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Guerres & Histoire - Le numéro 88 du 18 décembre 2025

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La Une de Guerres & Histoire n°88 du 18/12/2025

Au sommaire de ce numéro

Guerres & Histoire 88 LES CHEVALIERS METTENT SOLIMAN EN ÉCHEC

LES CHEVALIERS METTENT SOLIMAN EN ÉCHEC

1 LE CONTEXTE En 1291, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem - une confrérie de moines-soldats qui a pris soin des pèlerins malades pendant les croisades - perd Saint-Jean-d'Acre, son dernier bastion en Terre sainte. Il se réfugie un temps à Chypre, puis en 1309 à Rhodes. Pendant deux siècles, les Chevaliers de Rhodes, comme on les appelle bientôt, dominent la Méditerranée orientale. Leurs flottes traquent les pirates et les corsaires ottomans, tout en libérant les captifs chrétiens, à la fureur des nouveaux maîtres de Constantinople. En 1480, les Turcs se cassent une première fois les dents sur les murs colossaux érigés à Rhodes grâce aux talents d'ingénierie des Chevaliers - une victoire d'autant plus célébrée en Europe que l'islam progresse dans les Balkans et menace le cœur de la chrétienté. Mais ce succès n'est qu'un répit. Le 26 juin 1522, Soliman le Magnifique revient à l'assaut avec une imposante artillerie. Après presque six mois de résistance opiniâtre, le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam capitule le 22 décembre. Le sultan, impressionné par le courage des assiégés, autorise les survivants à quitter Rhodes avec armes, reliques et dignité. Les Chevaliers trouvent un asile temporaire à Candie, en Crète, alors sous contrôle vénitien. La Sérénissime, soucieuse de ne pas provoquer le Sultan, leur réserve un accueil plutôt froid. Après huit années d'errance, Charles Quint, empereur et roi d'Espagne, leur offre enfin un foyer : l'archipel maltais (Malte et Gozo) et la forteresse de Tripoli, à l'ouest de l'actuelle Libye. En échange, l'Ordre s'engage à défendre la région contre les Turcs et à payer chaque année un loyer symbolique sous la forme d'un oiseau de proie - le célèbre faucon maltais. En 1530, las de tant d'errances, L'Isle-Adam et ses compagnons pénètrent dans le Grand Port de Malte. L'île offre un paysage calcaire brûlé par le soleil bien différent des collines verdoyantes de Rhodes. La population maltaise, qui compte à peine 20 000 âmes, observe les arrivants avec une curiosité mêlée de méfiance. Les Chevaliers ne perdent pas de temps. Ils installent leur quartier général dans la péninsule de Birgu (voir la carte p. 63) où ils édifient le fort Saint-Ange et entreprennent de faire de l'île un État-forteresse voué à la prédation. À la sortie orientale du canal de Sicile, Malte est en effet placée à un endroit idéal pour frapper à l'est les routes maritimes ottomanes et au sud les ports corsaires d'Afrique du Nord. Quelques années plus tard, les galères arborant la croix rouge de l'Ordre recommencent leurs ravages, capturant cargaisons de soie, d'or et d'esclaves. Item sans titre 2 LE CASUS BELLIÀ Constantinople, les raids des galères maltaises sont perçus non comme de simples actes de piraterie, mais aussi comme des affronts à l'honneur ottoman : décidément, l'Ordre n'a rien appris de son expulsion de Rhodes… Pire encore, en 1564, une escadre capture une galère ottomane en route vers La Mecque avec un précieux chargement et, selon certaines sources, une femme de noble lignage, peut-être même liée au harem du sultan. Pour Soliman, c'en est trop. Au sacrilège que constitue l'attaque d'un navire en pèlerinage s'ajoute une offense personnelle. Il ordonne dès lors de consacrer l'année suivante à un but

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Guerres & Histoire 88 « EH MULLER, NOUS SOMMES EN FRANCE, IL FAUT ROULER À DROITE ! »

« EH MULLER, NOUS SOMMES EN FRANCE, IL FAUT ROULER À DROITE ! »

Guerres & Histoire : À la mi-février 1943, après six jours de traversée d'un passage ponctué de grenadages anti-sous-marins, vous arrivez enfin en Angleterre. Achille Muller : Je descends du bateau et un sergent m'aborde et me demande, en anglais : « Vous êtes Achille Muller ? - Y es ! - Je vous emmène à la Patriotic School. » Il s'agit en réalité d'un centre de filtrage pour éliminer les espions. Il est installé dans un ancien collège entouré de barbelés et de miradors. J'y trouve un bon lit, des baignoires, de bons repas. Deux capitaines m'interrogent en allemand et en français. Je raconte tout de A à Z : famille, enfance, pourquoi je suis parti, mon parcours… Ils ont tout vérifié auprès de mon oncle, il me l'a raconté après la guerre ! Un jour, deux hommes parlant couramment l'allemand viennent manger chez lui, puis s'en vont pendant qu'il est à la cuisine. Il se dit qu'on lui a tout juste volé deux repas quand il découvre des livres sterling sous les assiettes ! « Ça, c'est Achille », se dit-il. Et il peut donc prévenir mon père que je suis arrivé en Angleterre. Combien de temps dure ce séjour ? Après 72 jours (un record), ils me disent que je vais pouvoir sortir. Ils me proposent de travailler pour eux, les services secrets britanniques, mais je refuse en expliquant que je veux rejoindre les troupes du général de Gaulle [son livret militaire porte un engagement à la date du 24 avril 1943, ndlr]. Chez les Français, on m'offre un poste similaire, que je repousse là encore : je veux me battre, pas faire l'espion ! Je postule pour être pilote de chasse, mais il faut passer deux ans de formation aux États-Unis, ce qui est hors de question. Je ne veux pas non plus être mitrailleur sur bombardier. Le recruteur me dit : « On a encore une bande de voyous, ça s'appelle les parachutistes. » Je me souviens alors qu'au cinéma de Forbach, j'ai vu aux actualités des Allemands sauter d'un Junkers sur la Crète. Va pour les voyous ! Où se trouve le centre de formation ? À l'époque, il est à Camberley [à 30 kilomètres au sud-ouest de Londres, ndlr]. Juste de l'autre côté de la route, il y a une école pour les officiers britanniques [l'Académie royale militaire de Sandhurst, ndlr]. On est début mai 1943. Les paras français ne sont pas nombreux et je comprends pourquoi on les traite de voyous : le premier qui les regarde de travers se prend un poing sur le pif. Comme je suis le dernier arrivé, ils veulent d'abord me passer la b… au cirage. Heureusement, un sergent arrive dans la chambrée et explique qu'il manque un homme pour un défilé à Londres, le lendemain. Comme je sais marcher au pas vu que j'ai été scout, un caporal m'apprend ce qu'il faut du maniement d'armes. Le lendemain, je suis au dernier rang vu ma petite taille, surveillé par deux anciens. Item sans titre Dans la foulée vous rencontrez votre idole, le général de Gaulle. Je suis choisi pour lui être présenté, avec une dizaine d'autres arrivants. À Grosvenor House, le mardi 4 mai 1943, à 17 h 30. J'ai toujours le carton d'invitation. Il demande à chacun ses origines, mais je ne sais pas s'il écoute les réponses. Visage impassible, regard sans chaleur, comme sur les photos. Le voilà devant moi, l'homme qui doit sauver l'honneur de la France. Aucun doute, il a la tête de l'emploi. Vous semblez déçu. Pas du tout, au contraire ! C'est une personnalité étonnante, qui commande toute la France libre. Il

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Guerres & Histoire 88 QUAND ILS INSTRUISAIENT LES LÉGIONS

QUAND ILS INSTRUISAIENT LES LÉGIONS

C'est en 264 av. J.-C. que les Romains mettent en scène pour la première fois des combats funéraires pratiqués depuis longtemps par les Grecs et les Étrusques. Sans abandonner les fondements religieux de ces rituels, Rome leur donne vite un caractère spectaculaire et patriotique. Alors qu'ils affrontent à de nombreuses reprises les Samnites, les Romains contraignent leurs prisonniers de guerre à combattre entre eux. Ces combats participent à la célébration des vainqueurs et sont à l'origine de la notion importante d'armatura en latin, ou de panoplia en grec. Ce dernier terme donne une idée plus juste de ce que sont réellement les armaturæ des gladiateurs. Ainsi, le gladiateur samnite se fonde sur la « panoplie » militaire de ses guerriers, constituée d'un grand bouclier cintré ( scutum ), d'une jambière sur le tibia gauche (du côté du bouclier) et d'un glaive droit. Par la suite, les Romains créent l'armatura du Gaulois, avec un grand bouclier plat et une longue épée. Enfin, au début du Ier siècle av. J.-C. apparaît le gladiateur thrace avec son petit bouclier (parma), deux grandes jambières et un glaive courbe (sica). Ces trois panoplies étroitement liées au domaine militaire mettent en scène les techniques de combat des vaincus pour le plaisir des vainqueurs. L'ère des gladiateurs ethniques siècles av. J.-C., les légions conquérantes ramènent en Italie des milliers de guerriers vaincus. Réduits à l'état d'esclaves, ces hommes présentent une valeur marchande assez réduite. Aussi les politiciens romains utilisent-ils massivement ces captifs pour les faire combattre comme gladiateurs. Les occasions de ces combats (munera) sont nombreuses. Le motif funéraire ancien perdure, mais les célébrations de triomphes ou de victoires électorales sont autant de raisons de faire s'affronter ces ennemis battus.

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Guerres & Histoire 88 FAUCON MALTAIS CONTRE ÉPERVIER SICILIEN

FAUCON MALTAIS CONTRE ÉPERVIER SICILIEN

ans la mémoire des nations belligérantes, la Seconde Guerre aérienne porte les traits d'un pilote de chasse - Pierre Clostermann pour les Français, par exemple. En Italie, cet aviateur star se nomme Carlo Emanuele Buscaglia. C'est un as à la spécialité bien particulière : leader des Aerosiluranti, les bombardiers-torpilleurs, il aurait à lui seul expédié 100 000 tonnes de navires par le fond, sans compter deux croiseurs gravement endommagés, avant de disparaître le 12 novembre au combat… puis de réapparaître chez les Alliés pour se tuer dans un accident le 24 août 1944. Héros de guerre fasciste réhabilité par son passage sous la cocarde tricolore, Buscaglia a pu accéder sans discussion au panthéon militaire transalpin sur sa célèbre monture : le Savoia-Marchetti S.79. SUR LE PAPIER, LE BEAUFORT ET LE SPARVIERO AFFICHENT DES PERFORMANCES COMPARABLES. Avec ses trois moteurs et sa silhouette bossue, le Sparviero (« l'Épervier ») est emblématique de l'aviation italienne et reconnu au premier coup d'œil par les amateurs. Qui, en revanche, serait capable d'identifier son rival britannique, le Bristol Beaufort ? Ce bombardier oublié a pourtant été davantage fabriqué : 1 821 exemplaires contre 1 240. Il a donné naissance à l'un des chasseurs-bombardiers les plus appréciés (le Beaufighter, construit à près de 6 000 exemplaires, voir encadré ), alors que le S.84, complètement raté, a été retiré du service au profit du S.79 qu'il devait remplacer. L'appareil britannique s'est aussi révélé plus efficace, tactiquement et stratégiquement, on le verra. Item sans titre Sur le papier, les deux avions affichent des performances comparables (voir les profils p. 80-81), en dépit d'origines différentes. L'appareil italien est issu des années 1920-1935, époque dorée de l'aviation transalpine où les hydravions SIAI et Macchi disputaient avec succès la coupe Schneider et où le général Italo Balbo impressionnait la planète en reliant Rome à Chicago avec une formation de vingt-cinq hydravions S.55. Sur cette lancée, le constructeur Savoia-Marchetti jette, en 1934, les plans d'un avion de transport capable d'embarquer huit passagers à plus de 400 kilomètres-heure, vélocité alors exceptionnelle. Solide tout en restant légère, la structure combine un fuselage en tube d'acier avec des ailes de bois. Selon la formule en vogue (voir encadré), l'avion est doté de trois moteurs

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Guerres & Histoire 88 L'ANTI-DIÊN BIÊN PHU

L'ANTI-DIÊN BIÊN PHU

Depuis 1957, le Front national de Libération (FNL), assisté par l'armée populaire nord-vietnamienne (APVN), sape le pouvoir d'un Vietnam du Sud au régime dictatorial détesté où clientélisme et corruption font office de droit. En 1964, les États-Unis portent secours à cette planche pourrie, tout à leur crainte d'une contagion communiste. Quatre ans plus tard, 536 000 GI et Marines y servent. Le général William Westmoreland (1914-2005), qui les commande, est persuadé d'éradiquer le FNL grâce à d'impressionnantes opérations de ratissage, tandis qu'il érige le long des 70 kilomètres de frontière la « barrière », un système mêlant

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Guerres & Histoire 88 MYTHES ET RÉALITÉS DE L'ARME UNIVERSELLE

MYTHES ET RÉALITÉS DE L'ARME UNIVERSELLE

1. UN GAGE D'AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES La première raison de la diffusion de l'AK n'est pas directement liée à ses qualités, du moins pas comme dans le cadre d'une concurrence commerciale où, en théorie, un produit supérieur et moins cher l'emporte. Au tournant des années 1950 et 1960, l'AK-47 - la kalachnikov, comme on l'appelle communément - n'est pas un produit placé sur un marché. C'est une véritable monnaie avec laquelle l'URSS, ses alliés et les membres du pacte de Varsovie subventionnent les régimes amis ou satellites, les mouvements de guérilla et, par capillarité, les groupes terroristes et criminels. Le phénomène est amplifié par l'harmonisation forcée des matériels au sein du pacte de Varsovie et par les transferts de technologies aux « pays frères ». La Chine reçoit dès 1955 plans et outillages pour lancer la production de son AK national, le fusil Type 56, qui sera répliqué à plus de dix millions d'exemplaires. En 1956, c'est au tour de la Bulgarie avec l'AKK, l'année suivante de l'Allemagne de l'Est avec le MPi-K et de la Pologne avec le PMK. En 1958, la Corée du Nord assemble son Type 58 à partir de composants russes puis autochtones. En 1963, la Roumanie lance son Modèle 63 grâce aux plans et outillages soviétiques. Et ce n'est que le début. Aux armes généreusement distribuées par l'URSS s'ajoutent toutes les productions locales dont chaque régime gratifie ses amis, clients et affidés. On retrouve ainsi des armes bulgares en Inde, des armes roumaines au Paraguay, des armes

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