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Guerres & Histoire - Le numéro 87 du 16 octobre 2025

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La Une de Guerres & Histoire n°87 du 16/10/2025

Au sommaire de ce numéro

Guerres & Histoire 87 LA GRANDE RETRAITE DE SOUVOROV

LA GRANDE RETRAITE DE SOUVOROV

Après le traité de Campo-Formio (17 octobre 1797), qui reconnaît à la France la possession de la rive gauche du Rhin et les « républiques-sœurs » cisalpine (Italie du Nord) et batave (ex-Provinces-Unies), Vienne et Paris négocient sur le sort de l'Allemagne au congrès de Rastatt (9 décembre 1797-23 avril 1799). Cependant, le Directoire crée de nouvelles républiques : romaine (15 février 1798), helvétique (28 mars 1798) et parthénopéenne (Naples, 23 janvier 1799). Dans la foulée, Paris annexe le Piémont (16 février 1799). Provocatrices, ces initiatives font échouer les négociations, les diplomates français étant même assassinés par les Autrichiens ! C'est à cette occasion que se forme une nouvelle coalition. Les Britanniques, les Autrichiens, les Napolitains, les Suédois et les princes allemands sont bientôt rejoints par les Ottomans et les Russes, en raison de l'expédition lancée par le général Bonaparte en Égypte et de la conquête de Malte, alors sous protection du tsar Paul Ier . Celui-ci exauce ainsi le souhait de sa mère Catherine II, décédée en 1796, de participer à l'écrasement de la Révolution française - une entreprise retardée par l'impitoyable répression de l'insurrection polonaise de 1794-1795. Deux armées russes commandées par Alexandre Rimski-Korsakov et Alexandre Souvorov viennent assister les Autrichiens respectivement en Allemagne et en Italie. Avec l'archiduc Charles, Korsakov bat les troupes de Jean-Baptiste Jourdan à Stoc-kach, le 25 mars 1799, puis occupe Zurich le 4 juin. Le général Souvorov étrille quant à lui Moreau à Cassano (27 avril), Macdonald à la Trebbia (17-19 juin) et Joubert à Novi (15 août). En Italie, les Français ne conservent plus que Gênes. Les coalisés se proposent un objectif aussi simple qu'il est ambitieux : envahir la France par le nord et l'est afin de rétablir la famille Bourbon sur le trône. À cet effet, un débarquement anglo-russe de 40 000 hommes est censé « libérer » les territoires de l'actuelle Belgique (ex-Pays-Bas autrichiens, annexés par la France en 1795) et des ex-Provinces-Unies (alors la République batave, fondée en 1795 également) avec l'appui de l'armée autrichienne d'Allemagne commandée par l'archiduc Charles (55 000 hommes), tandis que les armées russes d'Italie et d'Allemagne effectueront leur jonction en Suisse pour envahir l'Alsace et la Franche-Comté. Le général Souvorov doit pour ce faire rejoindre Korsakov à Zurich en passant par le col du Saint-Gothard, la vallée de la Reuss et Schwytz. Les divisions autrichiennes du général Hotze l'y retrouveront avant de marcher sur Zurich, puis, ces forces réunies, vers la France. Si tout fonctionne comme

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Guerres & Histoire 87 « J'AVAIS UN SEUL ET UNIQUE OBJECTIF : REJOINDRE DE GAULLE EN ANGLETERRE »

« J'AVAIS UN SEUL ET UNIQUE OBJECTIF : REJOINDRE DE GAULLE EN ANGLETERRE »

Guerres & Histoire : Dans quel milieu avez-vous grandi ? Achille Muller : En Moselle. Je suis enfant unique. Mon père est employé au chemin de fer, il avait été mobilisé côté allemand en 1916. Nous vivons assez longtemps à Forbach, où je connais une enfance heureuse : scouts de France, gymnastique, leçons de violon. Par les discussions familiales, je suis informé de la montée des dangers en Allemagne. En juin 1940, la Wehrmacht entre à Forbach. Et la vie change complètement. Il faut aller à l'école allemande - je n'y vais donc pas. Je continue à apprendre le français à la maison, avec ma grand-mère institutrice. En plus, je fais de l'anglais, ce qui va m'aider plus tard. Plus l'allemand, évidemment, que j'ai toujours parlé. Je ne me destine pas à faire une carrière militaire. Je prépare le commercial, mais en cours du soir. Pour être dispensé des Jeunesses hitlériennes, il faut travailler. Je suis embauché par un voisin grossiste. À 16 ans, je gagne plus que mon père ! Je travaille la journée et j'étudie le soir. Il y a beaucoup d'Allemands à Forbach ? Ils pullulent. Et de toutes les sortes, sauf des SS. Un dimanche, je vois passer Goebbels en voiture. Horreur ! Sur le trottoir, tous les passants lèvent la main et crient : « Heil Hitler ! » Moi, je garde les mains dans les poches. Je porte aussi le béret, une autre forme de résistance. Un jour, à Saarbrücken, j'entre dans un magasin avec mon béret sur la tête pour acheter un costume. Le vendeur me dit que j'ai mauvais esprit et il refuse de me servir. Je vais voir un schupo [un agent de la Schutzpolizei, équivalent d'un gardien de la paix, ndlr]. Je me plains, et il oblige le commerçant à me vendre le costume. Et je porte toujours mon béret ! « LES MOSELLANS ET LES ALSACIENS CROIENT QU'IL EXISTE UN ACCORD SECRET ENTRE DE GAULLE ET PÉTAIN. » Quand les choses commencent-elles à se gâter ? En 1942. Nous prenons conscience que nous sommes coincés. Hitler annexe l'Alsace et la Moselle et nous sommes déclarés allemands - pas comme des Reichsdeutsche (des Allemands du Reich), mais comme des Volksdeutsche (des Allemands ethniques), ce qui est un petit peu en dessous. Mon père touche la tenue allemande des chemins de fer alors qu'il avait toujours porté la tenue française. Je le vois rentrant à la maison, furieux. Il jette la tenue par terre et ma mère lui court après en disant : « Mais enfin, Émile, tu sais que c'est dangereux ! » Quand décidez-vous de partir ? Je reçois mes papiers pour le service du travail du Reich en juin 1942, mais j'avais compris qu'il ne fallait pas trop attendre. Des centaines ou des milliers de Lorrains vont être appelés pour le service militaire. On ne pourra bientôt plus passer la frontière - et il y en a beaucoup à passer, entre la Moselle devenue allemande et la zone française interdite, puis entre la

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Guerres & Histoire 87 LES OPÉRATIONS QUATRE CATASTROPHES ET UN MIRACLE

LES OPÉRATIONS QUATRE CATASTROPHES ET UN MIRACLE

Lorsque la guerre éclate en Italie au printemps 1701, la situation des Bourbons est optimale. Leurs troupes sont plus nombreuses. Le Milanais est solidement fortifié. Les autres puissances de la région sont alliées ou neutres, et leurs adversaires doivent déboucher d'Autriche par les Alpes pour les attaquer. Mais les princes italiens refusent une domination franco-espagnole sans partage sur la péninsule. Ils aident donc les Impériaux à y reprendre pied, sous le commandement d'un chef d'exception : Eugène de Savoie (voir l'encadré p. 28), auréolé de ses victoires contre les Turcs. Le prince ne dément pas sa réputation : après une série de manœuvres audacieuses, il bat les Franco-Espagnols à Carpi le 9 juillet. Excédé par ce mauvais départ, Louis XIV remplace le vieux Catinat par Villeroy, son ami d'enfance. Dès son arrivée, le fringuant maréchal se jette sur l'armée d'Eugène… et se fait étriller à Chiari le 1er septembre. Plus humiliant encore, le 1er février 1702, Eugène réalise un audacieux coup de main sur Crémone, où les Français sont retranchés. Grâce à la complicité d'un prêtre local, dont la maison communique avec l'extérieur par un aqueduc abandonné, il arrive à infiltrer des troupes dans la place. Tiré de son lit par les coups de fusil, Villeroy est capturé. La situation est rétablie grâce au sang-froid de quelques troupes, dont les régiments irlandais, qui y gagnent une durable réputation de férocité. DÈS SON ARRIVÉE, LE FRINGANT MARÉCHAL VILLEROY SE JETTE SUR EUGÈNE… ET SE FAIT ÉTRILLER. Mauvais départ Pour les Français, la déconvenue de Crémone est sévère, même s'ils se réjouissent d'être pour un temps débarrassés de Villeroy, remplacé par un général d'un tout autre calibre, le duc de Vendôme. Volontiers prétentieux, de mauvaise foi, procrastinateur, ce dernier sait également se montrer agressif, capable de renverser une situation compromise par un mouvement vif et opportun. Il est en outre apprécié des soldats. Le prince Eugène commence à reculer quand, coup de théâtre, le duc de Savoie Victor-Amédée II, jusqu'alors allié de Versailles, fait défection. Privés du contrôle des cols alpins, les Franco-Espagnols sont contraints de se battre sur deux fronts. Un pareil grignotage s'observe au même moment sur le théâtre où Français, Anglais, Espagnols et Hollandais viennent traditionnellement vider leurs querelles : les Pays-Bas méridionaux. Les opérations démarrent en août 1702, avec l'entrée en scène de l'autre géant militaire de la Grande Alliance, le duc de Marlborough (voir l'encadré ci-dessous). À peine arrivé, et malgré sa relative inexpérience militaire, celui-ci force les Français à reculer en manœuvrant sur leurs arrières et en les menaçant d'une bataille que les généraux de Louis XIV préfèrent éviter. En quelques semaines, presque sans coup férir, il s'empare des forteresses de la Meuse, dégage Maastricht et libère les Provinces-Unies de toute menace d'invasion. Début 1703, les Français conservent leur attitude défensive. Ils s'abritent derrière les lignes du Brabant, une série de fortifications appuyées sur les cours d'eau belges. Pour les franchir,

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Guerres & Histoire 87 INVISIBLES CASSEURS DE PLACES FORTES

INVISIBLES CASSEURS DE PLACES FORTES

Le gel et les pluies glaciales de décembre 1449 ne facilitent pas le travail des ouvriers qui creusent les fossés menant aux murs d'Harfleur, place clé de la résistance anglaise en Normandie dont le roi Charles VII a décidé de s'emparer. Certes, le creusement des tranchées a été confié à un spécialiste, l'illustre Jean Bureau. Les assiégeants ne sont pas pour autant à la fête, les frimas de l'hiver le disputant aux flots de la mer qui envahissent leurs abris de fortune. Cela ne dissuade pas le roi de se rendre en personne « ès fossez et aux mines, armé, la salade [le casque, ndr] en sa teste, et son pavois en sa main. Et pouvoit on aller par le moyen d'icelles mines iusques près des murs dudit Harfleu [sic]. » Les moyens du siège sont à la hauteur de ce que représente la reconquête du duché aux deux léopards : 6 000 gens d'armes, 4 000 francs-archers, 25 navires gardant le port et 1 000 combattants de plus postés à l'abbaye de Graville. Seize grosses bombardes complètent le tableau, mais ce n'est pas tout, car au sein de l'armée, on compte aussi «canonniers, marchands, manouvriers, gens de mestier et mariniers » . Le jour de Noël, les 2 000 défenseurs capitulent : il a fallu quinze jours pour faire sauter le verrou harfleurais. La rapidité de la reddition doit beaucoup à l'impressionnante armada mobilisée, mais également à ses invisibles auxiliaires : les supplétifs, manouvriers et gens de métier dont les travaux préparatoires et opérationnels de mine, de terrassement et de génie ont frappé la cité sous sa ceinture fortifiée. Le coup est bas et efficace. Si les artilleurs opèrent au soleil et avec fracas, bien des places tombent victimes du travail

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Guerres & Histoire 87 SEPT SIÈCLES DE CASSE-MURAILLES

SEPT SIÈCLES DE CASSE-MURAILLES

1 BASILIC CONTRE BYZANCE Onagres, catapultes et balistes antiques, trébuchets et autres mangonneaux médiévaux ont certes permis de ruiner quelques murs, mais ils n'ont jamais remis en cause l'intégrité des fortifications. L'introduction de la poudre en Occident, vers la fin du XIIIe siècle, ne change pas tout de suite la donne. Si des protobombardes sont mentionnées dès 1324 au siège de La Réole par Charles de Valois, la poudre reste instable, les boulets de pierre coûteux et les fûts de fer forgé aussi peu étanches que fragiles… Dangereuses et peu puissantes, les premières pièces servent surtout à tirer vers l'intérieur des places. LE BASILIC : UN MONSTRE PESANT 19 TONNES, LONG DE 8,2 MÈTRES, QUI TUE À L'OCCASION SES SERVANTS. Tout change un siècle plus tard grâce aux progrès fulgurants de la chimie et de la métallurgie. Fondus d'une pièce à la façon des cloches, les nouveaux canons de bronze tirent des boulets de fer avec une vitesse initiale de 400 mètres par seconde (m/s), contre 300 m/s avec les antiques bombardes. Les murs ne résistent plus. En 1453, les Ottomans mettent en batterie devant Constantinople une considérable artillerie dont la pièce maîtresse est le Basilic, un monstre de 19 tonnes long de 8,2 mètres pour un calibre de 580 millimètres conçu par un ingénieur hongrois appelé Urbain ou Orban. L'arme est loin d'être au point et tue à l'occasion ses servants. Mais ses boulets en granit de 540 kilos fracassent les remparts de six mètres d'épaisseur et mettent un terme définitif à l'ère du château fort. 2 TIRS COURBES CONTRE FORTIFICATIONS RASES En 1494, Charles VIII stupéfie l'Italie avec son train d'artillerie sur affûts à deux roues. Pas question de gigantisme : pour gagner en mobilité, la masse des pièces est réduite à environ deux tonnes pour quatre mètres de long. Le roi de France en possède une trentaine, dont le feu

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Guerres & Histoire 87 LE DERNIER RUGISSEMENT DU LION DU NORD

LE DERNIER RUGISSEMENT DU LION DU NORD

En 1630, la guerre de Trente Ans dure depuis douze années. Soutenues par la puissante Espagne, les troupes impériales et catholiques de Ferdinand II de Habsbourg prennent le dessus sur les princes protestants. L'irruption de l'armée suédoise commandée par son roi, Gustave II Adolphe, luthérienne mais nourrie d'argent français, change la donne. Au contact des Russes et des Polonais qu'il a combattus, Gustave-Adolphe a découvert tout l'intérêt de la cavalerie lourde qui charge à l'arme blanche. En rompant les rangs ennemis, elle permet de réintroduire le mouvement dans la bataille. Il a aussi l'idée de faire accompagner

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