Dénier la réalité en cultivant un anthropomorphisme outrancier qui campe un monde peuplé de Bisounours dont les chasseurs, les bouchers, les éleveurs, les pêcheurs et bien d'autres sont les assassins, en un mot élaborer une doctrine sur la mystification, pour convaincre un public d'autant plus crédule qu'elle est largement relayée par les médias, telle est la spécialité de nos vertueuses mouvances véganes, anima listes et antispécistes.Ces mouvements qui ont tous les traits du dernier combat progressiste à la mode connaissent un succès grandissant. Et il ne se passe guère de semaine sans que la cause animale apparaisse au premier plan de l'actualité avec ses pétitions dénonçant les maltraitances animales, ses brûlots prônant le véganisme ou encore ses documentaires présentant la vie sauvage à travers un prisme déformant, "disneylandisé", où tout acte de prédation est occulté. Si elle est parfois justifiée, cette nouvelle compassion pèche souvent par des excès et des dérives en tout genre : entraves à la chasse, boucheries et poissonneries vandalisées et leurs propriétaires molestés. Elle s'inscrit plus généralement dans un mode de déconstruction de notre société, de ses repères et de ses valeurs. Mutation des sensibilités Dans son ouvrage L'animalisme est un anti humanisme (CNRS Editions), Jean-Pierre Digard analyse cette mutation des sensibilités. « C'est sur le double terreau de la diffusion hégémonique du phénomène animal de compagnie et de l'intensification de l'élevage de production que sont nées et se sont développées les sensibilités anima listes, puis l'activisme animaliste, antiespéciste et véganien ». L'engouement pour les animaux de compagnies a coupé le lien entre l'homme et la vie sauvage, tandis que parallèlement, l'industrialisation massive de l'élevage et ses dérives ont suscité une compassion il est vrai légitime. L'autre catalyseur puissant de la radicalisation animale est relatif au tissu social et culturel dans lequel il se propage, majoritairement urbain ou rurbain, complètement coupé de ses racines rurales.Dans son ouvrage Trois utopies contemporaines (Fayard), Francis Wolff explique que la révolution abolitionniste, c'est-à-dire anima liste radicale, repose sur cette conviction que l'homme est un animal comme les autres, à ceci près qu'il est un super prédateur de la nature, et que donc il représente le mal. La pensée anima liste distille une conception péjorative, pernicieuse et culpabilisatrice de l'homme : celle d'un être malfaisant, indifférent au sort des autres espèces et
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