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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3662 du 26 novembre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3662 du 26/11/2025

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Les Veillées des Chaumières 3662 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Enfin ce fut au tout d'Esther de téléphoner. Elle glissa un jeton dans la fente prévue à cet effet et demanda le numéro à l'opératrice. - Cabinet de Maître Delas, entendit-elle alors. - Bonjour, Madame, dit Esther en s'efforçant de ne pas élever le ton. Je souhaiterais parler à Monsieur Montoriol. De l'autre côté de la ligne, il y eut une sorte de hoquet. - Vous voulez sans doute parler de Maître Montoriol ? - Oui, reprit Esther. Excusez-moi, ajouta-t-elle un peu confuse. - Maître Montoriol est actuellement en conférence. Puis-je prendre un message ? - C'est… Oui. Enfin, non. De nouveau elle bafouillait. - Je préférerais avoir affaire directement à lui, parvint-elle à murmurer. - Vous êtes ? - Esther Guill… Non. Esther Revelli, s'empressa-t-elle de corriger. Nous nous sommes rencontrés à Bello… à Florence, crut-elle bon de préciser. - Écoutez, Mademoiselle, si votre appel est d'ordre privé, commença la secrétaire, visiblement exaspérée. - Non, coupa Esther. Mon appel est d'ordre purement professionnel. - Dans ce cas, il vous faudra patienter jusqu'à demain. Je crains que Maître Montoriol ne puisse se libérer avant l'heure de fermeture de nos bureaux. Au revoir, Mademoiselle. Le déclic de fin de communication fit à Esther l'effet d'une gifle. - Vous avez fini ? demanda la femme, derrière elle. Esther hocha la tête et s'écarta de l'appareil. Remontant dans la salle, elle s'assit à une table et commanda un Vittel-menthe qu'elle but à petites gorgées tout en s'efforçant de réfléchir. Face à elle, une pendule portant la marque Cinzano affichait cinq heures vingt-cinq. La secrétaire avait parlé d'une conférence, ce qui signifiait que Félix Montoriol était à Paris. Par ailleurs, Esther le sentait tout proche. Toujours cette sensation qu'elle n'était pas arrivée dans ce quartier par hasard… Elle vida son verre et fit signe à l'un des serveurs. - Ce café est situé à quel numéro de la rue de Rivoli ? lui demanda-t-elle alors qu'il s'apprêtait à lui rendre la monnaie. - Pardon ? - Je n'ai pas prêté attention au numéro… s'excusa Esther. En réalité, je cherche un cabinet d'avocat situé au 98. - Ah oui ! fit-il. Je crois qu'ici c'est le 41. Les numéros pairs sont en face. Votre adresse, c'est dans le premier arrondissement ? - Oui, je crois. - Assurez-vous en, parce que, mine de rien, la rue se prolonge jusque dans le quatrième. - Je vous remercie dit Esther en se levant. Elle était maintenant assise dans une petite pièce dépourvue de fenêtre et décorée de panneaux de bois sombre. Un lampadaire à l'abat-jour en papier parcheminé diffusait une lumière malingre. Il lui avait fallu batailler pendant un bon moment, d'abord avec l'employée de l'accueil puis avec la secrétaire qu'elle avait eue au téléphone, avant d'être autorisée à entrer dans ce sanctuaire. À bout de fatigue et d'arguments, Esther avait brusquement élevé le ton, menaçant de faire un scandale. Les mots avaient jailli de sa bouche presque malgré elle. Elle se rendait bien compte du lamentable spectacle qu'elle était en train de donner mais elle ne parvenait plus à se dominer. Quoi qu'il en soit, les deux femmes y avaient été sensibles car la jeune fille

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Les Veillées des Chaumières 3662 Faveurs royales

Faveurs royales

Stephan paraissait prendre du plaisir à se laisser berner par Sonia. Si, au début, il ne s'agissait que d'un jeu, la jeune femme, à présent, en détenait tous les atouts. Aussi, d'une moue obtenait-elle tout ce qu'elle désirait. Il n'hésitait plus à se montrer avec elle dans les réunions mondaines et bravait l'opinion avec une sorte de jouissance. Le scandale était grand. Jamais homme ne s'était montré plus benêt… Jamais épouse n'avait souffert d'une telle situation comme en souffrait Christina… Et il aurait fallu qu'elle fasse de la toilette et se déclare enchantée de recevoir celui dont elle portait le nom ? Kurd vint lui annoncer que le prince demandait à la voir. - Qu'il aille au diable ! marmonna-t-elle, incapable de se contrôler. - Dois-je rapporter cette réponse ? Le valet l'observait de ses yeux fourbes. Un sourire ironique se dessinait sur ses lèvres minces. Christina lui tourna le dos. - Dites à mon mari que j'ai la migraine. Je ne saurais le recevoir dans cet état… Puis, se ravisant : - Non ! Attendez ! Je vais descendre… Elle se rappelait soudain de quelle manière il brisait sa révolte. Elle ne pourrait lui interdire l'entrée de sa chambre et Dieu sait alors ce qui se passerait ! N'avait-il pas, une fois déjà, fait enfoncer la porte par ses gens ? Kurd se retira. Christina tenta de retrouver sa maîtrise. Son teint était toujours aussi lumineux, mais sa bouche ne savait plus sourire. Ingrid achevait de la coiffer. La jeune femme se mira sans complaisance dans la glace. L'équitation allongeait ses muscles. Sa poitrine était ferme, son corps svelte et ses gestes harmonieux, mais elle avait perdu sa nonchalance. Bien qu'elle se crût blasée, ses yeux couleur de violette recelaient l'innocence. Une année de mariage lui avait appris à subir les affronts, mais point à se soumettre. Elle croyait tout connaître de l'Amour et s'étonnait qu'on puisse en parler dans les romans avec cette douceur mièvre. Pour elle, ce n'était qu'un combat dont elle sortait toujours vaincue. Pourquoi Stephan prenait-il encore la peine de lui rendre visite ? Il retournerait auprès de Sonia, repentant et soumis. Peut-être considérait-il Christina comme un moyen légal d'obtenir ce qu'il désirait par-dessus tout, justement parce que cette joie lui était refusée : un fils légitime ? « Avec Sonia Racher, songeait la princesse non sans férocité, il n'aura jamais que des bâtards ! » C'était sans doute la punition de Dieu. Comme la jeune femme s'apprêtait à sortir de la chambre, Ingrid lui tendit une rose thé à peine éclose. - Janis l'a cueillie pour vous dans les serres… Votre Altesse la portera-t-elle aujourd'hui ? - Et pourquoi pas ? lança Christina en s'emparant de la fleur. D'un mouvement vif, elle en raccourcit la tige, puis, en un

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Les Veillées des Chaumières 3662 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Sylvie souffrait et elle avait peur. Les paupières baissées, elle s'efforça à la placidité : - Tu fais un drame de tout. Pourquoi ne pas te réjouir de notre prochain départ ? C'est bien ce que tu voulais, n'est-ce pas ? Ce fut au tour de Mélanie d'être perplexe. Elle se demandait si elle avait eu raison de pousser la jeune femme dans cette voie. Que savait-elle du mariage, elle qui était demeurée célibataire ? Elle était revenue de ses idées toutes faites sur les hommes, sur la vie… Il lui paraissait urgent de mettre un terme à une situation inextricable d'où Sylvie sortirait à jamais brisée. Elle avait dit à Fabrice : « Aidons-la à tirer un trait sur son passé ». Mais ce passé était hélas ! trop intégré au présent pour ne point resurgir un jour ou l'autre… Mélanie tenta de neutraliser son pessimisme. Bah ! on verrait bien. L'essentiel n'était-il pas que Sylvie renonce à ce palais aux murs imprégnés d'effluves malsains pour ne songer qu'à sa réinstallation à La Chênaie ? - Là est ta véritable place, ma petite fille. Ton père et moi ferons tant et si bien que ton chagrin finira par s'apaiser. À l'annonce du prochain départ de la comtesse, Anna n'avait point protesté. On sentait qu'elle avait hâte d'être seule, avec, pour consolation, la bonne parole du père Salvatore. À force de lui répéter : « Inclinez-vous devant la volonté divine ! », il avait réussi à calmer sa révolte. Mais elle en était à la résignation, non pas à l'acceptation. Quand elle sut qu'Angelo partirait avec la comtesse, elle éprouva une sorte de rancune : - Partez ! Partez tous ! leur dit-elle. Nul ne me fait plus défaut. Le fameux samedi, date du départ, arriva très vite. L'Airbus décollait de l'aéroport de Palerme en fin d'après-midi. Sylvie et ses compagnons de voyage quittèrent Agrigente de bonne heure le matin. Outre le trajet et quelques emplettes que la jeune femme souhaitait faire dans la capitale, elle avait également décidé de passer à la galerie d'art qui exposait en permanence les œuvres de son mari. - Je ne quitterai pas la Sicile sans emporter un souvenir du temps heureux où Vittorio peignait en ma présence. Je me souviens d'une toile, modeste par ses dimensions, qu'il m'avait dédiée. Des roses rouges épanouies dans un vase de cristal. Je veux la récupérer.

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Les Veillées des Chaumières 3662 7 recettes pour booster son immunité

7 recettes pour booster son immunité

Ingrédients : 1/2 chou blanc - 3 carottes - 1 oignon - 200 g de viande hachée - 500 g de purée de tomates - 1 bouquet garni - 1 l de bouillon de légumes - 4 c. à soupe de fromage blanc - quelques brins d’aneth - huile d’olive - poivre - sel Réalisation - Lavez les carottes et le chou blanc. Taillez les carottes en brunoise. Tranchez le chou blanc en fines lamelles. - Faites chauffer un filet d'huile d'olive dans une cocotte. Épluchez l'oignon. Émincez-le, puis jetez-le dans la cocotte. Laissez colorer quelques minutes. - Ajoutez les carottes, le chou et la viande hachée dans la cocotte. Salez, poivrez et laissez cuire 5 min à feu moyen. Puis ajoutez la purée de tomates

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Les Veillées des Chaumières 3662 Le grain de sable

Le grain de sable

Raoul Marchand se redressa dans son fauteuil de cuir et lissa de sa main le dessus en bois d'acajou de son bureau. Aujourd'hui, il s'était senti plutôt calme lorsqu'il avait franchi le seuil de la mairie où il était le premier élu depuis presque six ans. Son mandat courait à son terme mais il ne s'inquiétait pas outre mesure pour les prochaines élections municipales dont la date se rapprochait. Il avait été élu maire haut la main, « sans coup férir » avait-il confié à son cercle d'amis venus le féliciter au soir de son élection. Il croyait en sa bonne étoile, qui ne l'avait pratiquement jamais quitté depuis ses vingt ans. Il réussissait la plupart des projets qu'il entreprenait. La vie lui avait également souri lorsque, après ses études de notariat, son père lui avait légué son cabinet. La routine s'était installée dans une vie qui ne lui coûtait guère d'efforts. Ses habitudes variaient peu. En dehors de son office notarial et de ses heures de permanence à la mairie, il retrouvait régulièrement ses amis, Léon Radiguet, rédacteur en chef du Petit Bonhomme, l'hebdomadaire le plus lu de la presse locale, et maître Maurice Lemoine, avocat connu pour ses brillantes plaidoiries dans la région. Bref, lorsqu'il les rejoignait au Lapin agile autour d'un repas gastronomique, il se sentait comme un coq en pâte. Seul son mariage avec Simone ne lui avait pas porté chance. Au début, tout semblait l'avoir comblé. Il avait épousé la fille d'un notable du coin qui ne demandait, dans l'existence, que de rencontrer ses amies autour d'un thé, d'afficher des robes de grands couturiers ou encore d'évoquer ses projets de voyage à l'étranger. C'était sans compter l'inscription de Simone au club de tennis local. Sa présence assidue sur les courts fut vite remarquée, puis elle avait fait jaser. Simone s'affichait ouvertement avec son professeur pendant et en dehors de ses cours de tennis. Lorsqu'un soir d'orage, elle avoua à Raoul ses écarts avec l'enseignant, l'affaire prit

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Les Veillées des Chaumières 3662 De bal en bal

De bal en bal

Tout le beau monde parisien se pressait au premier bal de la saison, en cette année 1810. Outre leur fonction de distraction, ces élégantes réunions avaient un but bien précis : la chasse aux maris et aux épouses. On repérait vite les candidates. Elles étaient jeunes, parfois à peine dix-sept ans, portaient des robes claires, plus sages que celles des femmes mariées, des bijoux plus sobres, des coiffures moins extravagantes. Mais, comme leurs aînées, elles étaient gantées jusqu'au-dessus du coude et munies d'un éventail, rare moyen d'expression accordé aux femmes en société. Elles en avaient appris les codes muets. Fermé, il signifiait le refus ou l'indifférence, ouvert, l'intérêt ou la disponibilité, agité, l'énervement. On se jaugeait de loin, on échangeait à voix basse des informations. Untel était duc, ou baron. Unetelle avait une dot confortable ou dérisoire. Car le marché était clair : les filles acquéraient un titre, les garçons renflouaient une fortune parfois défaillante. Alors, sous l'œil aiguisé des mères dont le mariage des filles était l'occupation acharnée, le tourment principal jusqu'à ce que celles-ci dénichent enfin l'oiseau rare, les demoiselles acceptaient ou refusaient les invitations à danser. Certaines avaient déjà dès le début de la soirée leur carnet de bal attaché à leur poignet, bien rempli. Pour d'autres, il restait désespérément vide. C'était souvent le cas de Caroline de Monthieux, qui, à l'âge vénérable de vingt ans, n'avait pas encore été demandée en mariage. En cause peut-être, sa petite taille, son physique replet, ses épaules trop grasses. C'était peine perdue pour elle que de se serrer jusqu'à étouffer dans un corset. Ses magnifiques yeux bleus, ses traits fins, son abondante chevelure rousse, son teint transparent et son magnifique sourire ne parvenaient pas à faire la différence. De plus, elle était timide, ne savait pas décocher aux jeunes hommes de coups d'œil hardis qui en disaient long. D'ailleurs, sa mère, veuve d'un vicomte, l'emmenait rarement aux bals, sachant son cas désespéré. - Bah ! elle sera mon bâton de vieillesse, soupirait-elle. La vicomtesse misait davantage sur ses deux aînées, Prudence et

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