À la question “Qui est la plus forte, l'eau ou la pierre ? ” “ La pierre”, disent les enfants, “ l'eau”, répond le sage, car il sait que l'eau a pour elle la force, le mouvement et l'éternité. Cette devinette résume la vallée du Haut-Giffre. Parallèle à la vallée de l'Arve, l'industrieuse, et perpendiculaire à celle de Chamonix, la flamboyante, elle a des allures de paysage canadien, belle, sauvage, brutale et fière. Les sommets qui éperonnent le ciel culminent à 2 207 mètres pour le Criou, qui surplombe le village de Samoëns, et à près de 3 000 mètres pour le Tenneverge, à l'entrée du cirque du Fer-à-Cheval, à Sixt. Ici, la roche est calcaire, l'érosion est forte, les avalanches de roches et de boue sont fréquentes. Il arrive que des drames endeuillent les hameaux, comme en 1602, lorsqu'une partie de la montagne de Tête Noire s'effondra. Subsiste un oratoire en souvenir, une petite stèle de pierre grise qui, lors des éboulements successifs, a toujours été épargnée… Personne ne sait pourquoi. Appartenant au royaume de Piémont-Sardaigne avant le rattachement de la Savoie à la France, en 1860, la vallée du Haut-Giffre fut jadis la possession des seigneurs du Faucigny. On y guerroyait, on
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