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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3658 du 1 octobre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3658 du 01/10/2025

Au sommaire de ce numéro

Les Veillées des Chaumières 3658 Les saisons de Sylvaine

Les saisons de Sylvaine

La pendule murale égrenait les secondes dans un silence feutré. Sylvaine retira ses lunettes et les posa sur le bureau en bois clair, à côté de son stéthoscope. Une dernière fois, elle parcourut la pièce du regard : les étagères aux dossiers bien rangés, le vieux fauteuil de consultation, la plante verte qu'une patiente lui avait offerte il y a des années. Tout lui paraissait soudain étranger. Elle ouvrit la fenêtre pour laisser entrer l'air frais du matin. La rue Saint-Exupéry s'étirait sous le ciel pâle. Les premières lumières du Bar des Amis scintillaient déjà au coin de la place du Marché. Elle entendait, au loin, le carillon de la cathédrale Saint-Étienne, un son familier qui, aujourd'hui, résonnait différemment. Un coup discret à la porte la fit sursauter. - Entrez, dit-elle d'une voix adoucie. La porte s'ouvrit sur Martine, son amie et ancienne collègue. Plus jeune qu'elle d'une dizaine d'années, Martine avait longtemps partagé les gardes au cabinet. Son visage portait un sourire doux, quoique teinté d'une certaine gêne. - Tu es prête ? demanda Martine. Sylvaine hocha la tête. Elle referma son dernier dossier, le glissa dans un tiroir et éteignit la lampe de bureau. Le claquement sec de l'interrupteur sembla clore plus qu'une simple journée de travail. En sortant, elles longèrent ensemble la place de la Mairie. Le matin s'animait lentement : la factrice poussait son vélo, Momo l'épicier déballait ses cageots de fruits devant sa boutique, et Maurice, le patron du Bar des Amis, s'affairait à installer la terrasse. La ville s'éveillait, indifférente à ce chapitre qui se refermait dans la vie de Sylvaine. - Tu vas faire quoi, maintenant ? demanda Martine, la voix un peu trop légère. Sylvaine haussa les épaules. - Je ne sais pas trop. Prendre le temps. M'occuper du jardin, peut-être. Elles passèrent devant le food truck SunShine, qui venait tout juste d'ouvrir. L'odeur de coriandre et de citronnelle flottait dans l'air, apportant un peu d'exotisme à la place du Marché. Derrière le comptoir, un homme grand et mince rangeait des boîtes de provisions. Martine remarqua le regard de Sylvaine qui s'attarda sur lui. - Il est nouveau ? demanda Sylvaine. - Oui. Il s'appelle Timoté. Un Haïtien, arrivé il n'y a pas longtemps. Il aide le couple vietnamien. Je crois qu'il est médecin, lui aussi. Sylvaine fronça les sourcils, intriguée. - Médecin ? - C'est ce qu'on dit, répondit Martine avec un haussement d'épaules. Elles poursuivirent leur chemin, mais Sylvaine jeta un dernier regard au food truck avant de tourner au coin de la rue. Le vent souleva doucement les feuilles des platanes, et Sylvaine sentit une étrange légèreté s'emparer d'elle. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'avait plus d'horaires, plus de responsabilités. Juste la promesse floue d'un demain inconnu. Le Bar des Amis les accueillit dans sa chaleur familière. Maurice, derrière son comptoir, leva la main en guise de salut. - Les filles ! Un café comme d'habitude ? Elles prirent place à leur table attitrée, près de la fenêtre donnant sur la rue pavée. Martine sirotait son café en jetant des regards furtifs à son amie. - Ça te fait quoi d'arrêter ? Sylvaine haussa les épaules. - Je ne sais pas encore. C'est étrange. Comme si je laissais derrière moi une partie de moi-même. Martine posa sa tasse. - Tu ne vas pas t'ennuyer, au moins ? Sylvaine sourit faiblement. - Peut-être. Mais j'ai besoin de souffler un peu. Le silence s'installa entre elles, seulement troublé par le cliquetis des cuillères dans les tasses. À travers la vitre, Sylvaine aperçut Timoté

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Les Veillées des Chaumières 3658 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Esther avait conscience du manque de naturel de sa voix. Elle demanda pourtant au jeune homme qui se tenait devant elle : - Avez-vous une idée précise de l'endroit où votre bracelet s'est cassé ? - Aucune idée, non, soupira-t-il. Juste la sensation que cela s'est produit par ici. Malheureusement, la nuit tombe et j'ai bien peur d'être venu pour rien ! - Je rentrais, justement, dit Esther. J'habite tout près… - Me permettez-vous de vous raccompagner ? - Je vous remercie mais ce n'est pas utile. Bellogiorno est à deux pas. J'y suis domestique, précisa-t-elle, peu désireuse de laisser planer une équivoque. - J'imagine que vous parlez de cette magnifique propriété qui surplombe la vallée. À quoi êtes-vous donc employée ? Ce doit être bien agréable de travailler dans un tel environnement. Elle passa devant lui et commença à avancer, l'étroitesse du sentier ne leur permettant pas de cheminer côte à côte. - Je suis lingère, lança-t-elle par-dessus son épaule. Êtes-vous venu en voiture depuis Florence ? enchaîna-t-elle, soucieuse d'en apprendre davantage à son sujet. Toutefois, il ne mordit guère à l'hameçon. - Non. J'ai préféré prendre l'autocar, pour le pittoresque. Il parlait maintenant de l'imprudence des conducteurs italiens et de cette façon qu'avaient les chauffeurs de transports en commun d'occuper toute la portion de route dans des endroits aussi incertains que les virages en épingle à cheveux. - Les gens ont l'habitude, ici, répliqua Esther. - Oui, j'en ai l'impression. - Il faut vraiment que je me dépêche, reprit-elle, accélérant soudain le pas. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il était si tard ! Je vais être en retard dans mon service. Il ne répondit rien mais elle sentit sa cadence se calquer instinctivement sur la sienne et elle comprit qu'il n'avait aucune intention de la laisser lui échapper. Chapitre 7 Ala fin de la semaine, l'ambiance, à l'office, était devenue plus détestable que jamais. Chaque fois qu'Esther entrait dans la pièce, la conversation s'arrêtait net tandis que les regards convergeaient vers elle. Elle avait tenté à plusieurs reprises de dire un mot en privé à Marcella, mais celle-ci se dérobait avec une détermination telle qu'Esther était sur le point de perdre tout espoir de réconciliation. À cela s'ajoutait l'angoisse que sa rencontre avec Félix Montoriol avait générée. Par chance, ni Elsa Salvi, ni ses filles, prises par leurs propres occupations, ne semblaient avoir remarqué un quelconque changement d'attitude de sa part. Il avait été convenu que les pièces de lingerie à broder lui parviendraient d'ici à quelques jours. Pour l'instant, la jeune fille se considérait encore en sursis, espérant secrètement un revirement de la part d'Igina, tout en sachant que cela ne se produirait pas. Ainsi que l'avait fait remarquer Maria, l'aînée des Salvi avait été éblouie par le travail de réparation du jupon et il était clair qu'elle attendait maintenant d'Esther le même genre de prouesse en ce qui concernait sa lingerie de jeune mariée. De son côté, Nonna, lassée d'entendre la ritournelle, encourageait Esther à prendre de la distance avec le personnel de Bellogiorno. - Ils reviendront, ou ils ne reviendront pas, et quelle importance cela a-t-il, dis-moi ? Tout passe, en ce monde, et souvent, plus vite qu'on ne se l'imagine. Tu ferais mieux

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Les Veillées des Chaumières 3658 Faveurs royales

Faveurs royales

Chapitre 7 Devant le palais Steinen, il y avait un tel attroupement, un tel va-et-vient d'attelages qu'il était pratiquement impossible de circuler. La voiture du comte de Ferczy s'était engagée dans la rue étroite et, parvenue à la hauteur du palais, ne pouvait ni avancer ni reculer. Passant la tête par la portière, Axel interrogea l'un des badauds : - Pourquoi tous ces gens ? Qu'attendent-ils ? - Ils espèrent apercevoir les fiancés, Monsieur… - Les fiancés ? - Comment, vous ne savez pas ? Le prince Stephan et Mademoiselle d'Allenberg, parbleu ! C'est un événement à Munich ! On dit que la jeune fille est jolie. Il faut bien le croire, pour que le prince renonce à son célibat ! Axel se rejeta en arrière. Dans l'ombre de la voiture, il s'efforça de recomposer ses traits. Car le comte était bouleversé. Ainsi, ce qu'il redoutait était arrivé. Christina était tombée dans le piège. Le cocher s'agitait sur son siège. Ni ses vociférations ni le fouet qu'il faisait claquer n'intimidaient la marée humaine. Poussé par une force irrésistible, Axel descendit de la berline. - Continuez, Klauss. Ne vous occupez pas de moi. - Mais, Monsieur le comte, je ne sais si… - Allez ! dit-il. D'un pas décidé, il se glissa parmi les invités qui pénétraient dans le palais. Le contrôle des entrées était rigoureux. Au valet qui lui barrait le passage, Axel n'eut qu'à préciser : « Je suis officier d'ordonnance de Sa Majesté l'impératrice d'Autriche », pour qu'obséquieusement, celui-ci s'efface. Monsieur de Ferczy était maintenant dans la place. Sous forme de meubles précieux, de vases, de peintures et de statues, d'innombrables richesses avaient été accumulées dans les salons brillamment illuminés. De chaque côté s'alignaient de très belles tapisseries des Gobelins, des candélabres en bronze massif de cinq pieds de haut. Le brouhaha était tel, la cohue si intense que l'arrivée d'Axel passa complètement inaperçue, au grand soulagement du jeune homme. Le sang coulait plus vite dans ses veines, à la pensée de revoir Mademoiselle d'Allen-berg. Depuis le soir où le Hongrois avait raccompagné chez elle une Christina fatiguée, désorientée, il n'avait pas cessé de songer à elle. Et pourtant, il vivait dans l'ombre de la plus fascinante des femmes, l'impératrice Élisabeth dont il connaissait la détresse. Depuis trois mois, il passait ses journées à lui parler de la puszta, des chevaux sauvages, de son domaine près de Debrecen. Elle l'écoutait avec une attention fervente, car tout ce qui touchait à la Hongrie la fascinait. Élisabeth portait sur ses épaules le poids d'un Empire et la solitude habitait son regard. Fuyant devant les mesquineries de sa belle-mère - cette femme qui avait été pourtant le seul amour du duc de Reichstadt -, blessée par les

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Les Veillées des Chaumières 3658 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Préférant marcher plutôt que de s'affaler dans un coin et d'attendre, Sylvie que l'air raréfié oppressait tenait le chandelier de la main gauche, tandis que de l'autre, elle s'appuyait à la paroi. Cette dernière était si friable que la terre sous sa pression coulait entre ses doigts. Ces bruits furtifs semblaient animer d'autres bruits, glissements sourds, galopades inattendues. Serpents ? Souris ? Peut-être des rats… Encore que les premiers lui aient nettement inspiré plus de frayeur que les seconds, elle savait ce qu'elle risquait à côtoyer ces immondes bêtes pour peu qu'on la laisse de longs jours enfermée. Au fur et à mesure qu'elle avançait, la jeune femme avait l'impression d'entendre son cœur battre plus fort et plus vite. Elle faisait un si grand effort pour garder son calme ! Par instants, ses cheveux s'accrochaient à la roche acérée dont la voûte était formée. La sensation d'écrasement qu'elle subissait, tout en sachant que viendrait un moment où elle ne pourrait plus maîtriser ses forces nerveuses, contribuait à alimenter ses fantasmes. Elle revoyait la scène qui avait précédé sa séquestration en flashes superposés : le beau visage de Fabrice Montel, puis la brusque intrusion des inconnus masqués, l'intervention de Tibère et l'instant précis où il s'était écroulé. Elle avait dans l'oreille son long gémissement et le choc mat de la crosse du revolver sur la nuque de Fabrice. C'était un cauchemar dont elle ne s'éveillait pas. Peut-être elle-même avait-elle franchi la porte de l'Au-delà et s'enfonçait-elle dans les ténèbres en direction de l'enfer… Soudain le labyrinthe s'élargit. Bientôt s'ouvrirent devant elle plusieurs galeries. Les murs paraissaient percés d'alvéoles. Sylvie éleva sa chandelle. Des ossements, une main où subsistaient des lambeaux de peau racornis et noirâtres, un crâne aux orbites vides sautèrent aux yeux de la jeune femme. Elle cria : « Fabrice ! Fabrice ! », puis tout se mit à tourner autour d'elle et elle s'écroula sur le sol tandis que s'envolait un nuage de poussière et que la bougie brutalement s'éteignait. Chapitre 10 Lorsque Montel s'éveilla du long évanouissement qui l'avait maintenu hors du temps, il sentit sur sa main une langue douce et chaude, à moins que ce fût justement cette caresse qui l'ait arraché au néant. - Mon vieux Tibère ! Près de son visage, pointait un museau attentif à quelques marques de tendresse. Machinalement, le jeune homme effleura le pelage fauve. Le liquide poisseux dont il était maculé

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Les Veillées des Chaumières 3658 Plaisirs d'automne

Plaisirs d'automne

Ingrédients : 600 g de courge - 200 g d’emmental râpé - 1 oignon - 5 brins de persil - 12 brins de ciboulette - 2 tranches de lard blanc - 2 œufs - 1/2 c. à café de curry - 2 c. à soupe de farine - 1 noix de beurre - 1 filet d’huile - poivre - sel. Pour la sauce au yaourt : 1 yaourt à la grecque - 1 gousse d’ail - 1/2 c. à café de cumin moulu - 1/2 citron (jus) - 1 c. à soupe d’huile d’olive - poivre - sel Réalisation - Épluchez et râpez la courge, pressez-la dans un linge pour enlever l'excédent d'eau. - Émincez très finement l'oignon, ciselez le persil et la ciboulette. Coupez le lard en petits morceaux

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Les Veillées des Chaumières 3658 Hors des sentiers battus

Hors des sentiers battus

Pierrick Montsain avait toujours été un peu « à côté de la plaque », disaient gentiment de lui ses amis. Ce grand escogriffe de trente-cinq ans, à l'allure dégingandée, aux cheveux qui descendaient bas dans la nuque et dont une mèche retombait toujours sur les yeux, affichait de doux yeux bruns rêveurs où flottait toujours l'amorce d'un sourire. Il arpentait d'un pas lent les couloirs du lycée où il s'était décidé quelques mois plus tôt à prendre un poste de professeur d'éducation musicale. Au début, ses vestes à franges et ses bottes voyantes avaient attiré les regards. Puis on s'y était habitué. Même l'administration qui avait regardé d'un œil vaguement suspicieux ce professeur hors norme avait fini par l'accepter. Après tout, il se pliait au règlement, était ponctuel, participait aux réunions, dans lesquelles pourtant il ne s'attardait jamais. - Il fait le minimum syndical, disaient de lui d'un ton pincé certains de ses collègues plus impliqués dans la vie de l'établissement. C'étaient les mêmes qui trouvaient qu'il détonnait dans ce lieu fréquenté par les enfants de la bonne société de la ville. Peut-être aussi que certains étaient jaloux de sa popularité auprès de ses élèves qui avaient choisi cette option artistique. Ceux-ci jugeaient ses cours passionnants. Monsieur Montsain ne les ennuyait pas avec le solfège, par exemple ; il préférait bâtir leur culture musicale par l'écoute des œuvres, tant classiques que contemporaines. Il n'avait jamais besoin d'élever la voix pour réclamer le calme, qui régnait d'emblée. Leur grand plaisir était la fin du cours : le professeur s'asseyait sur le bureau et leur jouait un morceau à la guitare. Sa voisine de salle, madame Chastanut, une austère professeure de mathématiques, levait alors les yeux au ciel et soupirait. En plus, Pierrick était un excellent guitariste. Il avait d'ailleurs fait partie d'un groupe qui s'était produit çà et là dans la région, et avait même enregistré un disque. Puis l'ensemble, dont il était le leader, s'était peu à peu délité, au grand dam des autres musiciens. Pourtant, les quatre membres se fréquentaient encore, mais les concerts se faisaient de

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