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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3651 du 25 juin 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3651 du 25/06/2025

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Les Veillées des Chaumières 3651 Trois nuits avec vous

Trois nuits avec vous

S'il en avait eu le pouvoir, Loïc aurait tout abandonné pour s'élancer sur les océans à la conquête des terres nouvelles, comme l'avait fait son ancêtre. Un temps révolu ! Parfois, il se voyait acquérir un ranch dans un coin oublié du Texas, ou bien solliciter un poste à Cap Canaveral. Dans sa jeunesse, il envisageait de devenir astronaute. Des rêves inaboutis. Des recherches en Antarctique abandonnées… Rien ne pouvait retenir Loïc en dehors du désir intense de retrouver celle qu'il aimait. Parce qu'il se reprochait de s'en être trop souvent éloigné pour son travail, la vie ne lui paraissait pas valoir la peine d'être vécue. Il ne se penchait sur le mausolée de Charles qu'il avait fait ériger qu'avec la sensation bizarre de penser qu'il n'y reposait pas. C'était quelque chose qui le hantait et le réveillait la nuit. Pourtant, on avait embaumé son petit corps et il avait assisté à l'enterrement. Devenait-il fou ? Il dîna avec Lucie et mangea de meilleur appétit. Il n'avait pas à lui en vouloir d'être sortie indemne de cette agression, pourtant il ne s'approchait jamais du berceau où Paul babillait, ça lui faisait trop mal. Pourquoi Paul était-il là et pas Charles ? C'était injuste de penser cela, mais il ne pouvait s'en empêcher. Lucie s'occupait admirablement de son enfant. Elle ne parlait plus du docteur Bertilly ni de sa passion pour la danse. Il n'avait pas été question de la voir repartir pour la France avec son bébé, sans ressources. Il l'hébergerait autant de temps qu'elle le désirerait. D'ailleurs, il semblait bien qu'elle ne souhaitait rien d'autre. Un jour, Jeanne la surprit en train de fouiller dans les penderies de la disparue. Comme elle lui en faisait le reproche, la jeune fille répliqua : - Si elle était encore là, je suis sûre qu'elle me le permettrait ! - Ne vous avisez pas de mettre une de ses robes en présence de Monsieur ! Lui ne vous le pardonnerait pas. - Comme s'il connaissait toutes ses toilettes ! Le petit Paul s'était mis à pleurer, Jeanne se dit qu'il avait sûrement besoin d'être changé. Elle s'apprêtait à aller le retrouver quand Lucie s'interposa. - Je veux seule m'occuper de mon fils, je vous l'ai déjà dit ! - C'est à croire que vous êtes maladivement jalouse de cet enfant ! - Il est tout ce que j'ai au monde ! Les larmes lui venaient facilement. Depuis le drame, elle ne se forçait à sourire qu'en présence de Loïc. Jeanne haussa les épaules. Sans doute ne se montrait-elle pas assez indulgente pour cette jeune maman dont elle ne savait rien, sauf qu'elle avait été sous la protection de Mme Wandernyl et que Monsieur avait pris la relève… DEUXIèME PARTIE Chapitre 1 Sir Herbert Smith était navré des affres par lesquelles passait son ami Loïc. Abonné à la presse internationale, l'écrivain était parfaitement au courant de ce qu'il était arrivé à sa famille et de la situation en Ukraine. En dehors des manifestations qui évoluaient en insurrection armée des pro-russes contre le nouveau gouvernement ukrainien, un article paru en troisième page d'un grand quotidien, parmi les chiens écrasés et

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Les Veillées des Chaumières 3651 Le soleil se lève derrière le Morne Brabant

Le soleil se lève derrière le Morne Brabant

Mademoiselle Adèle de Granville était selon ses parents une rebelle. Adèle avait un avis plus nuancé sur la question. Elle se considérait comme une jeune femme « éclairée ». Les idéaux des Lumières la fascinaient et elle s'en imprégnait. Monsieur et madame de Granville se devaient de dompter le caractère difficile de la vieille fille en devenir qu'était la donzelle. Elle avait eu l'outrecuidance de refuser plusieurs beaux partis et faisait la fine bouche malgré une dot parcimonieuse. La demoiselle avait décrété qu'elle convolerait quand bon lui semblerait et avec un partenaire de son choix. Elle ne ferait certainement pas un mariage de raison et imposé. Les parents d'Adèle l'expédièrent en Isle de France où le frère aîné de monsieur de Granville cultivait la canne à sucre. Adèle aiderait sa tante Léone de Granville à mener la plantation et cela calmerait les velléités d'émancipation de la jeune femme. Elle y apprendrait les devoirs d'une parfaite maîtresse de maison sous la houlette de sa tante. Elle serait aussi présentée à quelques colons bien nés et nantis et pourrait contracter un mariage digne d'une jeune femme de son rang. Elle oublierait ainsi messieurs Voltaire, Rousseau et Diderot. Leurs idées fantasques, pour ne pas dire saugrenues, s'évanouiraient dans les oubliettes. Adèle embarqua à Lorient à bord du Saint-Géran, qui serait immortalisé par Bernardin de Saint-Pierre dans son roman Paul et Virginie. Ce robuste trois-mâts de la Compagnie des Indes orientales l'emmènerait vers la lointaine Isle de France où ses parents espéraient un destin digne de ce nom pour leur fille unique. Adèle se sentit libérée de tous ces soi-disant beaux partis de France pour la plupart fats, pompeux et trop âgés qui avaient demandé sa main. De plus, ils empestaient la chique de tabac. Elle n'était certainement pas un trophée au plus offrant. Elle s'émanciperait de tous ces carcans imposés par ses parents bien-pensants et cela contre vents et marées. Après un voyage de plusieurs mois, Adèle vit poindre, un matin de septembre 1742, la minuscule île tropicale nichée dans un écrin d'azur. Un rocher abrupt qui s'avançait dans la mer attira son attention. Le soleil qui se levait mélangeait ses déclinés orangé vif aux tons plus foncés de la montagne du Morne Brabant. Le spectacle était grandiose et la romantique Adèle apprécia ce paysage paré des mille feux d'Hélios. Mais la conscience de la jeune femme était divisée. L'Isle de France vivait sous le régime esclavagiste et cet état des choses était en totale contradiction avec ses idées éclairées. Comment pouvait-on faire commerce de la chair humaine et réduire l'homme à l'état de servitude ? Le

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Les Veillées des Chaumières 3651 Des fleurs pour Léopold

Des fleurs pour Léopold

Pendant cette première nuit, Noémie ne put s'empêcher de courir à nouveau auprès de son fils endormi. « Mon chéri »… lui murmura-t-elle en caressant doucement ses boucles brunes. Il semblait s'appliquer à dormir, les sourcils presque froncés, comme s'il était préoccupé dans son sommeil. Pourtant, elle ne doutait pas de le rendre heureux. Noémie se sentait prête à supporter tous les caprices du petit, auxquels elle comptait bien toutefois mettre le holà. Mais il allait falloir composer avec l'attitude permissive des Bussières. Le jour se levait et elle se rendit compte qu'elle n'avait pas dormi, perdue dans sa contemplation, à remonter sans cesse sur le petit corps la couverture qui glissait car Léopold remuait beaucoup. Elle crut à un moment qu'il allait s'éveiller à nouveau et s'apprêtait à regagner précipitamment sa chambre, mais non, Léopold se contenta de gémir. - Dites-moi, Monsieur Léopold, quand vous faites des cauchemars, de quoi rêvez-vous ? L'enfant terminait son bol de chocolat. Il en avait bien renversé une partie sur la nappe, histoire de provoquer Noémie, mais elle se contenta d'éponger sans broncher. Il tâcherait dorénavant d'être plus adroit, lui demanda-t-elle. L'enfant prit tout d'abord un air buté qui se mua vite en tristesse. - De mes parents, dit-il, le nez baissé vers son bol. - Et où sont-ils, vos parents ? - Vous le savez bien, répondit Léopold d'un ton rageur, ils sont morts. Noémie lui demanda ensuite si on lui parlait d'eux de temps en temps. - Oh oui, s'anima-t-il soudain. Mon papa était un grand cavalier et je vais souvent voir ses chevaux à l'écurie. Il est mort dans un accident de cheval d'ailleurs. - Et… votre maman ? - Elle, on ne m'en parle jamais. On me dit juste qu'elle est morte. Pourtant, ils doivent bien savoir des choses, non ? Ainsi, les Bussières ne s'étaient même pas donné la peine d'inventer quelque chose à son propos. Pour eux, elle n'existait plus, tout simplement. Oh ! cette moue que l'enfant fit soudain ! Comme d'une espèce de dégoût. Tout bébé déjà, il crispait parfois ses petits traits. Noémie contint alors l'envie violente qu'elle eut de le serrer contre elle et de le couvrir de baisers. - Que diriez-vous d'une promenade dans le parc ? dit-elle pour alléger l'atmosphère. - Mais il pleut ! remarqua Léopold en regardant par la fenêtre. Certes, il pleuvait, mais déjà les nuages s'éloignaient. Et puis, avait-il envie d'aller dehors ou pas ? Le petit restait perplexe. D'habitude, par mauvais temps, on le cloîtrait à l'intérieur où il faisait enrager tout le monde, tournant dans les pièces comme un lion en cage. - Je veux bien, finit-il par dire, comme s'il accordait une faveur à sa nouvelle gouvernante. Une demi-heure plus tard,

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Les Veillées des Chaumières 3651 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

A présent, Sylvie s'en voulait de ses vacances en Camargue qui n'avaient fait que repousser les problèmes sans les résoudre… Elle s'inquiétait de savoir si sa couturière avait bien procédé aux retouches que nécessitait sa toilette liliale et s'il n'aurait pas été indispensable de faire plusieurs essais de coiffure avant de retenir celle qui conviendrait le mieux au voile de dentelle que neuf comtesses Mattali avaient porté avant elle le jour de leurs noces. Des détails, sans doute, mais qui, soudain, prenaient une énorme importance à ses yeux. Sylvie se garda cependant d'en parler à sa marraine, car celle-ci l'aurait tancée vertement. - Ne fais pas attendre ton fiancé plus longtemps. - Je vais le rejoindre de ce pas. Vittorio se leva avec empressement, lorsqu'il la vit pénétrer dans le salon. - Voulez-vous que nous sortions un peu ? lui demanda-t-elle. Ici, les couchers de soleil sont très beaux. - Ceux de mon pays, particulièrement ceux que l'on peut admirer du temple de la Concorde, vous paraîtront plus sublimes encore. Il me semble que près de ces colonnades à l'antique, on prend conscience de l'Éternité. Elle jugea qu'il était poète et s'en émut. Il avait le don de la charmer, de l'envoûter. Depuis le jour de leur première rencontre, il n'avait cessé de la subjuguer. Une vague méfiance, éveillée dans les profondeurs de sa conscience, lui suggéra que l'amour, ce n'était point la prépondérance de la pensée d'un être sur un autre, mais un accord profond de cette pensée. - Vous semblez songeuse, lui dit-il en la prenant par les épaules. À la réflexion, je vous trouve une petite mine. Votre escapade sans moi ne vous a pas réussi. Elle protesta : - J'avais besoin de repos et de grand air. Toutes ces réceptions auxquelles nous avons assisté ensemble m'ont tuée. - Votre père n'avait de cesse que tous ses amis me connaissent ! ironisa-t-il. - Quoi de plus naturel ? - C'est votre point de vue. Elle s'étonna de la brutalité de sa réponse. Mais déjà il se reprenait : - Comment va Sélim ? - Très bien, répondit-elle, en s'abstenant de lui raconter comment il s'était emballé, simplement pour ne pas avoir à mentionner l'intervention de Fabrice Montel. Voulez-vous que nous allions voir si Tibère ne manque de rien ? - Tibère ? Ne serait-ce pas cet affreux molosse qui a manqué m'arracher la moitié

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Les Veillées des Chaumières 3651 L'autoportrait

L'autoportrait

Des nuages noirs glissaient au ras des toits de Grenoble. Les façades des immeubles, au bord de l'Isère, disparaissaient derrière une buée opaque. La pluie se transforma en déluge au moment où Louise Grandjean, une jeune femme de trente-deux ans, arrivait à la hauteur d'une galerie d'art, dans le centre de la capitale des Alpes. Sans trop réfléchir, elle s'y engouffra. Ce serait l'occasion de découvrir les œuvres exposées depuis le week-end. Une toile attira tout de suite son attention. Un portrait de très jeune femme. Soudain, elle n'entendait plus la rumeur des voix des visiteurs ni la pluie qui se déchaînait au-dehors. Son prénom, Louise, un peu vieillot, avait été porté avant elle par une personne délicieuse, son arrière-grand-mère, qu'elle avait eu le privilège de connaître jusqu'à l'âge de douze ans. Son aïeule lui avait raconté sa vie, confié ses secrets. Il y en avait des petits, et aussi des grands. Elle avait aimé à la folie un jeune artiste peintre, Amédée Valfleury, originaire des Cévennes. Un peu plus tard, cédant à la pression exercée par ses parents, elle avait épousé un autre homme, très gentil et séduisant. Néanmoins, elle n'avait jamais oublié celui qui représentait la grande passion de sa vie. Louise le savait, Amédée Valfleury lui avait offert son autoportrait pour qu'elle pense toujours à lui. Sur la fin de sa vie, elle en avait fait don à son arrière-petite-fille. Il représentait en buste un jeune homme aux cheveux bruns et bouclés, dont le regard triste semblait se perdre au lointain. Il portait une chemise blanche bordée de dentelle, entrouverte, laissant apercevoir un peu de sa peau mate. Louise imaginait sans peine combien son aïeule avait pu aimer follement un jeune homme aussi beau et doué. Mais à cette époque, un artiste peintre était mal vu dans une famille de la grande bourgeoisie où les mariages arrangés étaient légion. L'autoportrait aurait

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Les Veillées des Chaumières 3651 Vieux avant l'âge

Vieux avant l'âge

Janice et Rodolphe s'étaient connus sur le tard. Ils étaient déjà tous deux quadragénaires l'année de leur rencontre. Ce fut à l'occasion d'une mémorable fête, organisée par des amis, qu'ils se rapprochèrent. Ils ne purent d'ailleurs s'empêcher de penser que cette soirée avait eu plus ou moins pour objectif de mettre en présence ces deux célibataires. Janice ne plaisantait-elle pas en se disant « vieille fille » ? Ne disait-on pas de Rodolphe qu'il était « un célibataire endurci » ? Tous deux enseignants, ils avaient trouvé sans mal leurs premiers sujets de conversation. - Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans cette profession ? avait demandé Rodolphe. - Euh… Les vacances ! avait répondu en riant et avec franchise Janice. Leur mariage avait eu lieu l'année suivante et ils avaient eu tous les deux l'impression d'entrer enfin dans la vraie vie. Quelques mois plus tard, pendant les vacances de Noël, elle quitta son appartement en ville et s'installa avec enthousiasme dans la maison de Rodolphe. Certes, cela allait bousculer grandement ses habitudes, pensa ce dernier, mais avoir une vie de couple avait toujours été un de ses rêves les plus chers. Il avait pris son temps, répondait-il à ceux qui s'inquiétaient de sa longue solitude, car il attendait la perle rare. Et il était persuadé de l'avoir trouvée en Janice, si gaie et pleine d'entrain, avec qui il allait pouvoir discuter de longues heures au coin de la cheminée, écouter des chansons de Jacques Brel qu'ils adoraient tous deux, faire de longues balades, préparer de bons petits plats. Il adorait cuisiner. Mais que c'était triste de se mettre à table seul, en face de la télévision ! Janice apporta de la vie dans cette grande demeure un peu vieillotte qu'il avait héritée de ses parents. Il se réjouissait du joyeux babillage qui résonnait dans les pièces un peu vides. Comment avait-il pu intéresser une telle femme, si différente de lui a priori ?

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