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Diapason - Le numéro 746 du 27 juin 2025

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La Une de Diapason n°746 du 27/06/2025

Au sommaire de ce numéro

Diapason 746 A qui profite le crime ?

A qui profite le crime ?

Un masque noir frappe à la porte. L'inconnu délivre deux messages à Mozart qui n'a plus un sou : « Je viens vous commander une œuvre, une messe des morts », et « cinquante ducats, les cinquante autres quand j'aurai la messe ». Quelques semaines plus tard, l'homme en noir a tombé le masque, secouru Mozart évanoui en pleine représentation de La Flûte enchantée, mis le malade au lit, saisi la partition du Requiem et une plume pour l'achever. Mozart exsangue compose à haute voix, l'homme écrit sous sa dictée. « Maintenant la mineur… Con-fu-ta-tis. Le feu. Deuxième mesure, deuxième temps. Ma-le-dic-tis. Sol dièse évidemment ». Toute la nuit. Au petit matin, Constanze rentre de cure. Trop tard. Mozart se meurt. Mozart est mort. Le corbillard s'éloigne sous la neige fondue. Fosse commune, pelletées de chaux sur le cadavre anonyme. Plan rapproché, trente-deux ans plus tard : « Médiocrités partout. Maintenant et à venir. Médiocrités, je vous bénis. Amen ! » Bienheureux les médiocres dont « je suis le champion. » Finale dans l'hospice où tout avait commencé par le cri de l'homme en noir : « Mozart ! Mozart ! pardonne-moi. Pardonne à ton assassin. » 1984, les nations éblouies acclament Amadeus de Milos Forman, d'après la pièce de Peter Shaffer (1979) adaptée par l'auteur. Huit Oscars, quatre Golden Globes, médailles à Tokyo, à Rome, à Helsinki… César du « meilleur film étranger » : la planète en est convaincue, Antonio Salieri, champion des médiocres, a tué le ménestrel de Dieu. Item sans titre La légende noire L'accusation n'a pas attendu 1984. Le professeur Franz Xaver Niemetscheck qui tient ses informations de la veuve et des orphelins rédige une première biographie de Mozart, parue en 1798, remaniée en 1808 : « Un beau jour d'automne, Constanze le conduisit en voiture au Prater pour le distraire et le remonter. Ils s'assirent à l'écart et Mozart se mit à parler de la mort ; il disait qu'il composait le Requiem pour lui-même. Des larmes brillaient dans ses yeux : “Je sens trop que je n'en ai plus pour longtemps. On m'a sûrement empoisonné. Je ne peux me défaire de cette idée… ” ». Notons que le biographe ne fait aucune allusion à Salieri et ajoute : « elle n'était guère capable de le consoler et de lui montrer l'inanité de ces imaginations mélancoliques. » Trop tard. La rumeur se propage à la vitesse du poison. Aucun Viennois au début du XIXe siècle ne peut l'ignorer. En 1823, aiguisée par un accident ou un suicide manqué, elle se matérialise. Au mois de février, le lieutenant artiste Adolf von Schaden fait paraître à Munich les premiers actes d'un drame qu'il achèvera en 1825 : Das Requiem, oder Mozarts Tod ( Le Requiem ou la mort de Mozart ). S'y rejoue la scène du Prater en version épique : « La tombe est ouverte à mon chagrin, l'enfer envoie ses démons pour se moquer de moi, et une fièvre maligne parcourt mon corps, je pense que j'ai été empoisonné ! » Empoisonné par un rival jaloux, mais jaloux de ses frasques, non de sa musique, et qui ne se nomme pas encore Salieri. Le 31 mai paraît à Graz le « poème dramatique » Mozart de Joseph Hoffbauer qui confie le soin d'assassiner le martyr

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Diapason 746 Emiliano Gonzalez Toro, l'affranchi

Emiliano Gonzalez Toro, l'affranchi

Six ans. Il n'aura fallu que six ans à Emiliano Gonzalez Toro et à Mathilde Etienne, cofondateurs d'I Gemelli, pour faire de cet ensemble passionné de musique du XVIIe siècle l'un des acteurs centraux des scènes européennes. Leur entourage s'émerveille de leur concorde, manifeste dans leur intimité comme dans leur relation de travail. Celle-ci repose sans doute sur la rencontre de deux parcours atypiques. D'un côté, le ténor, le chef, l'éternel étudiant ; de l'autre, la chanteuse qui s'est frottée au cinéma, au théâtre, a étudié la littérature. Souvent loué dans nos colonnes, heureux récipiendaire de brouettes de Diapason d'or, nous avons rencontré le chanteur entre deux projets, en homme pressé mais absolument chill, pour évoquer la naissance, la vie et les desseins d'un ensemble parmi les plus singuliers. Emiliano Gonzalez Toro : Tout seul, j'aurais été incapable de monter I Gemelli. Au fil du temps, je me suis mis à ruminer dans mon coin, ressentant un besoin croissant de m'impliquer plus fermement dans les projets ; il m'arrivait parfois - comme tous les artistes - d'être en désaccord esthétique avec les productions dans lesquelles j'étais engagé. Mais il est stérile de râler pour râler, il faut agir. Avec Mathilde, nous nous sommes rendus à l'évidence : montons notre propre espace de création ! Quel était le projet de départ, tel que vous l'avez rêvé sur plan ? E.G.T. : L'ADN, à la fois simple et radical : zéro compromis. On se démarque de ce qui ne nous plaît pas dans l'interprétation ou dans la politique artistique des ensembles et on va au bout de notre démarche. Notre centre de gravité est la musique du

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Diapason 746 « Devenir un homme » ?

« Devenir un homme » ?

Aucune femme n’a jamais montré une telle puissance, une telle énergie, une telle volonté, affirmait en 1879 le Journal des débats. « Un nom d’homme sur votre musique, et elle serait sur tous les pianos », assurait Liszt. Née en Alsace, amie de Saint-Saëns et de Liszt, Marie Jaëll a ébloui ses contemporains par sa virtuosité exceptionnelle et la puissance de son œuvre, qualifiée par certains de « masculine ». Une œuvre aujourd’hui largement à redécouvrir, éclipsée par un travail de pédagogue pionnière croisant musique, physiologie et neurologie. « Mon âme au bout de mes doigts » : la pianiste Issue d'un milieu non musicien - son père est cultivateur aisé et maire de son village, sa mère, éprise de littérature, tient salon dans leur demeure -, Marie Trautmann se passionne très tôt pour la musique et insiste pour apprendre le piano. A six ans, elle reçoit ses premières leçons de l'instituteur du village voisin ; trois ans plus tard, sa mère la conduit en Allemagne pour continuer sa formation. Elle étudie avec Franz Hamma à Stuttgart et avec Louis Liebe à Strasbourg, joue devant Moscheles et Rossini qui lui prédisent le succès. Dès 1855, alors qu'elle n'a que neuf ans, elle se produit en Allemagne, suscitant l'admiration par sa musicalité et sa virtuosité - elle donne près de deux cents concerts dans toute l'Europe entre

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Diapason 746 Charpentier Louise

Charpentier Louise

Louise est fille de son temps. L'opéra dont elle est l'héroïne contient tous les ingrédients qui traversaient les préoccupations littéraires, musicales et politiques de la France de 1900, du naturalisme au décadentisme en passant par l'anarchisme et le socialisme humanitaire. Sa création à l'Opéra-Comique, le 2 février 1900, déchaîna l'enthousiasme du public, touché au cœur. Après avoir surmonté la surprise de voir des blouses d'ouvrier sur scène, il pleura sincèrement le sort de cette enfant de prolétaires emportée par les illusions du désir. La critique, elle, repéra les ficelles et les complaisances que masquait l'art consommé de Gustave Charpentier. Elle ne fut pas sévère mais partagée. Après avoir atteint les cent représentations en un an, l'ouvrage est acclamé en Europe et au-delà. Sa gloire ne déclinerait qu'après la mort de son auteur en 1956. Miroir d'une époque Qu'y avait-il donc dans ce « roman musical » qu'on ne trouvait pas dans les autres tentatives contemporaines de porter sur la scène lyrique la réalité des temps ? « C'est Zola en musique », dirait Paul Morand ; c'est-à-dire un mélange de réalisme, de prosaïsme, de crudité, de langage de la rue, de tableau social. Certes, mais ces éléments déjà nourrissaient le théâtre de Lugné-Poe, dont Charpentier était un spectateur assidu. L'assemblage avait aussi largement parcouru la littérature du siècle depuis les Scènes de la vie de bohème jusqu'aux Soirées de Médan . En musique, Charpentier ne pouvait rien ignorer des aventures du vérisme italien. Cavalleria rusticana fut créé à Rome en 1890, quand il était pensionnaire de la Villa Médicis (1888-1891). En 1892, à Rome toujours, Leoncavallo ferait l'éloge du « squarcio di vita ». En France

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Diapason 746 18 rendez-vous à ne pas manquer

18 rendez-vous à ne pas manquer

Sous la baguette d'Alain Altinoglu, l'Orchestre symphonique de la Radio de Francfort fait le grand écart de Dvorak à Escaich, dont les Chants de l'aube seront interprétés par Gautier Capuçon. Même chef, même orchestre, cette fois avec Alexander Malofeev pour un Concerto pour piano no 2 de Rachmaninov, puis les chatoiements de Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Il y aura aussi du baroque (Byrd par Grigory Sokolov, Julien Chauvin et son Concert de la Loge dans Vivaldi), de la musique de chambre (Brahms par Raphaël Sévère et le Quatuor Zaïde), le tout s'achevant sur un programme varié mêlant genres et époques sous la baguette (et les doigts de pianiste) d'Altinoglu. Présent à Aix dès 1949 dans des décors de Cassandre et avec un spectacle qui serait repris jusqu'en 1972, Don Giovanni s'est imposé comme l'un des titres préférés du festival d'art lyrique, forgeant sa réputation mozartienne. Voici une huitième production in loco du chef-d'œuvre, dirigée dans la fosse du Grand Théâtre de Provence par Simon Rattle, avec son Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, sa complice à la ville et à la scène Magdalena Kozena en Donna Elvira et, à la régie, son compatriote Robert Icke, qui signe ses débuts à l'opéra. Andrè Schuen offre son baryton très libre à l'incarnation du « dissolu puni ». Intrépide, infatigable, toujours surprenant, Bertrand Chamayou n'aime rien tant que parcourir les grandes épopées pianistiques. En cette année commémorative, il remet ainsi

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Diapason 746 Votre disque classique à domicile

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