La photographie a cette étonnante particularité d'encapsuler dans 2 dimensions non seulement de l'espace mais aussi du temps. L'instantané n'y existe pas plus que le présent, cette interface dépourvue d'épaisseur séparant le passé de l'avenir. Photographier, c'est en quelque sorte empiler du temps et, ce qui revient d'ailleurs un peu au même, superposer de l'espace. Pour ce faire, on remplit le capteur (analogique ou numérique, peu importe) avec plus ou moins de lumière en un temps donné au moyen d'un robinet (l'obturateur) et d'une vanne (le diaphragme). Pour obtenir une exposition correcte, il faut faire rentrer la bonne quantité de lumière, qui se traduit en Indice de Lumination (IL) et en couple Vitesse-Diaphragme pour une sensibilité donnée. Si le temps de pose est pour ainsi dire étirable indéfiniment, il n'en va pas de même pour le diaphragme, dont l'amplitude de réglage dépasse rarement 9 valeurs sur les objectifs, soit f:1,4 à f:32. Voilà qui limite singulièrement les couples vitesse-diaphragme disponibles pour une lumination donnée. Pour outrepasser les barrières vers les courts temps de pose, le photographe dispose du réglage de sensibilité. Pour les anéantir vers les longs temps de pose, son arme absolue est le filtre de densité neutre, plus généralement connu sous l'appellation de filtre ND. Sa mission est très simple : réduire la quantité de lumière parvenant au capteur en faisant au passage un pied de nez aux ingénieurs qui rivalisent de technologie pour obtenir l'inverse, que ce soit physiquement avec les objectifs ultra lumineux et les capteurs BSI “rétroéclairés” ou de manière virtuelle en faisant grimper les ISO à des altitudes vertigineuses… En fait, ces filtres ND servent la même cause : ils donnent au photographe la
Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Science & Vie Photo n°3 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.
Voir plus