On pourrait croire le tracé des fleuves dans nos plaines immuable. Il n'en est rien. À l'échelle d'une vie humaine, les lits se creusent, dérivent, des méandres se dessinent et des îles émergent. Certains cours d'eau s'étalent en rubans multiples et entrelacés, filant directement vers la mer, quand d'autres coulent dans un chenal unique et profond, louvoyant en boucles capricieuses. Et les chercheurs commencent enfin à comprendre pourquoi. Car la question ne fascine pas seulement les admirateurs de paysages. “Quand on construit un pont ou une ville, mieux vaut anticiper l'évolution de la morphologie des rivières” , souligne Dimitri Lague, directeur de l'Observatoire des sciences de l'environnement de Rennes. Les rivières changent en effet de parcours, parfois brutalement lors de crues, ou plus progressivement, sous l'effet de l'érosion qu'elles engendrent. “On en voit de plus mobiles que d'autres, convient Hervé Piégay, du laboratoire Environnement, ville, société, à Lyon. Sur l'Ain, certains méandres progressent quand même de 5 à 20 m par an !” UN DOGME CONTREDIT Restait à démêler les règles cachées derrière l'apparente
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