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Les Cahiers de Science & Vie - Le numéro 224 du 13 août 2025

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La Une de Les Cahiers de Science & Vie n°224 du 13/08/2025

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Les Cahiers de Science & Vie 224 DU NEUTRON AU CHAMPIGNON

DU NEUTRON AU CHAMPIGNON

En décembre 1938, la physicienne Lise Meitner, juive autrichienne en exil au Danemark, rend visite à son neveu, le jeune physicien Otto Frisch, à Kungälv, près de Göteborg, en Suède. Jusqu'à l'Anschluss, elle était la collaboratrice d'Otto Hahn avec lequel elle a conduit des travaux sur la radioactivité. Celui-ci vient de bombarder des atomes d'uranium avec des neutrons qui semblent alors se fragmenter en plusieurs éléments plus légers, sans doute du baryum. Il transmet les résultats à Meitner pour avoir son avis. L'air frais stimule les neurones. La veille de Noël, la physicienne et son neveu partent s'asseoir sur un banc dans la forêt enneigée voisine et calepin en main refont les calculs. Quelques griffonnages plus tard, tout s'éclaire : le noyau d'uranium s'est brisé en deux fragments. Meitner s'appuie sur « le modèle de la goutte » du savant danois Niels Bohr avec qui elle travaille désormais : le noyau d'un atome n'est pas une masse solide, mais doit être interprété comme une goutte de liquide capable de se diviser. Et lors de la division, l'énergie qui soude l'atome est libérée conformément à la formule d'Einstein E=MC2. Inspiré par la division cellulaire des biologistes, Otto Frisch baptise le phénomène « fission nucléaire ». Et c'est ainsi, bien loin des paillasses des laboratoires et des conseils de comités militaires, que commence la folle histoire de la bombe atomique. Avec la découverte de la fission, de nombreux scientifiques estiment qu'il est désormais possible de créer une réaction en chaîne, de l'énergie à volonté, mais aussi une explosion et donc une arme de destruction massive. « Frédéric Joliot-Curie dépose ainsi en mai 1939 un brevet secret portant sur la possibilité d'utiliser une réaction en chaîne nucléaire à desfins explosives » , rappelle Jean-Marc Le Page, historien, chercheur associé au laboratoire Tempora de l'université Rennes 2. « Des chercheurs comme En-rico Fermi, Leó Szilárd, Eugene Wigner ou Edward Teller, des Européens réfugiés aux États-Unis à la suite des persécutions nazies, comprennent rapidement les implications militaires de la fission. » Szilárd, un juif hongrois

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Les Cahiers de Science & Vie 224 PENSER L'INSÉCABLE

PENSER L'INSÉCABLE

Avec leur noyau de protons et de neutrons entouré d'électrons, les atomes décrits par la physique moderne sont rentrés dans le langage courant et dans l'inconscient collectif. Moins connue est la première vie du concept d'atome, qui commence dès l'Antiquité grecque comme un postulat philosophique. Il permet de répondre à certaines questions épineuses concernant le changement, ainsi que la nature de la matière (continue ou non, une ou multiple). Item sans titre Les premiers atomistes grecs connus sont Leucippe (Ve siècle avant notre ère) et son disciple Démocrite d'Abdère (v. -460/-370), aujourd'hui rattachés aux « présocratiques » - des penseurs contemporains ou antérieurs à Socrate (v. -470/-399) qui ont posé les bases de la philosophie grecque. Leucippe reste mal connu, faute de sources - seule une de ses citations nous est parvenue : « Aucune chose ne se produit fortuitement, mais toutes procèdent de la raison et de la nécessité. » L'atomisme de Démocrite est mieux compris, ce dernier ayant bénéficié d'une certaine aura dans l'Antiquité en tant qu'adversaire commenté par certains philosophes grecs des plus illustres. « Aristote cite beaucoup Démocrite et le critique, parce qu'il est très important, révèle Pierre-Marie Morel, professeur d'histoire de la philosophie ancienne à l'université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne. Platon ne cite jamais Démocrite, mais on voit qu'il y fait également allusion. » En l'absence de la survie d'œuvres de Démocrite, pourtant connu pour avoir écrit des dizaines de traités sur une grande variété de sujets, c'est à travers quelques citations, rapportées avant tout par

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Les Cahiers de Science & Vie 224 IMAGINAIRES ATOMIQUES

IMAGINAIRES ATOMIQUES

Au début du XXe siècle, les découvertes sur l'atome révèlent un monde insoupçonné. Celui-ci va devenir un véritable totem, au cœur d'une riche production artistique et culturelle. Avec l'entrée dans l'ère atomique en 1945, la société tout entière s'empare de ce symbole, qui cristallise les peurs de l'annihilation comme les espoirs dans les promesses de la technoscience. Une nouvelle imagerie envahit les écrans, les magazines ou la publicité et s'imprime dans l'inconscient collectif. En France, le physicien Jean Perrin publie dès 1913 Les Atomes , un ouvrage accessible aux non-spécialistes, pour faire sortir les découvertes des laboratoires. Il est aussi derrière la création en 1937 du Palais de la Découverte. « L'atome est un peu le symbole du Palais » , remarque l'historienne des sciences Charlotte Bigg (Centre Alexandre Koyré, Paris). Lors de son ouverture, l'énorme machine électrostatique installée

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Les Cahiers de Science & Vie 224 PHYSIQUE QUANTIQUE, MOTEUR D'INNOVATION

PHYSIQUE QUANTIQUE, MOTEUR D'INNOVATION

Ce matin-là, Julie, la trentaine urbaine, passe à la caisse automatique de son supermarché habituel. D'un geste machinal, elle scanne son sandwich, sa salade et sa bouteille d'eau minérale. Le laser trace sa lumière rouge sur les codes-barres. Elle effleure le terminal de paiement avec sa carte bancaire et entend le bip rassurant de la transaction validée. Dehors, la pluie menace. Julie dégaine son smartphone, consulte la météo, lance un appel vidéo à sa mère pour annuler leur dîner. Elle ouvre son appli de transport, puis suit son GPS jusqu'à son premier rendez-vous. Une scène d'une banalité confondante dans nos sociétés. Beaucoup seraient surpris si on leur disait que c'est la mécanique quantique qui l'orchestre en arrière-plan. Et pourtant ! Les lasers des caisses sont des rejetons directs des théories lumineuses de la physique quantique. Les puces électroniques fonctionnent grâce aux électrons dans les semi-conducteurs. Les satellites GPS, qui guident les pas de Julie dans la ville, sont synchronisés par des horloges atomiques. Même la voix de sa mère, compressée, transmise et restituée par les

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Les Cahiers de Science & Vie 224 LA RÉVOLUTION RADIOACTIVE

LA RÉVOLUTION RADIOACTIVE

Paris, février 1896. Le ciel est bas, la lumière rare. Dans les galeries glacées du Muséum d'Histoire naturelle, Henri Becquerel marche d'un pas mesuré. Redingote sombre, silhouette droite, moustache en guidon et barbiche taillée comme un petit sapin : il perpétue une lignée de physiciens. À 43 ans, il étudie la fluorescence : ces lueurs éphémères émises après exposition à la lumière. L'époque raffole d'invisible - ondes, hypnose, tables tournantes - mais Becquerel reste sobre. Il ne cherche pas un miracle, juste un reste lumineux, un simple reliquat. Item sans titre Depuis quelques semaines, il teste des sels d'uranium. Irradiés par le soleil, peuvent-ils émettre à leur tour un rayonnement, comme les rayons X découverts récemment par Röntgen ? Ce jour-là, le ciel reste couvert. Becquerel place machinalement une plaque photographique dans un tiroir, avec un échantillon de sulfate d'uranyle et une croix de cuivre. Le tout à l'obscurité. Quelques jours plus tard, il développe la plaque. Surprise : elle est noircie. Mieux, la croix a laissé une empreinte nette. Sans lumière, sans contact, quelque chose a traversé la matière. Il réitère l'expérience à l'obscurité totale : même

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Les Cahiers de Science & Vie 224 LES VIKINGS, L'ÎLE DE RÉ… ET NOUS !

LES VIKINGS, L'ÎLE DE RÉ… ET NOUS !

À L'ABORDAGE DU MOYEN ÂGE NORDIQUE En février dernier, les vikings ont fait la Une des médias. Des archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (In-rap) venaient d'annoncer de nouvelles découvertes sur l'île de Ré, témoignant d'échanges avec le monde nordique au haut Moyen Âge. De là à supposer qu'on tenait enfin la preuve que les raids scandinaves étaient passés par là, le pas a été rapidement franchi ! Un peu trop vite au goût des scientifiques, beaucoup plus prudents dans l'interprétation des vestiges… « Un diagnostic avait été prescrit par l'État avant la construction d'une maison sur la commune de La Flotte, rapporte l'archéologue Annie Bolle (Inrap). En octobre 2024, nous sommes revenus sur le terrain pour des fouilles préventives. » Celles-ci ont notamment mis au jour 52 sépultures individuelles ainsi qu'un ossuaire, couvrant une période s'étendant de la fin du VIIIe siècle jusqu'au XVe siècle. Les tombes les plus récentes étaient rassemblées à l'intérieur d'une chapelle mentionnée au XIIe siècle tandis que celles remontant à la période carolingienne étaient situées à l'extérieur. « Des vestiges datant de la période antique avaient déjà été découverts sur l'île de Ré, mais pour la période médiévale, nous n'avions pas de données archéologiques antérieures

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