Automne 2021. Brasserie Les Deux Palais, face à l'enceinte judiciaire de l'île de la Cité, à Paris, où se tient le procès des attentats du 13 novembre 2015. Rescapés et proches de victimes, avocats et magistrats sont assis sur les banquettes en moleskine. Ce soir-là, ils ne parlent pas du dossier. Ou plutôt si, mais autrement : à travers des silences, des regards, des verres partagés. “Au fur et à mesure de l'avancée du procès, après les journées d'audience à entendre des choses abominables, on a pris l'habitude de se retrouver dans ce café, se souvient Aurélie. Ces soirées sont devenues des moments d'intensité unique, impossibles à partager avec d'autres. Un lien s'est noué entre nous, que rien ne rassemblait au départ.” ENFERMÉE DANS SA DOULEUR Ce jour de novembre, Aurélie a 34 ans. Enceinte de cinq mois, elle a préféré rester chez elle avec
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