dans son Apologie de Raimond Sebond, qui reconnaissait non seulement une parenté entre l'homme et l'animal, mais aussi l'aptitude des bêtes à raisonner et même à discourir. Puis il y eut le courant des aristotéliciens et des stoïciens qui établissaient une distinction en ne reconnaissant aux animaux que la voix, le son, par opposition aux hommes qui disposaient du langage articulé, logique et politique. Selon Elisabeth de Fontenay toujours, c'est surtout ce courant de pensée qui a marqué les rapports que nous allions entretenir ensuite avec les animaux. Notez qu'Aristote étant aussi un grand naturaliste, il attribuait aux bêtes une intelligence pratique développée,

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Préservée par un écrin de nature où le relief ondulant est ponctué de forêts profondes, de prairies fleuries, de vergers, et dans lequel coulent de paisibles ruisseaux peuplés de truites qui cheminent en direction du Rhin, la région de l'Odenwald semble surgir d'une autre époque. Pas étonnant que déjà les romains y établirent les limites de leur empire, en bâtissant des cités défendues contre les peuples germains à grand renfort de murailles dont on retrouve la trace aujourd'hui. C'est ici qu'est née la légende des Nibelungen, où la chasse est au centre d'un rebondissement aussi inattendu qu'invraisemblable. Tout aussi surprenant, le musée de l'ivoire sis à Erbach (voir encadré). On le visite au sein du château qui abrite une collection inouïe de trophées et d'armes de chasse utilisées par le Comte Franz 1 d'Erbach-Erbach (1754- 1823), un visionnaire qui importa ici l'art de

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Si vous connaissez la philosophie de Savage sur les armes 22 LR, vous avez une bonne idée du fonctionnement de Kimber pour les percussions centrales… Notre modèle 84 fait partie d'une vaste famille qui se décline sous de nombreuses versions synthétiques et bois… Kimber, l'esprit américain Quand on prend en main la Montana, on sait instinctivement qu'elle n'est pas d'origine européenne… Elle respire le fonctionnel qu'affectionnent particulièrement les chasseurs nord-américains. Ceci dit le profil général est agréable à l'œil, à la fois

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Depuis le Moyen Âge, les bassets sont employés chez nous à diverses petites chasses et pour assurer des fonctions complémentaires de celles des races de courants de taille plus importante. Tous les grands auteurs de traités de vénerie ont évoqué ces petits chiens avec respect. Pour autant la première description précise et fiable du basset bleu de Gascogne ne date que des années 1880. Il s'ensuivit une bataille d'experts cynophiles, dont il ne sortit aucune démonstration évidente, sur la pureté et l'ancienneté de la souche. Toujours est-il que le berceau de la race serait bien la Gascogne. Ainsi les individus décrits à la fin du XIXe par Louis Lesèble, alors directeur du Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne à Paris qui détenait surtout des animaux “ utiles ”, paraissent

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Ses milieux de prédilection Très éclectique, il fréquente à peu près toutes les zones humides : ruisselets, mares, lacs, étangs, fleuves et rivières, cressonnières, fossés, tourbières, canaux, estuaires, marais littoraux... Il n'y a guère que la haute mer qui ne lui convienne pas ou la haute montagne, même s'il a été aperçu nichant à 1 730 me n Haute-Savoie et à plus de 2 000 m dans les Hautes-Alpes.Le trophée du sauvaginier La queue du mâle porte deux boucles de plumes curieusement enroulées, qui constituent

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“ Un chien ? Je ne vois pas bien ce que j'en ferais, je suis tout le temps au poste ! ” La réponse a fusé, alors que les chasseurs prennent place dans la remorque qui convoie les tireurs vers leur poste matinal. Pour cette matinée de battue bourguignonne, une vingtaine de nemrods sont rassemblés dans les véhicules en partance pour l'autre extrémité de la forêt. Parmi eux, nombreux sont ceux qui se passent volontiers des services d'un auxiliaire canin. Chasser avec ou sans chiens ? Beaucoup disent apprécier l'adrénaline d'une belle menée, mais peu sont ceux désireux de franchir le pas de l'adoption. Resté au ren-dez-vous de chasse, François ouvre la porte de sa remorque à chiens. Instantanément, une demi-dou-zaine de beagles l'entourent. “ Je ne pourrais pas chasser sans eux, glisse le traqueur en jetant un regard à sa meute. J'ai vraiment du

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