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hors-séries - Le numéro 19 du 25 juin 2025

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La Une de hors-séries n°19 du 25/06/2025

Au sommaire de ce numéro

hors-séries 19 LE CORPS D'ARMÉE, CLÉ DE LA « RÉVOLUTION OPÉRATIVE » NAPOLÉONIENNE

LE CORPS D'ARMÉE, CLÉ DE LA « RÉVOLUTION OPÉRATIVE » NAPOLÉONIENNE

14 octobre 1806, 7 heures du matin. Une brume épaisse enveloppe le plateau de Hassenhausen vers lequel convergent les forces prussiennes et françaises. Louis Nicolas Davout et son 3e corps sont détachés de la Grande Armée, plus au sud. Le maréchal pense qu'il va accrocher un corps ennemi important, mais il ignore qu'il s'agit de la principale armée prussienne. Il aborde le plateau avec la tête de la division Gudin et est éclairé par un détachement du 1er régiment de chasseurs à cheval. Celui-ci est bientôt ramené de vive force par les dragons de la Reine qui composent la pointe avancée de l'armée prussienne. Davout ordonne au général Gauthier de faire former le carré aux deux régiments de sa brigade. La bataille d'Auerstaedt vient de commencer. Considérée par Antoine de Jomini comme la rencontre des guerres de l'Empire offrant le rapport de force le plus disproportionné pour le succès le plus éclatant, Auerstaedt démontre surtout l'agilité et la puissance du corps d'armée napoléonien. Elle confirme la supériorité de l'organisation modulaire de la Grande Armée, qui lui confère la flexibilité nécessaire sur le plan opérationnel comme tactique. Genèse de l'armée modulaire La création du corps d'armée révolutionne l'art de la guerre en remplaçant les armées unitaires de l'Ancien Régime par des armées modulaires capables d'imposer la bataille grâce à un « coup de filet » qui menace toutes les voies de communication d'un théâtre d'opérations et emprisonne l'armée adverse. Avec l'armée modulaire émerge un nouveau compartiment de la guerre dédié, selon les termes de Jean Colin (voir bibliographie p. 130), à « la combinaison des mouvements des grandes unités aussi bien dans les marches que dans les batailles » . Ce compartiment prendra selon les époques l'appellation de grande tactique, d'opératique ou de stratégie opérationnelle. Item sans titre Le corps d'armée n'est pas sorti tout à coup du flanc de Napoléon ! Il a connu des balbutiements depuis les guerres frédériciennes. C'est tout d'abord Maurice de Saxe qui rassemble, dès la guerre de Succession d'Autriche, deux brigades d'infanterie et une d'artillerie pour former un groupement interarmes appelé « division ». Durant la

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hors-séries 19 LES SUISSES MATENT LE TÉMÉRAIRE EN TROIS COUPS

LES SUISSES MATENT LE TÉMÉRAIRE EN TROIS COUPS

Sous les murs de la cité de Nancy gît un cadavre dénudé et raidi par le froid, le crâne fendu, la face à moitié dévorée par les loups. Voici, en ce 5 janvier 1477, tout ce qu'il reste de Charles de Bourgogne, le duc qui fit trembler son cousin le roi de France Louis XI, le fondateur d'un immense et richissime État (voir carte et encadré p. 44) … Cette puissance extraordinaire accumulée en un quart de siècle de guerre quasi permanente, il lui suffit d'un an pour la perdre. Et la vie avec elle. L'instrument de cette chute brutale : une hampe de bois de six mètres terminée en pointe d'acier, maniée par un paysan suisse. En vérité, Charles n'aurait pas dû finir ainsi. À la veille d'entamer la campagne fatale qui mène à Nancy, il a tout pour être victorieux. Chef de guerre expérimenté, il n'est pas seulement « le Téméraire » comme l'appellent ses contemporains, mais aussi « le Bureaucrate », un organisateur avisé. Dès 1468, un an après avoir hérité de son défunt père le duc Philippe le Bon, il prend une série d'ordonnances qui font de l'armée bourguignonne une des plus modernes d'Europe. Certes, elle dépend encore des expédients classiques de la fin du Moyen Âge : mercenaires étrangers et levées féodales. Mais elle comporte désormais un cœur de compagnies d'ordonnance dont tous les aspects, uniforme et équipement, salaires et congés, entraînement et discipline, sont méticuleusement fixés. Comme son père Philippe, Charles a compris en outre l'importance de cette arme nouvelle et coûteuse qu'est l'artillerie : il dispose du plus important parc de bouches à feu d'Europe. La Lorraine, clé des ambitions Son outil militaire, Charles l'a construit avec une ambition : restaurer l'ancien royaume carolingien de Bourgogne, la Lotharingie, en réunissant ses possessions des Flandres au nord et de Bourgogne au sud. Il lui faut pour

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hors-séries 19 RAVENNE, 1512 : ET LA GUERRE MODERNE FUT !

RAVENNE, 1512 : ET LA GUERRE MODERNE FUT !

Dans leur camp adossé au fleuve Ronco, derrière tranchées et chars à faux, les fantassins espagnols du vice-roi de Naples Ramon de Cardona et du général ingénieur Pedro Navarro attendent anxieusement, arquebuses ou piques à la main, face aux canons ennemis. Il est 8 heures en ce jour de Pâques 1512 et, à quelques centaines de mètres, les artilleurs français de Gaston de Foix ont chargé leurs batteries, allumé les mèches… Les chevaux des compagnies du condottiere Fabrizio Colonna, qui doit protéger l'entrée du camp retranché espagnol, piaffent de nervosité. De l'autre côté du Ronco, le redoutable capitaine français Yves d'Alègre a lui aussi mis en place les canons de ses Gascons, menaçant de prendre la cavalerie adverse sous un feu croisé. Et ce ne sont pas les seules pièces mises en place par les soldats de Louis XII : à deux kilomètres au sud, d'autres canons, ceux du duc de Ferrare, pointent vers les jinetes (chevau-légers) du marquis de Pescara leurs gueules sinistres. Deux heures d'orage de fer Soudain, un bruit assourdissant déchire le silence et annonce une nouveauté : pour la première fois sur un champ de bataille, les canonniers se livrent à une véritable préparation, d'une intensité inédite. C'est un carnage. Un boulet fauche d'un coup 32 lanciers en armure, non loin du général Colonna lui-même. Lorsque la pluie de fer s'abat sur eux, les piquiers de Navarro paient cher, eux aussi, le prix de l'ordre serré, avant d'être incités à s'abriter derrière les fortifications. Mais les Espagnols ont également des canons, qui répondent aussitôt, hachant menu les arbalétriers gascons. Leur capitaine et celui des lansquenets avec lequel il discutait sont coupés en deux par la même salve. Seules les hallebardes des lansquenets maintiennent sur le champ de bataille les soldats qui paniquent. Sous l'orage de fer qui se déchaîne deux heures durant,

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hors-séries 19 HÉRACLÉE, LE PREMIER CHOC ENTRE LÉGION ET PHALANGE

HÉRACLÉE, LE PREMIER CHOC ENTRE LÉGION ET PHALANGE

Au début du IIIe siècle av. J.-C., les infanteries lourdes des puissances méditerranéennes emploient pour la plupart l'un des deux grands ordres tactiques qui se sont développés au siècle précédent. Ces derniers sont les héritiers de trajectoires historiques et de modèles militaires distincts. En Méditerranée orientale règnent les phalanges macédoniennes, infanteries de choc des monarchies hellénistiques. En Méditerranée occidentale, en particulier dans les péninsules italienne et ibérique, dominent plutôt les formations disposées sur plusieurs lignes, dont les légions romaines sont une des manifestations. La première grande bataille rangée opposant les deux ordres dominants de la Méditerranée hellénistique intervient au mois de juillet 280 av. J.-C., près de la cité grecque d'Héraclée, en Italie du Sud. Une plaine entre deux fleuves Les phalanges qui combattent près d'Héraclée ont été conduites en Italie par Pyrrhus, roi des Épirotes. Ce souverain a répondu à l'appel de Tarente, la plus puissante cité de Grande Grèce, menacée par les percées politiques et militaires de Rome dans le sud de la péninsule. Tarente a trouvé là un soutien de poids : le roi débarque avec une puissante armée, formée par des forces levées en Épire et renforcée par des contingents de Grèce propre, envoyés notamment par le roi de Macédoine, trop heureux de voir partir un potentiel rival. Pyrrhus espère obtenir sur le sol italien l'aide des Bruttiens, des Lucaniens et des Samnites. Après une traversée difficile de la mer Ionienne, il rassemble ses troupes à Tarente, puis quitte la cité et installe son camp dans la plaine située entre Héraclée et Pandosia, entre les vallées des fleuves Sinni (Siris, en grec) et Agri (Aciris). Et il attend de pied ferme les légions. Selon l'historien Justin, l'armée royale est en infériorité numérique. Ce fait explique sans doute l'audace de l'offensive romaine, qui s'enfonce au cœur de la Grande Grèce pour chercher la bataille. On estime que Pyrrhus, en dépit des pertes subies pendant la traversée, dispose de près de 30 000 hommes. La République a peut-être déployé quatre légions pour le vaincre, au

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hors-séries 19 CARRHES, LE DÉBUT DU CAUCHEMAR PARTHE

CARRHES, LE DÉBUT DU CAUCHEMAR PARTHE

Crassus prit une poignée de terre. Brûlante et légère, elle lui fila comme de l'eau entre les doigts. Il vit qu'autour de lui ses légionnaires s'agitaient, lui criaient quelque chose et le pressaient de toutes parts. Cependant il n'entendait plus rien : Crassus se trouvait ailleurs, dans sa maison de Campanie, pleine d'odeurs et de bruits familiers. C'était la fin de la matinée, une servante apportait des petits pains chauds sur un plateau… Item sans titre Le retour à la réalité fut brutal : l'arête d'un bouclier lui entama l'épaule. Un légionnaire l'avait brandi pour bloquer une flèche. La pointe avait traversé les quatre couches de peuplier, de colle et de cuir du scutum et n'avait été arrêtée que par les plumes de son empennage. Le bouclier disparut : le légionnaire bredouilla et s'effondra, la gorge transpercée par une autre flèche. Autour de lui, la même confusion : quelques milliers d'hommes, terrés derrière leurs boucliers, ramassant ceux des morts pour s'en faire un rempart. Et des flèches ! Des milliers de flèches ! Elles recouvraient le sol et transformaient hommes et boucliers en porcs-épics mouchetés de blanc. Il aurait voulu ne plus les entendre. Sifflement quand elles volaient, roulement de tambours quand elles frappaient les boucliers, claquement mat quand elles entraient dans les chairs. Un sanglot lui échappa quand il se souvint de la bataille de la veille. Et de son fils. Son fils, dont la tête, fichée sur une pique, avait été brandie à quelques dizaines de mètres de lui par ces barbares, ces fourbes de Parthes, maudits soient-ils ! Crassus n'aura jamais l'occasion de venger la chair de sa chair. Lui, que ses contemporains décrivent comme l'homme le plus riche du monde, lui qui gouverne Rome associé au grand

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hors-séries 19 L'INNOVATION TACTIQUE RÉSULTE D'UNE PERCÉE PLUS INTELLECTUELLE QUE TECHNOLOGIQUE

L'INNOVATION TACTIQUE RÉSULTE D'UNE PERCÉE PLUS INTELLECTUELLE QUE TECHNOLOGIQUE

Dans notre monde dominé par le fait technique, le terme d'« innovation » est presque synonyme de « nouvelle technologie ». Ce technicisme est plus frappant encore lorsqu'il s'agit des questions militaires : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la littérature spécialisée est inondée d'ouvrages et d'articles confondant les deux notions, et le sensationnalisme technologique a pris le pas sur une compréhension plus fine des mécanismes qui régissent l'innovation. Cet état de fait est, d'abord, le reflet d'une époque, celle du Jet Age des années 1950 et 1960, qui correspond aux Trente Glorieuses en France. Pendant cette période, les technologies issues des programmes de recherche et développement de la Seconde Guerre mondiale et des premières années de la guerre froide ont essaimé dans le monde civil. Dans le même temps, les méthodes de propagande et de communication politique ont été transposées dans le marketing et la publicité, favorisant l'émergence d'un récit dominant, celui qui lie de manière décisive progrès technique, prospérité et efficacité militaire. La puissance de ce récit tient à ce qu'il est en partie vrai - la technique est l'un des ressorts majeurs de la croissance économique comme de la performance des armées -, mais aussi au fait qu'il a transcendé l'opposition entre les deux blocs idéologiques, car le monde communiste l'a autant adopté que l'Occident capitaliste. En s'imposant, ce récit techniciste a cependant simplifié, parfois jusqu'à la caricature, les ressorts et les formes de l'innovation. D'abord, en la réduisant à son seul volet technologique. Ensuite, en faisant de la technique une sorte de phénomène naturel extérieur aux activités humaines et qui s'impose à elles comme un état de fait. En réalité, l'innovation peut se produire sans que surgisse de nouveautés technologiques, et elle est toujours socialement déterminée. Allons plus loin : la maîtrise de l'état de l'art des connaissances scientifiques et techniques peut très

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