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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3659 du 15 octobre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3659 du 15/10/2025

Au sommaire de ce numéro

Les Veillées des Chaumières 3659 Une amitié royale

Une amitié royale

La princesse Blanche reposa sa tapisserie en soupirant. Le temps était si maussade en ce jour d'automne qu'elle parvenait à peine à distinguer les fils de laine. Il faisait gris et sombre, comme presque tous les jours depuis son arrivée au royaume de France. Comme sa chère Cour de Castille lui manquait ! Depuis son mariage, la jeune fille mesurait la chance qu'elle avait eue de grandir au sein d'une famille aimante, dans un pays ensoleillé et joyeux. Elle avait pu envoyer de ses nouvelles à ses parents mais ils lui manquaient terriblement, tout comme sa jeune sœur Urraca. Les chants et les musiques des ménestrels lui manquaient également et le silence austère qui régnait au sein du palais de la Cité ne faisait qu'accroître son sentiment de solitude. Le roi Philippe-Auguste avait banni les trouvères et les poètes du palais, ne goûtant guère ce genre de distractions. Homme de guerre, il préférait la chasse et les combats aux divertissements de Cour. L'excommunication dont le royaume avait été frappé, à la suite de la répudiation de la reine Ingeburge, avait encore renforcé son caractère ascétique et ajoutait à cette atmosphère crépusculaire. Depuis l'interdit du pape Innocent III, aucune paroisse du royaume n'était plus autorisée à célébrer de sacrement, et Blanche n'avait pas entendu de cloche sonner depuis son arrivée à Paris. Seul le chapelain du palais continuait à célébrer les messes dans la chapelle royale. La jeune fille rangea son ouvrage et décida de faire quelques pas pour se dégourdir les jambes. S'activer lui permettrait peut-être de chasser sa tristesse. En Castille, les activités ne manquaient pas, entre les promenades dans les environs de Palencia, accompagnée de sa nourrice Sancie, les réceptions officielles ou les longues journées d'étude dans le scriptorium du palais. Elle s'immobilisa un instant, attentive aux bruits provenant de la rue. Elle écouta les cris des marchands, destinés à attirer les chalands, et reconnut celui, assourdissant, provenant du chantier de la cathédrale en construction, de l'autre côté de l'île, dont elle avait tant entendu parler. Elle s'était promis d'aller le voir un jour mais n'en avait jamais eu l'occasion. On disait que cette construction atteindrait des sommets inégalés jusqu'ici et que les nombreux artisans qui y travaillaient comptaient parmi les meilleurs du monde. Elle aurait aimé que le prince Louis, son époux, lui propose de s'y rendre ensemble, mais cette espérance était déçue de jour en jour. Blanche reprit sa marche dans les couloirs obscurs du palais tout en se remémorant le jour où sa chère grand-mère, la reine Aliénor, était venue leur rendre visite en Castille. On murmurait qu'elle était là pour chercher une épouse pour le prince Louis, mais Blanche avait surtout été impressionnée par la vitalité et l'intelligence de la vieille dame, auprès de laquelle elle avait passé un temps dont elle se souvenait à présent avec nostalgie, l'écoutant raconter ses souvenirs de jeunesse, et les péripéties de sa vie de reine de deux royaumes, celui de France et celui d'Angleterre, situation inédite jusqu'à ce jour. Le choix de la vieille reine s'était porté sur Blanche, à la surprise générale, car elle était plus jeune qu'Urraca. Blanche s'était sentie flattée de la confiance que plaçait en elle

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Les Veillées des Chaumières 3659 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Chapitre 10 Avait-elle eu raison de refuser ? Elle en était désor m ais convaincue malgré les injonctions répétées de Nonna, malgré les paroles rassurantes de son frère : « Je suis grand, Esther, tu peux me faire confiance : si tu retournes en France, je veillerai sur Madeleine et sur Nonna. Au moindre ennui, je te téléphonerai ». Ils avaient mis l'un et l'autre tant de fougue à lui faire entrevoir cette chance qui lui souriait, non seulement parce que, devenir femme de chambre sans aucune formation témoignait de l'intérêt que lui portait Igina, mais aussi, parce qu'Esther allait entrer dans une illustre maison. À Nice, les Abernatis jouissaient d'un réel prestige. Les relations qu'ils entretenaient avec le monde artistique en tant que collectionneurs les avaient propulsés sur le devant de la scène internationale bien avant la guerre : Paris, Moscou, Londres, Berlin, New York… Leur nom était cité dans les journaux du monde entier. Cela, Esther le savait. Elle savait aussi que les futurs beaux-parents d'Igina ne faisaient guère cas de cette notoriété. Seul, leur amour de l'art transparaissait dans leurs propos. Pour le reste, ils laissaient la presse fantasmer à leur sujet. La passion que nourrissait Édouard, le frère de Clément, pour les automobiles de luxe avait toutefois été décriée. Mais il fallait bien que les journalistes trouvent matière à cancaner. En dehors de cela, ils en étaient pour leurs frais : la galerie Abernatis, située depuis presque cinquante ans dans une petite rue menant à la place Masséna, n'avait guère changé depuis sa création. Quant à leur villa, la Villa Ariane, perchée sur la colline de Cimiez, elle ne présentait aucune des caractéristiques que l'on attribuait en général aux demeures des gens fortunés : basse, crépie de blanc et coiffée de tuiles romaines, elle n'offrait d'intérêt aux curieux qu'en raison de son foisonnant jardin en terrasses planté d'orangers, de citronniers, d'amandiers, de buissons touffus de bougainvillées et de mimosas ainsi que d'un majestueux magnolia que l'on disait centenaire. Esther avait vu des photographies de ce lieu enchanteur. Igina les lui avait montrées, lui expliquant au passage que Clément et elle logeraient dans l'un des deux pavillons cubistes qui avaient été construits un peu à l'écart de la villa. Édouard et sa famille en occupaient déjà un. Armand Abernatis en avait dessiné les plans puis les avait fait édifier lorsque ses fils étaient encore enfants, formant le vœu qu'un jour viendrait où il leur en ferait cadeau. Des haies de lauriers roses préservaient l'intimité de chacun. Au bout de la propriété, des pins parasols montaient la garde, au travers desquels, on apercevait le bleu de la mer… Esther avait été bien près de succomber à la tentation, non à cause de l'attrait de cet éden, mais parce que sa petite voix intérieure lui soufflait que son destin passerait bientôt par Nice… Elle avait cependant fini par refouler ce mystérieux présage et, un soir après son service, elle était allée trouver Igina afin de décliner sa proposition. - Tu vas le regretter, lui avait dit Nonna, quelques jours plus tard. Pour elle aussi, c'était une déception. Marco, lui, n'avait

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Les Veillées des Chaumières 3659 Faveurs royales

Faveurs royales

Tout semblait hostile à Christina dans ce sinistre château de Waintinburg. Jusqu’à Mirmont, le chat de la princesse Mathilde ! L’animal semblait se plaire dans ses appartements. Plusieurs fois, elle l’avait trouvé en train de dormir sur son lit. Comme elle avait voulu l’en chasser, Mirmont l’avait griffée jusqu’au sang et depuis, la jeune femme le regardait avec une méfiance accrue. Souvent, elle sentait peser sur elle ses prunelles énigmatiques. Tous les efforts qu’elle avait tentés dans l’intention de l’amadouer se résumaient par des échecs. Le siamois était aussi cauteleux que sa maîtresse. Mais, tout compte fait, sans doute moins féroce… Christina n’ignorait pas que la princesse Mathilde ne perdait pas une occasion de la desservir auprès de Stephan. Elle les avait surpris plusieurs fois en conciliabule. La meilleure preuve qu'elle ne se trompait pas ? Ils s'arrêtaient de parler dès qu'elle pénétrait dans la pièce et n'essayaient pas de donner le change. - Voici à peine deux mois que nous sommes mariés et je ne suis pas las de vous, Christina. Pas encore… Les derniers mots du prince contenaient une menace. La jeune femme en fut blessée, mais, tout occupée à défendre sa cause : - Je ne réclame que des raisons de ne pas envisager la journée qui vient sous un morne aspect. Hormis les instants passés en votre compagnie, le temps me paraît interminable. - La lecture et les travaux d'aiguille suffisent à la plupart des femmes ! Il lui opposait ce visage impassible, buté, qu'elle détestait. Malgré leur nouvelle intimité, leurs rapports psychiques ne s'étaient guère modifiés. Face à la maturité du prince, Christina mesurait son ignorance. - Je songe à aller visiter les pauvres du village, continua-t-elle. Peut-être pourrais-je leur apporter quelque réconfort ? - Je vous l'interdis. Du reste, il n'y a pas de pauvres à Waitinburg, seulement des paysans, des fermiers qui me grugent ! La récolte n'est jamais assez bonne. Le gel a décimé le blé, la pluie l'a fauché avant l'heure… Que de jérémiades ! Mon intendant prétend que leurs granges regorgent, alors que j'ai tout juste assez d'avoine pour nourrir mes chevaux. - Les chevaux ! s'exclama Christina, les yeux illuminés de joie. Comment n'y ai-je pas songé plus tôt ? - Quelle nouvelle idée vous passe par la tête ? Méfiant, il appréhendait ce qu'elle allait lui dire. Son attitude était si hautaine que la jeune femme, un instant, hésita à poursuivre. S'approchant du prince, elle décida de jouer de sa féminité. Se blottissant contre lui, elle lui rappela : - Ne m'aviez-vous pas promis de m'enseigner l'équitation ? Vous me reprochiez à Hohenschwangau de ne pas vous suivre dans vos promenades équestres. Il n'en sera pas de même à Waitinburg, si vous daignez faire de

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Les Veillées des Chaumières 3659 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Médusée, Anna s'immobilisa. D'une voix qu'elle s'efforça de rendre sarcastique, elle enchaîna : - Tu n'aurais tout de même pas le cran de tirer sur ta mère ? - De quel droit me tutoyez-vous, Madame ? lança-t-il avec hauteur. N'oubliez-vous pas un peu vite que je suis l'unique maître de ce palais et que s'il me prenait fantaisie de vous renvoyer sur-le-champ, vous n'auriez d'autre recours que d'aller vous réfugier chez le père Salvatore qui, bien que ne vous ayant point absoute, aurait peut-être pitié de vous ! Ah ! vous pensiez que j'ignorais tout. Combien de temps encore vous seriez-vous drapée dans votre orgueil ? Il vous a conduite au pire des crimes : à l'échange de deux nourrissons qui, pour le malheur de l'un et le bonheur de l'autre, étaient nés à huit jours d'intervalle, il y a vingt-huit ans de cela. - Tu sais ? s'exclama-t-elle en un souffle. Ce n'est tout de même pas don Salvatore qui… - Non, rassurez-vous. Ne vous a-t-il pas recommandé de passer sans contrainte aux aveux ? Ne vous a-t-il pas placée devant vos responsabilités ? Si Vittorio n'avait pas été arrêté, si vous n'aviez été en proie au délire, puis à la contrition, jamais sans doute je n'aurais appris le secret de ma naissance… Effondrée, Anna chercha un siège et y prit place, la tête basse. Elle ne pleurait pas et l'on sentait qu'elle luttait encore contre ses démons intérieurs. Indifférente à la stupeur de Fabrice, elle acquiesça : - C'est vrai, Fausto. Tu n'es pas mon fils, mais celui d'Eduardo et de Mirabella Mattali… D'un ton saccadé, elle continua : - J'aimais Eduardo et il me le rendait bien… Si je n'avais été d'aussi modeste extraction, c'est moi qu'il aurait épousée. Mais la nécessité lui avait imposé une union selon son rang. De santé fragile, Mirabella tomba très vite malade. Contagieux, son mal faisait fuir les domestiques les uns après les autres. La tuberculose menaçait aussi l'enfant qu'elle portait. Celui que j'attendais moi-même serait, je l'espérais, robuste et beau comme l'était le comte. - Et… ? - Les mois passaient… reprit Anna. Tandis que je portais allègrement ma grossesse, Mirabella qui ne quittait guère son lit luttait contre la mort. Je mis au monde un garçon. Huit jours plus tard, Mirabella accoucha à son tour, je m'en souviens encore, par une de ces nuits d'orages propices à tous les crimes, à toutes les passions… Mandé d'urgence, le seul médecin installé à Agrigente

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Les Veillées des Chaumières 3659 Danser jusqu'à la fin de l'amour

Danser jusqu'à la fin de l'amour

Bruno venait de fêter ses cinquante-cinq ans quand il perdit son emploi à l'usine où il avait passé plus de la moitié de sa vie. Le matin, dans un bureau austère de l'entreprise d'Épinal, Bruno avait serré la main du directeur sans un mot. Le jeune homme, l'air pressé, n'avait même pas daigné le regarder, trop occupé à refermer son dossier, comme s'il se débarrassait d'une corvée. Trois minutes, pas une de plus, et Bruno s'était retrouvé dehors, sans autre parole. Il eut à peine le courage de jeter un dernier regard vers les couloirs gris qui s'étendaient derrière lui. Peut-être que quelques collègues, cachés derrière une porte, observaient en silence sa sortie. Mais rien ne se passa. Il ne vit personne. Le responsable des ressources humaines, un homme qu'il avait croisé à peine deux ou trois fois en cinq ans, lui avait expliqué d'un ton presque désolé qu'il n'avait plus sa place dans l'usine. Une annonce dénuée de sentiment, à peine un soupçon d'humanité dans cette voix monotone qui évoquait plus la formalité que la compassion. Bruno n'avait d'abord pas compris. Il lui avait fallu quelques secondes pour saisir la situation, et, même à ce moment-là, il était sorti de la pièce sans vraiment appréhender l'étendue de ce qui venait de lui arriver. Il ne savait même pas s'il venait d'être renvoyé ou s'il avait simplement subi une réorganisation quelconque. L'idée de son départ de l'usine s'installait doucement, mais la vérité lui échappait encore. Une fois dehors, sous la lumière blafarde du parking, la réalité s'imposa enfin. L'air froid de septembre soufflait sur ses cheveux clairsemés. En franchissant la porte de l'usine, il lui fallut une heure entière pour réaliser qu'il ne reviendrait plus jamais. Trente-deux ans à la chaîne, dans cette usine à papier, à manier le même matériau, à respirer la poussière des presses, à supporter les bruits sourds des machines, les odeurs persistantes de colle et le courant d'air glacé qui passait à travers les fenêtres mal fermées. Trente-deux ans qu'il venait de perdre en une poignée de minutes. Il n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi son travail, pourtant toujours accompli avec soin, n'avait plus aucune valeur. Pourquoi son poste, si essentiel jusqu'à ce jour, était devenu

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Les Veillées des Chaumières 3659 On raffole des pâtes !

On raffole des pâtes !

Ingrédients : 600 g de spaghettis - 3 carottes - 200 g de petits pois - 200 g de lard fumé - 3 c. à soupe de crème fraîche - 4 jaunes d’œufs - 80 g de fromage râpé. Réalisation -Épluchez les carottes et taillez-les en fines rondelles. Faites-les cuire à la vapeur avec les petits pois pendant 10 à 12 min. -Taillez le lard fumé en allumettes. -Dans une poêle bien chaude, faites revenir les allumettes de lard jusqu'à ce qu'elles soient légèrement grillées. Ajoutez la crème fraîche et mélangez. -Faites cuire les spaghettis dans de l'eau bouillante salée. Égouttez-les lorsqu'ils sont al dente. -Mélangez les pâtes et les légumes, ajoutez les lardons à la crème, un jaune d'œuf et du fromage râpé. -Servez bien chaud. Ingrédients :

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