ien avant l'âge des grandes découvertes européennes, des peuples tournés vers la mer ont conçu d'ingénieuses embarcations capables d'affronter les éléments. Armés d'une connaissance intime de leur environnement, ils ont entrepris de grandes explorations maritimes. Les premiers Océaniens s'étaient ainsi lancés à l'assaut du Pacifique avant même que les grands empires antiques méditerranéens ne développent des systèmes de navigation primitifs pour ouvrir de nouvelles routes maritimes et dresser les premières cartes. Au Moyen Âge, Arabes, Chinois et Européens vont perfectionner les bateaux et se lancer à leur tour à la conquête de l'océan. Grâce à des instruments de navigation toujours plus précis, la carte du monde va se remplir… « Depuis la nuit des temps, on navigue grâce aux étoiles et à la position du soleil, qui donne les directions cardinales », remarque l'historienne Emmanuelle Va-gnon (CNRS). Grands navigateurs, les Océaniens, dont les mythes d'origine évoquent des dieux « pêcheurs d'îles », ont exploré un espace immense sans instruments pour se repérer, leur art de la navigation se fondant uniquement sur une attention poussée à leur environnement, reflet d'un lien sacré avec le cosmos. Les « chemins d'étoiles » et les savoirs résultant de la patiente observation de la mer, des vents, des houles, des courants, des nuages, des oiseaux, des poissons, des algues, etc., se sont transmis oralement de génération en génération. « Par l'archéologie terrestre, on sait que les îles d'Océanie ont été peuplées dès la période de la préhistoire, ce qui impliquait des traversées à l'aide d'embarcations suffisamment grandes pour transporter des vivres », remarque Éric Rieth, directeur de recherche
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