Comment définiriez-vous votre photographie ? Sobre, discrète, pas tape-à-l'œil, pas spectaculaire, plus géométrique qu'elle n'en a l'air. Plus j'avance et plus je me dis que ce n'est pas mon œil qui fait la photo, c'est mon corps tout entier. L'art le plus proche de la photographie, c'est la danse. Dans le film consacré à Cartier-Bresson et qui a été projeté à Pompidou il y a quelques années, on voit bien qu'il danse lorsqu'il photographie. Vous êtes né en 1945 dans le Sud du Viêtnam, parlez-nous de vos parents… Mon père ne parlait que de montagne. C'était un montagnard réputé, un marcheur, un alpiniste, et il pratiquait beaucoup la photographie. Il était tout le temps cité dans les livres de montagne. Il était très ami avec Frison-Roche. Toutes les photos de l'écrivain en montagne ont été prises par mon père. J'ai donc grandi entouré de photographies noir et blanc représentant les montagnes et le Sahara. Ma mère était d'origine italienne, et son père avait créé les Papeteries d'Indochine. À un moment donné de sa vie, il est parti vivre au Mexique. Sûrement est-ce pour cette raison que je suis parti là-bas. J'y avais de la famille : mes grands-parents, mon oncle, ma sœur… beaucoup de monde vivait au Mexique. Ainsi, j'ai été élevé d'un côté avec la famille italienne de ma mère, et de l'autre côté, dans la passion des montagnes avec mon père. “Plossu” vient du mot “pelucher”, qui signifie “se couvrir de peluche”. C'est un mot originaire des montagnes… Quel enfant étiez-vous ? J'ai été profondément marqué par l'Italie. Enfant, je ressemblais
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