Cahiers de Science & Vie : Votre dernier livre montre que la neutralité suisse s'est avérée bien moins immuable qu'on ne le croit… Pascal Sciarini : La politique menée a en effet souvent fluctué au siècle dernier. Reconnue par les grandes puissances en 1815, et perçue comme un moyen de défense, la neutralité suisse a vu ses règles codifiées dans les conventions de La Haye en 1907. Ce droit de la neutralité affirme l'inviolabilité du territoire d'un État neutre, l'oblige à disposer de sa propre armée, lui interdit d'intervenir militairement dans un conflit, et l'autorise à commercer avec les belligérants. Mais il ne s'applique qu'en temps de guerre, et ne dit rien des obligations d'un État neutre en temps de paix. Or la Suisse a choisi dès le départ une neutralité permanente et autoproclamée. Elle s'est donc engagée à mener en période de paix une politique rendant crédible sa neutralité en cas de conflit, tout en s'autorisant une certaine flexibilité dans sa définition. Jusqu'en 1920, la Suisse a ainsi appliqué une neutralité intégrale, refusant toute alliance militaire
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