Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3662 du 26 novembre 2025

Je dus regarder à deux fois avant de me convaincre que je ne me trompais pas… D'ailleurs, la jolie blonde qui venait de monter dans ce wagon de première classe tourna soudain les yeux vers moi, et un sourire surpris et heureux détendit ses lèvres. Je me levai vivement, chapeau à la main : - Maguy !… - Louis !… Vous êtes devenu parisien ? - Depuis presque un an déjà. - Si vous n'êtes pas trop pressé, nous pourrions bavarder un peu. Où allez-vous ?… - J'allais acheter un accessoire pour ma voiture, avenue de la Grande-Armée. Ce n'est pas urgent : elle est en réparation et restera sans doute au garage encore quarante-huit heures… - C'est donc à ça que je dois le plaisir de cette rencontre dans le métro ? plaisanta Maguy. Alors, puisque personne ne vous attend, venez prendre un verre de porto chez moi ? Je rentrais. J'habite en bordure du bois, à Neuilly… Vous acceptez ? - Vous pensez bien ! Et avec quelle joie ! Nous n'échangeâmes plus que quelques phrases jusqu'au moment où je pénétrai derrière elle dans son studio très lumineux, meublé de façon extrêmement moderne. Par la vaste fenêtre, on apercevait les frondaisons du bois de Boulogne, puis le mont Va lér ien. - Vous avez de la chance d'être logée ainsi ! remarquai-je. - Oui, convint-elle négligemment. C'est un peu petit : deux pièces, salle de bains, cuisine naturellement… Mais enfin, pour moi toute seule, c'est suffisant. Je ressentis un choc : - Vous êtes toute seule ? Elle me regarda avec une moue mi-triste, mi-railleuse : - Oui. Vous voyez, mon pauvre Louis, que je vous aurai fait du chagrin pour pas grand-chose : deux ans de ménage ! Elle posait sur une table basse le plateau supportant deux verres qu'elle remplit de porto. Ce rappel de notre commun passé me fit rougir, et l'ancienne souffrance revint, fugitive. Ou plutôt, à vrai dire, le souvenir de cette souffrance : un élancement atténué, lointain… Que je

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Dès ses débuts à Paris, Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) fut salué pour son talent à peindre l'âme humaine, notamment dans les figures d'enfants, dont il fit une spécialité. Observateur attentif, il sut restituer la diversité de leurs émotions : rêveurs, espiègles, studieux, boudeurs ou mélancoliques. Qu'il montre un écolier assoupi sur ses devoirs ou absorbé par une lecture, Greuze parvient à restituer avec une rare finesse le velouté de la peau, la clarté du regard et l'éclat des tissus. Dessinateur exceptionnel, il multiplia les études à la sanguine, au lavis ou à la pierre noire. Tombé dans l'oubli, il fut pourtant en son temps acclamé par le public, courtisé par les plus grands collectionneurs et adoré par la critique. « Aux Salons de l'Académie royale de peinture et de sculpture qui avaient alors lieu au Louvre, il arrivait que des visiteurs s'évanouissent

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À l'origine, rien ne prédestinait ces trois personnalités à se rencontrer. Niki de Saint Phalle, de son vrai nom Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, est née en 1930, à Neuilly-sur-Seine. Fille d'une héritière américaine et d'un riche banquier parisien, elle grandit entre New York et la France. Mannequin pour Life, Vogue et Elle, elle abandonne pourtant cette carrière prometteuse pour se consacrer à l'art. Victime d'inceste, elle trouve un exutoire à ses traumatismes d'enfance à travers la peinture, puis la sculpture. Jean Tinguely, né en 1925 à Fribourg, en Suisse, vient, lui, d'un milieu modeste. Passionné par les mécanismes, il fabrique des petites sculptures animées, faites de tôles peintes et de roues dentées ainsi que des « machines à dessiner », ses Méta-Matics, auxquels il délègue l'acte de création. À 27 ans, il quitte son pays natal pour Paris. Avec l'artiste Eva Aeppli, il s'installe impasse Ronsin, dans le XVe arrondissement de Paris,

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LE PHILODENDRON Il a su s'imposer dans les maisons grâce à un feuillage des plus généreux, qui peut, éventuellement, grimper le long d'un mur ou d'un tuteur. Joli remède contre l'humidité, cette plante tropicale robuste et décorative est aussi relativement peu exigeante : elle tolère aussi bien la lumière vive filtrée que la mi-ombre. Côté arrosage, elle aime qu'il soit régulier mais sans excès. Il convient néanmoins de veiller à ce que sa terre reste toujours un peu mouillée. On peut

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Le site de Chinon, installé sur un stratégique promontoire rocheux, n'a cessé d'éveiller les convoitises. Au Xe siècle, cet imposant éperon est tenu par les comtes de Blois, puissants vassaux des Capétiens. Le plus redoutable d'entre eux, Thibaud Ier de Blois, dit « le tricheur », y fait édifier en 954 la première tour en pierre. Soucieux de contrer les Vikings qui remontent la Loire, il s'applique à renforcer la capacité défensive du site. Devenu maître d'un empire s'étendant de l'Écosse aux Pyrénées, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et comte d'Anjou, agrandit la

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