Sympa, ce déjeuner tout à l'heure avec Léa ! essaie de se persuader Ludivine. En vérité, assise à sa table de travail, entre des papiers à dessin et un ordi, dans l'arrière-boutique de la bijouterie Diamanti, avenue de l'Opéra, à Paris, la jeune femme a le trac. Certes, déguster une pizza avec sa meilleure amie est toujours agréable, pourtant Ludivine redoute ce moment au lieu de s'en réjouir. Pourquoi ? Parce que Léa va forcément lui poser des questions indiscrètes au sujet de sa vie privée. Or la vie privée de Ludivine est un désert. Rien à en dire ! Une première « histoire » qui rate, une autre mal partie et arrivée nulle part, quelques coups de cœur éphémères, et voilà comment une jolie femme se retrouve seule à 37 ans ! Elle finit par en éprouver une espèce de honte, même si l'époque est aux célibattantes et aux « femmes puissantes » qui n'ont nul besoin d'un homme pour s'affirmer. N'empêche ! Sa situation devient désagréable à évoquer pour elle, surtout face à Léa, heureuse épouse. Elle ne comprend rien à la solitude de « cette pauvre Ludi », selon son expression… Agacée à l'idée d'un énième interrogatoire amical, Ludivine reprend le croquis esquissé sur papier qui s'affiche maintenant sur l'écran de l'ordinateur : un trèfle porte-bonheur. Ce serait joli de souligner sa bordure d'émeraudes en strass, n'est-ce pas ? Alors, à l'attention de l'atelier, Ludivine indique ses suggestions par diverses flèches. Chez Diamanti, elle est styliste et crée à la demande des bijoux fantaisie de bonne qualité. Le client gribouille une vague esquisse de la pièce qu'il imagine, et Ludivine la traduit en un dessin précis qu'elle envoie via l'ordi à l'atelier, un étage au-dessus. Là, les doigts de fée de Mme Élise
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