JE PENSAIS QUE J'ÉTAIS JUSTE UN PEU CHIANTE Aurélia, 49 ans « Quand j'ai appris, juste avant le Covid, que mon frère venait d'être diagnostiqué Asperger à l'âge de 40 ans, mon mari m'a dit “toi aussi tu devrais faire le test, cela répondrait à beaucoup de questions que tu te poses !”. J'ai toujours eu une jauge sociale assez basse, quand j'étais en entreprise je me sentais vidée en fin de journée, c'était plus qu'une simple fatigue. Je me disais que j'étais une petite nature, je prenais des vitamines, je me couchais tôt… Un vrai bonnet de nuit ! J'ai toujours eu aussi la phobie des fêtes, des mariages : trop de bruit, trop de monde, trop de gens que je ne connais pas avec qui il faut créer des liens. Cela me demandait énormément d'énergie. À toutes les fêtes de mariage auxquelles j'ai participé (à part la mienne !), j'ai fini à minuit dans les toilettes, seule, à attendre l'heure du départ… Je pensais alors que j'étais juste un peu chiante ! Pendant le confinement, j'étais plutôt contente de vivre en vase clos, cela ne me demandait pas d'effort d'adaptation permanent, j'étais beaucoup moins fatiguée. J'ai commencé à lire des choses sur le syndrome d'Asperger, et j'ai vu que je cochais 100 % des cases. J'ai cherché alors une neuropsychologue pour faire des tests, mais je pense que je savais déjà. À l'école, c'était horrible. Les enfants Asperger sont très curieux, plutôt intelligents, les profs m'adoraient, mais les gamins sentaient vite que je n'étais pas comme eux : je n'étais pas cool, j'avais l'impression d'être vieille
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