Guerres & Histoire : L'historiographie de la IIIe République fait de Turenne un rejeton de la petite noblesse provinciale. Qu'en est-il ? Arnaud Blin : Turenne est très présent dans les manuels scolaires de la IIIe République, ceux de l'école laïque comme des écoles catholiques. Mais là où ces dernières insistent sur sa conversion au catholicisme, les manuels républicains l'adaptent au discours égalitaire, patriotique et méritocratique. Comme Turenne n'est pas un homme du peuple, on élude la question en laissant entendre qu'il serait issu de la noblesse provinciale et se serait hissé au sommet de la hiérarchie à la force de son talent et de son travail. En fait, les La Tour d'Auvergne appartiennent à la haute noblesse : vicomtes, ducs de Bouillon, princes de Sedan. La mère de Turenne est la fille de Guillaume le Taciturne, donc de la famille des Nassau, princes d'Orange. Cela fait de lui un membre d'une famille princière étrangère, bien loin des critères républicains ! Vous insistez sur l'obsession de Turenne d'être reconnu
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