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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3653 du 23 juillet 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3653 du 23/07/2025

Au sommaire de ce numéro

Les Veillées des Chaumières 3653 Trois nuits avec vous

Trois nuits avec vous

Prenant conscience qu'un vent fou se mêlait tout à coup de la partie, Herbert se lança dans un crawl comme il n'en avait pas pratiqué depuis des lustres. Se contenter d'entretenir sa forme physique dans une piscine une ou deux fois par semaine était bien insuffisant par rapport à l'effort que cette course contre la montre lui demandait. Son angoisse était telle qu'il sentait le souffle lui manquer. Comme il réussissait à atteindre l'une des premières branches à laquelle s'étaient noués par miracle les pompons du vêtement du bébé, il perçut quelques sons entrecoupés de pleurs, puis plus rien. Ce fut alors qu'avec l'énergie du désespoir il réussit à faire de son propre corps le dernier rempart aux flots qui pouvaient d'un dixième de seconde à l'autre arracher les branchages et emporter l'enfant avec. C'était maintenant contre son cœur qu'il le serrait tout en se dirigeant vers la rive. Il n'avait pas été question de voir s'il respirait toujours. Face aux yeux clos, au visage blême, une houle de chagrin envahit le romancier. Comment faire du bouche-à-bouche à ce petit être, peser sur lui pour tenter de le ranimer ? « Ô Seigneur, je vous en supplie ! Ce serait trop injuste ! » Puis, s'adressant au bébé lui-même : - Respire, mon ange ! Respire ! Ils étaient tous deux affalés à l'ombre des marronniers sur le sol mouillé par les vaguelettes qui s'y échouaient, bien vite rejoints par Loïc, admiratif. - Compliments ! Vous l'avez sauvé. Oh ! je vous ai vu quand vous vous êtes lancé dans ce crawl vigoureux. Paul ! Paul ! allons, réveille-toi ! - Il ne dort pas, murmura Herbert, désespéré. Il est mort. - Qu'est-ce que vous racontez ? Il est vivant ! Voyez vous-même, il bouge. Et lui prenant d'autorité des mains : - Paul ! Pauvre poupon sauvé des eaux ! Le romancier se redressa, incrédule encore. Des pleurs bien faibles échappèrent au nourrisson. - Vivant ? - Mais oui ! Tout ce qu'il y a de vivant. Il vous doit d'avoir échappé au destin tragique qu'allait lui réserver sa mère qui, elle, n'a probablement pas survécu… Je n'ai pu l'atteindre à temps. - Pas sa mère, marmonna Herbert, tout en souriant béatement. - Qu'est-ce que vous dites ? - Rien ! Il faut le ramener au plus vite à la maison, lui donner les premiers soins, appeler le médecin. - Oui, oui, vous avez raison. Récupérant son blouson, Loïc l'en enveloppa et se mit à courir, suivi de près par Herbert qui jouissait d'une paix intérieure mêlée d'interrogations. La vision de ces îles sortant de l'onde le hantait. Il n'avait pas eu le temps d'en parler. Qu'en pensait Loïc ? Se persuadait-il qu'il s'agissait d'une illusion d'optique, d'un mirage ? « Un mirage, certes, se disait Herbert, et pourtant ! » Ceux qui en avaient été témoins racontaient qu'elles apparaissaient seulement pour permettre à la Justice Immanente de s'exercer pleinement. N'était-ce pas le cas aujourd'hui ? Il avait pu se renseigner auprès d'un villageois âgé de quatre-vingts ans qui avait assisté au phénomène dans sa prime jeunesse. - Et je vous prie de croire, Monsieur, que ça m'est resté là, gravé à jamais. Tout en parlant, il

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Les Veillées des Chaumières 3653 L'Imprévu

L'Imprévu

PARTIE DEUX Roseta Des vignes, des vignes, des vignes à perte de vue… Puis la voiture entra dans un petit bois, bien rafraîchissant avec cette canicule, et en sortant du bois, ils aperçurent, niché dans le creux d'une vallée, le château, reconnaissable avec ses tuiles rouges, ses murs blancs et ses volets peints en bleu. Un chemin de terre sinueux les conduisit devant un portail en fer forgé où s'entrelaçaient les lettres D et V. De l'autre côté de la grille, la cour d'honneur avec un puits, et, à l'arrière, la façade du manoir. Un comité d'accueil attendait leur arrivée ; monsieur le maire et madame, le notaire et son épouse, monsieur le curé, des viticulteurs et leurs dames, deux nobliaux des châteaux voisins avec leur progéniture. Tout ce monde-là s'était endimanché. Costumes sombres pour les hommes, robes fleuries pour les dames. En face : deux vigoureux gaillards qui les dépassaient de la tête, cheveux longs jusqu'aux épaules, pas rasés, chemisettes qu'ils venaient hâtivement de boutonner. Ils ressemblaient fort à deux forbans échappés d'une bande dessinée. Mais de larges sourires, les yeux bleus pétillants de gaieté, la main tendue. L'atmosphère fut soudain détendue, d'autant que ces Américains parlaient parfaitement le français. Sur des tréteaux attendaient des tartes confectionnées par ces dames, des gâteaux et des fruits. Dans une bassine remplie de l'eau du puits, on avait déposé des bouteilles des grands crus de la région (montrachet, chambertin, chablis) que l'on comptait bien faire goûter et regoûter à ces buveurs de Coca-Cola ! De fait, dès le troisième verre, ces notables, très joyeux, tombaient la veste et ces dames riaient un peu trop haut. Les gardiens avaient ouvert les portes-fenêtres du rez-de-chaussée, enlevé les housses sur les meubles et préparé deux chambres de maître, avec des lits à colonnes. On expliqua aux nouveaux propriétaires que lorsque l'électricité avait été installée dans le village, on avait cru bon de conserver le côté authentique du château : on leur montra donc le fonctionnement des lampes à pétrole. Quand tout le monde fut parti, les jumeaux visitèrent les pièces du bas, s'attardèrent sur les portraits de leurs ancêtres. Sur une commode était placée une photographie représentant le savant Jean de Vales recevant les palmes académiques. Dans la bibliothèque tapissée de livres richement reliés, ils se choisirent des romans d'aventures faciles à lire, après cette journée épuisante, Bertrand Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas et Baptiste Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Puis, bien calés dans leurs oreillers de plumes, ils lurent une partie de la nuit avant que des songes tumultueux viennent troubler leur sommeil. Le lendemain très tard, ils décidèrent, pour se mettre en forme, d'un footing, en short de sport et débardeur. Après avoir traversé le petit bois, ils débouchèrent sur la place du village, occupée en grande partie par la terrasse d'un café à l'enseigne Du soleil d'or. Ils commandèrent deux petits déjeuners qu'on leur servit à la française, c'est-à-dire deux

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Les Veillées des Chaumières 3653 Faveurs royales

Faveurs royales

PREMIÈRE PARTIE Chapitre 1 Debout, face à la haute glace qui lui renvoyait son image, Christina ne bougeait pas. Les sourcils froncés, la bouche crispée, la jeune fille détaillait sa silhouette sans indulgence. La robe dont elle était vêtue ne possédait rien de particulièrement attrayant. Un flot de rubans moussait sur la crinoline, en partie cachée par un mantelet du même ton de vert passé. L'ensemble était loin de flatter le regard. D'un mouvement brusque, la jeune fille s'écarta de la couturière qui, à genoux, tentait d'arrondir le bas de la jupe. - Il suffit, Miss Silrow. Je ne mettrai pas cette toilette pour tout l'or du monde ! - Mademoiselle sait bien qu'une fois arrangée… - Non ! dit Christina. Cette robe est ratée et le mantelet aussi. Je ne me présenterai pas à Hohenschwangau dans cette tenue. Je me demande ce que dirait mon frère. - Et le roi ! coupa une voix derrière elle. Oublies-tu le roi ? - Eva ! Quelle bonne surprise ! Entrez ! Entrez ! N'ai-je pas raison ? L'interrogation de la jeune fille quémandait l'approbation de l'arrivante. La baronne Lottenbach traversa la chambre et examina Christina d'un œil critique. - Hideux ! soupira-t-elle. Puis, s'adressant à la couturière dont les joues enflammées témoignaient d'un réel embarras : - Comment avez-vous pu composer pour Mademoiselle d'Allenberg un ensemble aussi terne ? Vous avez la tâche d'habiller une jeune fille de seize printemps, non une douairière prête à se retirer dans un couvent ! - Je pensais… - Si vous pensez aussi mal, coupa Eva, mieux vaudrait ne pas penser du tout ou bien aller exercer vos talents ailleurs ! D'un geste agacé, Christina dégrafait son mantelet. Les lèvres pincées. Miss Silrow aida cette dernière à se déshabiller. Après quoi, la toilette de la jeune fille sur le bras, elle gagna la porte à reculons. - Dois-je sonner la femme de chambre de Mademoiselle ? Tout dans l'attitude et le ton de la couturière indiquait son ressentiment. Christina secoua la tête : - Non, c'est inutile. Miss Silrow s'inclina avec raideur, plus pressée d'échapper aux sarcasmes de la baronne qu'aux remarques de Christina dont elle se faisait fort, quelques minutes plus tôt, d'enlever la décision. Dès que l'Anglaise eut disparu, Eva éclata de rire : - Quel visage chafouin ! Je n'ai jamais rien vu de plus cocasse ! Où as-tu déniché cet oiseau sans ramage ? Bien incapable de surcroît de donner une quelconque allure à ses clientes, tant elle en est dépourvue elle-même, cette étrangère ne fera pas fortune à Munich, je le prédis ! - Surtout si vous parlez d'elle en termes aussi peu élogieux aux personnes de votre

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Les Veillées des Chaumières 3653 Les temps nouveaux…

Les temps nouveaux…

Quelquefois, couchée dans la paille sous le soupirail d'où tombe une pauvre clarté, je me dis que je suis en plein cauchemar. Je ne peux y croire, hélas ! j'ai beau me pincer, c'est bien la réalité. Moi, Blanche d'Horsin, vingt ans, je suis enfermée comme une criminelle et je vais peut-être mourir bientôt. Pourquoi ? Parce que j'ai le malheur d'être une « ci-devant », autrement dit une jeune fille qui, avant la révolution de 1789, appartenait à un monde privilégié. Un père officier du roi Louis XVI, une mère qui parfois apparaissait à la Cour et un vieux château en Bourgogne, voilà qui suffit à être persécuté par le pouvoir actuel. Celui-ci a élevé sur l'ancienne place Louis-XV cette effrayante guillotine dont le couperet menace toutes nos têtes. Au début d'octobre, il y a dix jours, les sans-culottes ont tambouriné un matin à la porte de notre appartement du Marais. À peine entrés, ils ont renversé les meubles, crevé les matelas à la baïonnette, sans trouver ce qu'ils cherchaient, sûrement des courriers compromettants : mon père et mon frère se sont enrôlés dans l'armée des Princes qui, dans le Nord, combat les nouveaux maîtres de la France. Cet acte, courageux à mes yeux, est considéré comme une trahison par les républicains. Alors, pour se revancher, ils nous ont emmenées avec eux, ma mère et moi, puis claquemurées en prison. - Tu dors, mon enfant ? La voix de Maman est rauque, je l'entends à peine. Elle a attrapé froid dans ce trou à rats où nous nous entassons avec une quinzaine de prévenues. Et elle se recroqueville dans la paille. Autour de nous bourdonne la rumeur des autres femmes. Une toux opiniâtre, un sanglot étouffé, des chuchotements effarés font une monotone marée qui s'apaise un instant, puis déferle à nouveau, rapportant ce murmure : - La reine est morte, hier… Alarmée, je me lève dans le froufrou de mes jupes, pas changées depuis notre arrestation, resserre mon fichu sur mes épaules, renoue le ruban

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Les Veillées des Chaumières 3653 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Sylvie n'avait qu'une hâte : découvrir le palais où elle vivrait désormais C'était un besoin presque physique que ne compensait pas la crainte qu'elle avait de connaître enfin les lieux que son imagination tentait de recréer. Ce qu'elle en savait, elle le devait à l'enthousiasme de son mari et au pessimisme de Fabrice Montel. Qui, de l'un ou de l'autre, se rapprocherait le mieux de la réalité ? Aussi son cœur battait-il très fort lorsqu'un quart d'heure plus tard, la Fiat s'arrêta devant le palazzo. Ce qu'elle en vit tout d'abord ne lui inspira aucune réflexion. Devant elle se dressait un haut mur percé d'étroites fenêtres barrées de lourdes grilles de fer forgé. Le porche était orné de deux chimères grimaçantes. Sans doute Anna, la femme de charge, attendait-elle les visiteurs, car la porte de bois munie d'un judas céda sous la poussée de Vittorio. -Cara mia ! D'un geste plus théâtral que sentimental, le comte venait de saisir sa femme. Elle s'accrocha à son cou pour franchir le seuil de la demeure où régnait la pénombre, pénombre accentuée par la lumineuse clarté du dehors. Angelo déchargeait les valises. Seule sa présence donnait un peu d'animation aux êtres. De belles tentures aux fils d'argent ternis par le temps séparaient le vestibule de la grande salle de séjour où dormaient des fantômes de fauteuil, recouverts qu'ils étaient de housses blanches. - Anna ! cria Vittorio qui, s'étant dirigé vers les deux portes lui faisant face, les avait ouvertes d'un geste brusque. Anna ! La femme de charge pénétra dans la pièce, sans qu'aucune réponse lui ait été adressée. Vêtue de blanc, elle était parée d'un imposant collier au bout duquel pendait une croix ornée de pierreries. Son volumineux chignon de boucles brunes, en alourdissant sa nuque, lui conférait une attitude orgueilleuse. Son regard s'était attaché avec un intérêt passionné à la silhouette trapue de Vittorio et un sourire était venu détendre ses lèvres minces, sourire qui s'effaça très vite lorsqu'elle dut répondre au salut de Sylvie. - Chérie, enchaîna le comte, je te présente Anna. Elle est omniprésente au palais et se fera un plaisir de combler tes désirs. - Je n'en doute pas, encore que mon souhait principal soit de te rendre heureux, Vittorio. Vous m'y aiderez, n'est-ce pas, Madame ? - Ici, on ne m'appelle pas autrement qu'Anna. Vous feriez aussi bien de vous y habituer tout de suite. -

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Les Veillées des Chaumières 3653 La nectarine, quel délice !

La nectarine, quel délice !

Ingrédients : 4 nectarines - 10 crevettes roses - 1 courgette - 2 c. à soupe d’huile d’olive + un trait pour la cuisson - 1 poignée de jeunes pousses d’épinards (ou du mesclun) - 1 cm de gingembre frais - le jus de 1 /2 citron vert - 1 c. à soupe de vinaigre de cidre - 2 branches de coriandre - poivre - sel. Réalisation -Décortiquez les crevettes et rincez-les. Faites-les dorer à la poêle dans un fond d'huile d'olive 5 min environ, en remuant régulièrement. -Rincez la courgette et coupez-la en rubans

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