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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3657 du 17 septembre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3657 du 17/09/2025

Au sommaire de ce numéro

Les Veillées des Chaumières 3657 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Nonna n'avait qu'une fille qu'elle semblait avoir chérie car de nombreuses photos d'Angelina enfant et adolescente étaient exposées dans l'appartement florentin. Pourtant, ni Nonna, ni maman ne parlait de ces années-là. Au mieux, Nonna disait quelquefois : « tu as la même nature de cheveux qu'elle (ou son sourire, ou son allure) » en réponse à une question de Marco ou d'Esther à propos de l'une des photographies. Il n'y avait jamais de lettre non plus, ni de carte postale expédiée pendant l'année et encore moins de coup de téléphone. Cependant, un accord tacite avait dû être passé entre elles, en des temps révolus, car tous les ans, à la fin juillet, maman commençait à préparer leurs bagages « pour l'Italie ». Cette année encore, la veille du départ, Esther avait posé la question à sa mère : - Pourquoi tu ne viens pas avec nous ? - J'ai du travail, Esther. Je te l'ai déjà dit. - Mais comment ça se fait que tu as toujours du travail au moment des vacances ? s'était entêtée la fillette. Sa mère avait fait comme elle le faisait toujours lorsqu'elle était gênée : en passant l'air de rien à autre chose. - Pourquoi ? avait alors demandé Esther à Nonna, peu de temps après leur arrivée. Pourquoi maman ne vient-elle jamais en vacances avec nous ? - Parce que, avait répondu sèchement sa grand-mère. Sa bouche, d'ordinaire si gracieuse, si mobile, s'était réduite à un trait aussi mince que s'il avait été tracé à la plume. Esther n'avait jamais vu sa grand-mère fâchée, mais il était évident que si elle insistait, c'est ce qui arriverait. Après tout, tant pis, si Nonna ne voulait pas en dire plus. Tant pis également pour maman. Tant pis pour elles deux ! Toutefois, une autre chose la tracassait : maman avait-elle eu un papa ? Tout le monde avait un papa, sauf s'il était mort à la guerre ou d'une maladie grave, comme cela arrivait parfois dans certaines familles. En l'occurrence, il n'y avait aucune photo masculine dans l'appartement de Nonna, pas même dans sa chambre, Esther avait vérifié. Ce mystère la turlupinait presque autant que celui relatif au mutisme conjugué de sa mère et de sa grand-mère, néanmoins, les rebuffades subies dernièrement lui donnaient à penser qu'il valait mieux ne pas l'évoquer à haute voix. La jeune fille descendit l'allée jusqu'au promontoire au bout duquel un banc de pierre avait été judicieusement placé, de sorte à pouvoir contempler Florence et ses environs dans une très large perspective. Elle avait découvert cet endroit le soir même de son arrivée chez les Salvi. Humant les senteurs du jardin qui entraient par la fenêtre de la petite chambre qu'elle allait désormais occuper sous les toits, elle n'avait pu résister au plaisir de redescendre faire quelques pas dans cette partie de la propriété à laquelle on accédait par la porte de service. L'allée qu'elle avait empruntée donnait d'abord accès au potager ainsi qu'à une vaste étendue herbeuse piquetée d'étendoirs à linge dont la jeune fille ne tarderait pas à découvrir que l'un se prêtait mieux au séchage des draps, qu'un autre convenait davantage à la

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Les Veillées des Chaumières 3657 Faveurs royales

Faveurs royales

Face à Éric, Steinen dominait mal sa rage. Défaite après défaite, il se repentait d'avoir accepté ce tournoi ridicule. D'un geste orgueilleux, il abattit ses cartes. Sans doute était-il difficile de faire mieux. Éric, cependant, y réussit une nouvelle fois. Steinen laissa échapper un cri de colère. L'humiliation accentuait tout ce qui, en lui, était laid : sa peau parcheminée, ses yeux petits et fourbes, ses lèvres trop rouges sous la moustache conquérante. Il fréquentait des tripots où l'on se battait à l'arme blanche. La cicatrice qui déformait sa joue était le souvenir d'une de ces rixes… Soudain, des envies de meurtre chauffaient ses veines. Rienko connaissait trop son ami pour ne pas s'effrayer de son expression impitoyable. Il intervint : - Puisque le capitaine d'Allenberg s'est acquitté de ses dettes envers vous, Stephan, pourquoi redistribuer les cartes ? - Mêlez-vous de ce qui vous regarde. Jouons encore, enchaîna-t-il d'une voix rauque. Vingt mille guldens contre la vertu de votre sœur ! - Comment osez-vous ? - Vous avez bu, Stephan ! Rienko lui-même venait de s'exclamer. Steinen éclata d'un rire cynique : - La baronne Lottenbach ne s'est pas occupée de Christina par pure bonté d'âme, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi ces protestations hypocrites, Messieurs ? Éric s'essuya le front. Il était bien évident que le prince ne savait pas perdre. Il avait un insatiable besoin de surpasser les autres. De posséder les plus jolies femmes de Munich, d'élever les plus beaux chevaux, de donner des fêtes somptueuses. - Jouons ! redit-il. - Soit ! dit Éric. La gorge sèche, il articula : - Tout ce que j'ai, tout ce que je vous ai repris ce soir contre une simple promesse ! - Une promesse ? Dérouté, Stephan fixait le jeune homme avec une méfiance grandissante : - La promesse solennelle que Christina ne bénéficiera pas uniquement de votre protection. - Ah ! ça ! Mais où voulez-vous en venir ? - Que vous ne ferez pas d'elle une maîtresse obscure parmi tant d'autres, mais la princesse von Steinen. - Du chantage ! s'écria Rienko, suffoqué. Renoncez à cette partie, Stephan. Ses succès répétés ont tourné la tête de ce garçon. - Je ne renonce jamais ! - Un mariage contre quelques billets sans valeur ! Vous ne manquez pas de souffle, capitaine ! ajouta le comte. - Il se trouve que Son Altesse aime le risque ! - Réfléchissez, ajouta Rienko en s'adressant à son ami. Allez-vous vous passer la corde au cou pour satisfaire vos caprices de l'heure ? - Le nom que je porte risque de s'éteindre avec moi, reconnut Stephan en secouant la tête. En me mariant, je ne ferais pas une si mauvaise affaire. Mes ancêtres, du fond de leur sépulcre,

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Les Veillées des Chaumières 3657 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

De retour au palazzo, Sylvie alla saluer Anna. Elle la trouva prostrée dans son lit, les yeux dans le vague. Elle avait fait du mouchoir qu'elle tenait une misérable petite boule imbibée de larmes. Dès qu'elle aperçut la jeune femme, elle se redressa en s'appuyant sur ses coudes : - Avez-vous vu Vittorio ? Comment va-t-il ? Vont-ils le relâcher ? Ah ! misère de moi. Dieu me punit. Se laissant retomber sur son oreiller, elle se signa, puis, d'une voix tremblante, avant que Sylvie n'ait répondu à ses questions : - Don Salvatore sort d'ici. Il vous expliquera. Moi, je n'en ai pas le courage. Pardonnez-moi. De gros sanglots la secouaient toute. Persuadée qu'elle délirait de nouveau, la Française courut chercher Fausto - Où sont les remèdes qu'elle doit prendre ? J'ai peur d'une rechute. - Elle vous a parlé du père Salvatore, n'est-ce pas ? - Oui. - Nous avons tous deux quelque chose à vous dire, Sylvie. Mais je vous supplie d'attendre jusqu'à demain… Je dois en effet sortir ce soir, et il me déplairait que vous vous entreteniez avec le prêtre sans moi. - S'agit-il de Vittorio ? - Indirectement, oui. Mais surtout de moi, et de vous, ajouta-t-il en la fixant avec une intensité presque gênante. - Je ne comprends pas. - Je ne vous demande qu'un peu de patience. - Fort bien, répliqua-t-elle en haussant les épaules. Tout ce qui ne touche pas de près à Vittorio peut en effet attendre. Le dîner eut lieu dans un silence mortel. Il était à peine vingt heures quand Fausto se retira, si fébrile, si excité que Sylvie fut presque tentée de le surveiller. Mais elle y renonça, à peu près certaine que le jeune homme se rendait à un rendez-vous galant, aussi étonnante que cette perspective puisse paraître. Quelle femme digne de ce nom réussissait à oublier sa laideur pour ne voir que son intelligence ? Sylvie, quant à elle, aurait été incapable d'accorder au jeune homme autre chose qu'une amitié teintée de réserve. Sans plus se préoccuper de Fausto, la Française s'enquit des désirs d'Anna, puis elle se retira dans ses appartements. Les lettres qu'elle écrivit à son père, à sa marraine, se voulurent rassurantes. Si elle raconta tout ce qui venait d'arriver à Vittorio, elle prétendit qu'il s'agissait d'une simple garde à vue et que la police ne le retiendrait pas plus de vingt-quatre heures, car on n'avait pas de preuves contre lui. Elle les

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Les Veillées des Chaumières 3657 La gouvernante du château

La gouvernante du château

Lorsque Alice aperçut de loin, à un détour du chemin qui menait au château, une silhouette sur le perron, elle crut voir le maître des lieux, le comte de Hautefeuille. Sa vision se précisa peu à peu. L'homme, d'une quarantaine d'années, était grand et mince, se tenait très droit, dans une posture quasi militaire. Ses cheveux bruns, apparemment gominés, étaient soigneusement rejetés en arrière. Il semblait bomber son torse, recouvert d'un impeccable plastron blanc, surmonté d'un nœud papillon de la même couleur. Sa mise le désignait finalement comme le majordome du château, monsieur Dutil, avec lequel elle avait rendez-vous. Il la regarda, un peu circonspect, avancer vers lui. Lorsqu'elle fut à sa hauteur, elle afficha un sourire, tendit la main. - Monsieur Dutil ? - Mademoiselle Nollet, je présume ? se contenta-t-il de répondre. Il la précéda, ouvrit un des battants de la haute porte, eut un bref salut de la tête et s'effaça pour la laisser entrer. Sans un mot, il parcourut à ses côtés un long couloir, ouvrit la porte d'un bureau, le sien, apparemment. Elle s'assit en face de lui, croisa les mains sur ses genoux, tandis qu'il ouvrait une enveloppe. - Vous postulez à la place de gouvernante, n'est-ce pas ? lâcha-t-il enfin. - En effet. Alice s'efforçait au calme, consciente qu'elle jouait en ce moment la suite de sa carrière. - Vos références sont excellentes, j'en conviens, poursuivit monsieur Dutil. C'est pourquoi je vous ai demandé de venir aujourd'hui. Mais vous serviez auparavant dans une maison infiniment plus modeste que la nôtre. - Oui, reconnut Alice. Mais j'aspire à m'élever dans ma profession et je ne crains pas le travail que demande un poste de gouvernante dans une aussi grande demeure. - Le personnel est effectivement très nombreux. Le château comporte trente pièces qui, même si elles sont rarement occupées simultanément, sont constamment entretenues. Nous recevons souvent des visiteurs de dernière minute, répondit le majordome en se rengorgeant imperceptiblement. - C'est un défi que je suis prête à relever, affirma Alice. - Certes, certes… Votre ambition est louable. Toutefois, je lis que vous n'avez que trente ans. C'est

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Les Veillées des Chaumières 3657 Les meilleurs desserts d'enfance

Les meilleurs desserts d'enfance

Ingrédients : 200 g de chocolat noir riche en cacao - 100 g de pralines roses - 120 g de beurre mou - 150 g de sucre semoule - 1 bonne pincée de vanille en poudre - 4 œufs - 120 g de farine. Réalisation -Préchauffez le four à th. 6 (180 °C). -Beurrez et farinez un moule carré de 20 cm de côté. -Cassez le chocolat en morceaux dans un saladier et faites-le ramollir 4 à 5 min au micro-ondes, en position décongélation (ou au bain-marie), sans le laisser fondre complètement. -Dans une terrine, travaillez au fouet électrique le beurre ramolli à température ambiante avec le sucre en poudre, jusqu'à obtention d'une consistance de pommade. -Incorporez alors la vanille, puis ajoutez les œufs un à un, toujours au fouet électrique. -Lorsque la pâte est bien homogène, ajoutez la farine tamisée, puis le chocolat ramolli. -Battez vigoureusement la pâte au fouet électrique. -Broyez grossièrement les pralines au robot

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Les Veillées des Chaumières 3657 Le jardin d'Éden

Le jardin d'Éden

Je me souviens de la première fois où Dorothée et moi avons visité le domaine des Saules. L'annonce immobilière vantait une demeure de style datant du dix-neuvième siècle, entourée d'un parc de trois hectares au centre duquel trônait une pièce d'eau. Les photos évoquaient le calme et la sérénité qui se dégageaient des lieux. Nous les avons ressentis dès que nous avons emprunté le chemin de campagne discret qui y menait. Sitôt l'entrée des Saules franchie, il fallait suivre une longue allée bordée d'arbres d'ornement - des saules pleureurs - à l'origine du nom de la propriété. Ce fut pour nous un véritable coup de cœur ! Nous n'avons pas hésité à faire une offre pour acquérir ce domaine situé à une dizaine de kilomètres du premier village. À cette époque, nous étions de jeunes retraités avec des projets plein la tête. Dorothée avait la main verte. Elle rêvait depuis des années d'un espace où elle pourrait exercer ses dons d'horticultrice. Son métier d'institutrice consistait à encourager l'éclosion de jeunes talents. Donner vie à des plantes ressemblait étrangement à ce qu'elle avait réalisé tout au long de sa carrière d'enseignante ! Tous deux conquis par Les Saules, nous avons rapidement échafaudé des plans sur ce que serait notre futur jardin. J'avais des idées bien arrêtées. Il serait à la française, bien ordonné, avec un souci de la perfection formelle. Je me rappelle le rire cristallin de mon épouse et sa réflexion pleine de tendresse : - Tu ne peux pas t'empêcher de tracer des lignes droites ! En un sens, elle avait raison. Architecte, j'avais passé près de quarante ans, penché sur ma table de travail, à faire des croquis et à dresser des plans en tenant compte des perspectives. Ici, j'allais pouvoir dessiner des lignes géométriques en esquissant nos futures plantations. Dorothée me connaissait si bien ! Dès notre installation, nous nous sommes investis dans la création d'un jardin

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