Hors-Séries - Le numéro 148 du 7 novembre 2025

Plus qu'à un retour d'affection, c'est à un engouement nouveau pour l'oiseau bleu que l'on assiste aujourd'hui. Le pigeon ramier est devenu le premier gibier prélevé en France, avec un tableau national estimé à environ 5 millions d'individus en 2025. Un phénomène lié à la fois à la raréfaction du petit gibier sédentaire, en particulier du lapin de garenne, mais aussi à l'intérêt que suscitent les techniques modernes d'affût aux formes. À côté des chasses traditionnellement mises en œuvre dans le Sud-Ouest, sur les cols ou dans les palombières, ces nouvelles méthodes d'inspiration britannique sont bien adaptées aux habitats de plaine colonisés par d'importantes populations sédentaires ou hivernantes. LA FOLIE BLEUE Et elles ont logiquement conquis un large public de tout âge, du Nord-Picardie à la Bretagne, en passant

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Le sanglier appartient à la légende de nos forêts. Figure emblématique d'un monde sauvage qui parfois nous dépasse, il incarne la force mais aussi le danger pour l'homme confronté à ce qu'il lui reste de nature primitive. Aux yeux de nombreux chasseurs, la quête de ce gibier demeure la plus gratifiante car elle est porteuse de valeurs qui transcendent leur art. Animal sauvage par excellence, réputé féroce et brave, le grand solitaire sait mourir debout après s'être vaillamment défendu, sans une plainte, comme un courageux guerrier. UN ANIMAL SAUVAGE L’image que nous cultivons de lui force le respect, et explique cette passion addictive qu’il suscite. Les plus fervents adeptes de ce gibier le considèrent comme leur double animal. Même capacité de raisonnement et même courage dans un affrontement qui s’effectue, dans leur esprit, car ce n’est plus franchement vrai aujourd’hui, à armes égales. Comme les chasseurs animistes, ils se voient en lui, le rêvent et le traquent pour s’approprier ses vertus. Nous continuerons longtemps

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C'est en poursuivant ces gibiers prestigieux que l'évidence nous saute aux yeux : il n'y a pas de vrai plaisir à la chasse sans mystique, sans communion avec la solitude et les éléments. La quête est conduite dans un environnement unique par sa splendeur, mais dont l'hostilité nous rappelle combien nous sommes vulnérables. Ce rapport à la fragilité de la vie humaine fascine et génère un sentiment d'élargissement de soi devant un spectacle qui souvent nous dépasse. Source de joies et d'émotions incomparables, cette quête, c'est de la griserie dans la grisaille, l'antidote qui vole du temps à l'ennui. UN COIN DE PARADIS Portés par leur enthousiasme et habités par leurs rêves, les chasseurs de montagne ont cette lueur dans

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Poésie des décors, beauté incomparable du marais les soirs de brume, de la lune qui monte dans la grisaille floconneuse du crépuscule et du bruissement d'ombres furtives. Les oiseaux d'eau sont les délicieux acteurs de nos quêtes hivernales. Le cadre - fleuves, rivières, étangs, marais, baies, estuaires, plages de sable, côtes rocheuses -, les stratégies mises en œuvre - chasses à la botte, à l'affût aux formes, en battue, en bateau, passée, levée d'étang, hutte, hutteau -, les espèces en présence - canards de surface, plongeurs, oies, limicoles - ou encore les saisons font que la quête du gibier d'eau dans son incroyable diversité revêt de multiples aspects selon les régions, les habitudes locales ou les convenances de chacun. Avec un point commun : le sauvaginier est soumis aux caprices du temps. COUP DE FROID Une brusque chute des températures, un vent d'est ou de nord-est ou les flocons sont toujours la promesse d'heureuses découvertes. Sachant qu'on ne chasse

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Rares sont les pays qui offrent, sur une surface somme toute réduite, une pareille diversité de milieux naturels. Si les écosystèmes sont aussi nombreux et variés, si notre pays accueille un tel cortège d’espèces, souvent remarquables et parfois endémiques, c’est parce qu’il bénéficie, selon les régions et l’altitude, de climats très différents : méditerranéen, océanique, montagnard ou continental. La France, ce sont des montagnes, dont le plus haut sommet d'Europe, le mont Blanc, qui culmine à 4 806 m, un long cordon littoral avec ses 5 401 km de côtes sableuses, ses 2 269 km de côtes rocheuses et ses 316 km de marais et de vasières. L'ensemble du réseau hydrographique, unique également, représente un linéaire total de 270 000 km. Dotée de 15,3 millions d'hectares de forêts en métropole, soit 28,3 % du territoire, la France est le troisième pays le plus boisé d'Europe, après la Suède et la Finlande. Cette forêt n'est pas homogène.

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Fleuron de nos chasses communales, le lièvre demeure une pièce auréolée de prestige. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à un retour de chasse, un jour d’ouverture, dans un petit café de village. Vous y croiserez certainement l’un de ces chanceux dont l’arrondi de la poche-carnier laisse supposer la bonne fortune. Exhibée avec une solennité de circonstance, la prise passe de main en main. Chacun la soupèse, lisse son pelage et y va de son commentaire, tandis que les verres se vident. C’est ainsi que l’on célèbre encore la mort d’un gibier qui, comme l’écrivait si justement Joseph Oberthur, « hante de façon lancinante les rêves du nemrod ». Tel un heureux événement qui invite à rire, à boire et à chanter. UNE INSTITUTION Dans bien des régions françaises, notamment sur les hautes terres du Massif central, la chasse du lièvre aux chiens courants est encore érigée en institution. Et

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