C'est un héritage composé de paradoxes, où le gigantisme défie la légèreté, où la robustesse crée la faiblesse, où l'éternité flirte avec une vulnérabilité singulière face aux assauts répétés du temps qui passe et du temps qu'il fait. On les nomme coureauleurs à fond plat des plaines ostréicoles, canots affûtés pour le sauvetage, bateaux-lavoirs de Mayenne, vaquelottes du Cotentin, toues cabanées de la Loire… Propulsées à la force d'avirons, de voiles, de vapeur ou de moteur, les centaines d'embarcations qui constituent notre patrimoine maritime sont la mémoire du courage de ceux partis explorer les océans, tirer les ressources d'un lac tempétueux ou dompter un fleuve au cours capricieux. Elles représentent chacune les souvenirs en planches ou en tôles de formidables épopées, témoins de fabuleux voyages, vigies de nos littoraux, héritières de nos savoir-faire, gardiennes de nos origines. Elles portent toutes en elles un pan de notre histoire. De Port Racine à l'Estaque, de Douarnenez à Sanary, du canal du Midi aux rives du lac Léman, ces bateaux vivent de l'engagement passionné d'associations ou d'intérêts privés, qui se fédèrent pour entretenir leur mémoire et
Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Mission Patrimoine n°19 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.
Voir plus