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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3656 du 3 septembre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3656 du 03/09/2025

Au sommaire de ce numéro

Les Veillées des Chaumières 3656 Les vignes de Montmartre

Les vignes de Montmartre

Allons Maria, ne bouge pas, voyons ! Je suis loin d'avoir terminé, grommela Auguste Renoir en découvrant son modèle occupé à se masser le poignet. - Je suis désolée, monsieur Renoir, répondit la jeune fille, vêtue d'une longue robe de bal blanche en soie, en reprenant aussitôt la pose demandée par le peintre. - Je sais bien que les séances de pose sont longues et contraignantes, reprit celui-ci, mais nous en aurons bientôt fini. Je te demande seulement un peu de patience. Suzanne se mordit les lèvres et s'efforça de tenir son bras gauche en l'air, comme s'il était posé sur l'épaule d'un danseur imaginaire, suivant ce que lui avait demandé le peintre. Un gant de satin blanc recouvrait son bras jusqu'au poignet, et le jeune modèle tenta d'imaginer le tableau achevé. Monsieur Renoir avait tant de talent qu'elle ne doutait pas que l'œuvre soit magnifique, une fois terminée. Mais en attendant, des fourmis tenaillaient son corps de tous côtés, à force d'immobilité, et elle ne sentait plus son bras, levé ainsi depuis de longues heures. Le peintre ajouta quelques touches de couleur à sa toile avant de reculer de quelques pas pour observer l'ensemble. Le résultat dut lui paraître satisfaisant car un large sourire éclaira son visage dont une barbe déjà blanchie atténuait la sévérité. - Très bien, c'est parfait, murmura-t-il comme pour lui-même avant de poser ses pinceaux et sa palette. La séance est finie ! Tu peux rentrer chez toi, Maria. La jeune fille ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement, qui fit sourire le vieux peintre. Il avait l'habitude de la surnommer Maria, comme les autres peintres pour lesquels elle posait également, alors qu'elle s'appelait en réalité Marie-Clémentine et que ses amis de Montmartre lui préféraient le prénom de Suzanne - en référence à l'épisode biblique de Suzanne et les vieillards, rapporté dans le Livre de Daniel -, depuis qu'elle faisait profession de modèle pour des peintres d'un âge respectable. La mère de la jeune femme s'amusait de ces changements d'identité tout en se réjouissant que le salaire de Suzanne leur permette à toutes deux d'échapper à la misère dans laquelle vivaient la plupart des habitants de la Butte. Suzanne remercia le peintre d'un geste de la tête et se faufila vers le paravent où elle ôta délicatement sa tenue immaculée, qu'elle ne devait surtout pas endommager, la reposant sur un cintre, sur lequel elle déposa également les gants, avant de se rhabiller. - Tu as bien travaillé cette semaine, Maria, lui lança le peintre d'une voix joyeuse. Voici tes cinq francs, auxquels j'ajoute un franc pour ta ponctualité. Maria prit l'argent qu'elle plaça dans son porte-monnaie. - Puvis de Chavannes m'avait vanté tes mérites. Je constate que ta réputation n'est pas usurpée, ajouta-t-il en ôtant sa blouse de travail. - Merci monsieur Renoir, répondit la jeune femme avec un sourire. Suzanne attacha ses cheveux, dont la beauté flamboyante fascinait la plupart des artistes de Montmartre, et enfila sa veste avant de sortir. - Je te donne ta journée de

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Les Veillées des Chaumières 3656 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Chapitre 1 Août 1930 Assise dans le train qui les emmenait vers le sud, Esther luttait contre le sommeil, happée malgré elle par les images de la nuit et l'appréhension liée à l'avenir incertain qui s'offrait désormais à eux. Par sa faute, parce qu'elle n'avait su contenir sa colère, ils en étaient là, tous les trois : elle, sans doute plus consciente du problème que son frère et sa sœur, quoi qu'il en soit, elle seule responsable de leur présence dans ce train de nuit. Derrière ses paupières, le ruban cinématographique de la soirée se déroulait, implacablement. Elle se rappelait le silence de la maison, juste avant que n'éclate la tempête. La nuit chaude et parfumée qui entrait par la fenêtre de sa chambre. La quiétude estivale de leur quartier. Elle lisait, assise sur son lit, le dos calé contre le mur, ses genoux servant de support au roman que lui avait prêté Rosalie avant son départ en vacances. Une histoire à l'eau de rose comme son amie et elle aimaient en lire de temps à autre. Quelque chose qui les faisait rêver… Quelque chose qui donnait à Esther le sentiment que rien n'était impossible, même dans les pires moments. Du temps avait passé, ainsi. La soirée s'écoulait, presque paisible, jusqu'à ce bruissement pourtant encore lointain qui l'avait arrachée à sa lecture : son père approchait, dans la rue. Elle reconnaissait son pas. Elle sentait déjà son haleine. Tel un animal aux aguets, elle avait refermé le livre et s'était levée, l'esprit tendu vers ce qui n'allait pas manquer de se produire : le cafouillage dans la serrure de la porte du bas, puis le claquement de la porte et les jurons qui s'ensuivraient. Ces bruits bien connus n'affolaient pas Esther outre mesure. Au fil du temps, elle avait appris que plus il avait bu, moins il était dangereux. Généralement, la jeune fille éteignait sa lampe puis, attentive et silencieuse, elle attendait que son père monte se coucher et commence à ronfler. Alors seulement, elle regagnait son lit et cédait enfin au sommeil. La veille au soir, il en était allé à peu près ainsi jusqu'au moment où le heurt d'un lourd objet de bois sur le carrelage, assorti à quelque chose qui roulait (le jeu de croquet de Madeleine, avait vite détecté Esther), avait déclenché une autre bordée de jurons, de façon plus agressive. Il était maintenant question de cette sale môme. Il était question de lui faire la peau et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes. Déjà, l'escalier craquait tandis que dans la chambre voisine de la sienne, Madeleine, apeurée, appelait son aînée. La jeune fille s'était alors avancée dans le couloir, bien déterminée à barrer la route au monstre. Après, elle se rappelait avoir regardé ses mains. Puis son père. Et de nouveau, ses mains. Du temps s'était écoulé. Un temps infini, semblait-il. Il y avait, dans un lointain poisseux, tout aussi poisseux que le tableau qui s'offrait à ses yeux, les sanglots convulsifs de Madeleine. Esther en percevait assez nettement l'intonation mais aussi, la peur et les prières qui s'en dégageaient. Elle n'avait pas bougé pour autant. Puis, la porte d'entrée avait de nouveau claqué et le rugissement

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Les Veillées des Chaumières 3656 Faveurs royales

Faveurs royales

Dans les glaces du hall dont le majordome sévère n'interdisait plus l'accès, Christina se mira, consciente d'un changement de son aspect. Ses prunelles largement ouvertes assombrissaient ses yeux couleur d'océan. Son teint pâle souffrait la blancheur de la robe à la crinoline volumineuse. La seule audace de sa toilette résidait dans l'échancrure du corsage. On y voyait palpiter sa gorge au rythme de la respiration. - Si Mademoiselle veut bien me suivre… Christina emboîta le pas au valet. Elle glissait sur les tapis de haute laine, admirant au passage l'escalier à double révolution qui conduisait aux étages. Un couple enlacé le montait. La jeune fille lui jeta un regard curieux. Dans la bibliothèque où on l'introduisit, la suspension de bronze dessinait de nombreuses silhouettes de femmes et d'hommes qui bavardaient gaiement, un verre à la main. Sur le seuil, Christina demeura immobile. Instinctivement, comme pour braver les regards qui se fixaient sur elle, elle avait relevé le menton. Eva, les bras tendus, vint à sa rencontre et la poussa devant elle. - Mes amis, je vous présente Christina ! Elle semblait omettre volontairement d'indiquer le nom de la jeune fille. Cette dernière s'en étonna à peine. - Ravissante… vous êtes ravissante ! Le comte Rienko la dévisageait avec une expression de convoitise non dissimulée. Christina chercha Éric du regard et, s'apercevant de son absence, fronça les sourcils. - Pourquoi me gratifier d'une expression aussi sévère ? La voix moqueuse de Stephan von Steinen résonna aux oreilles de la jeune fille. - Votre Altesse ! Ce n'était certes pas à vous que ce regard s'adressait, rectifia aussitôt Christina, confuse de ne pas avoir remarqué le prince. Je pensais à Éric. Il devrait être là depuis longtemps. - Ne vous préoccupez pas de lui, reprit le prince. Ne pouvons-nous espérer accaparer entièrement votre attention ? Et moi, en particulier, ajouta-t-il très bas. - Un peu de champagne, Mademoiselle ? Le comte Rienko s'empressait. - Portons un toast à notre gracieuse hôtesse. Eva, souriante, accueillait les hommages avec une aisance que Christina lui envia. Cette dernière ne refusa pas de boire. Tout aussitôt après, elle se sentit mieux. La chaleur du vin s'irradiait dans son corps. Entre Rienko, laid, presque voûté, « très vieux » pensa-t-elle et Steinen qui la dominait de sa haute taille, la jeune fille se sentait tenue à l'écart du petit groupe. Eva faisait la liaison entre ses invités. Il était beaucoup question de chevaux. Le haras de Son Altesse était renommé. Steinen fournissait au roi tous ses chevaux d'attelage et la bête que ce dernier montait personnellement à Nymphenburg était un cadeau du prince. - Vous avez de la chance,

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Les Veillées des Chaumières 3656 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Don Salvatore, devant la détresse de Sylvie, prit la peine de lui expliquer l'histoire de la famille Mattali : - Sous la férule d'un frère du comte Eduardo qui, après la mort de ce dernier, était devenu tuteur de Vittorio, Anna régit et la vie de cet enfant et les comptes du palazzo avec un brio incomparable. Il est vrai que son propre fils bénéficia de l'éducation dispensée au futur comte Mattali. Il eut les mêmes professeurs, mais fit meilleur usage de l'enseignement qui lui était ainsi accordé. Vous savez que Fausto est un chimiste de grande qualité. Au risque de vous surprendre, Signora, il y a des moments où je regrette qu'il ne se soit pas éloigné de ce palais. Avec les diplômes qu'il a, il aurait pu prétendre à un sort moins modeste. Vous n'ignorez pas qu'il dépend entièrement du bon vouloir de votre mari. Heureusement que celui-ci s'est toujours montré généreux. Il y a maints traits dans le caractère de Vittorio qui me le font absoudre de ses incartades. Les pauvres ne se sont jamais adressés à lui en vain. Voilà pourquoi je ne crois pas qu'il soit capable de meurtre et surtout pas pour de l'argent. - Il m'a pourtant épousée pour ma dot ! rectifia Sylvie d'une voix que l'amertume faisait trembler. - Je n'en crois rien, protesta Don Salvatore. Et, posant une main apaisante sur le bras de la jeune femme : - Ne vous laissez pas abuser par les apparences. Votre devoir est de soutenir votre mari. Vous m'avez posé une question tout à l'heure. J'y répondrai donc. Avez-vous visité la Vallée des Temples ? - J'avoue ne pas en avoir eu le temps. - Il serait bon que vous alliez y faire un tour. Près du temple de la Concorde s'élève une magnifique propriété qu'une clôture d'intense végétation protège des regards indiscrets. Un matin où j'étais allé faire quelques croquis des ruines antiques - oui, leur vente aux touristes améliore un peu le sort de nos séminaristes -, je vis Vittorio en sortir. Il titubait sur le chemin pierreux. À ma vue, il s'arrêta net et se mit à m'invectiver : « Si je comprends bien, mon père, voilà que vous me surveillez ! » Comme je m'approchais, il me rejeta : « Allez au diable ! C'est bien mon droit que de préférer la damnation éternelle à tous vos sermons ! Ici, au moins, on s'amuse

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Les Veillées des Chaumières 3656 Faites place à la pomme de terre

Faites place à la pomme de terre

Ingrédients : 1 kg de pommes de terre à chair ferme - 80 g de fines tranches de pancetta - 8 œufs - 100 g de jeunes pousses d’épinards - 1 bouquet d’aneth - 2 cébettes - 375 g de skyr nature - 1 c. à soupe de moutarde en grains - 10 cl d’huile d’olive - 5 cl d’huile de lin - poivre - sel. Réalisation -Plongez les pommes de terre dans une marmite d'eau bouillante salée pendant 20 à 25 min, jusqu'à ce qu'elles soient fondantes. Égouttez-les et passez-les sous l'eau froide. Pelez-les et coupez-les en rondelles. Mettez-les dans un saladier. -Faites griller les tranches de pan-cetta dans une poêle à sec sur les deux faces, puis coupez-les en morceaux. Rincez et essorez les épinards. Effeuillez et hachez l'aneth. Ciselez les cébettes lavées. -Plongez les œufs dans une casserole d'eau bouillante pour 9 min, puis égouttez-les. -Préparez la sauce : fouettez le skyr avec la moutarde et les deux huiles, salez et poivrez. Mélangez la sauce

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Les Veillées des Chaumières 3656 L'appel de la Petite Sirène

L'appel de la Petite Sirène

Véronique n'avait pas failli à ses habitudes. Comme chaque dimanche après-midi, elle avait convié Lucas au rituel du thé. Ce jour-là néanmoins, elle ne tenait pas en place. Elle marchait de long en large dans le salon de son appartement, rue du Temple, à Paris. Elle guettait les notes du carillon lui annonçant l'arrivée de son neveu. La mine pâle et les yeux cernés, Lucas fit son entrée. Il ébaucha un sourire devant l'impatience de sa tante. Pas de doute, elle avait quelque chose d'important à lui révéler ! À peine venait-il de pousser la porte, les bras chargés d'une boîte contenant des gâteaux, qu'elle le dirigea d'une main ferme vers le divan du salon. Elle l'embrassa sur les deux joues avant de s'exclamer : - Tu te souviens de Mathilde ? Je t'en ai souvent parlé… Il inclina la tête : - Ton amie danoise ? - Non, elle est française. Mais oui, elle a épousé un Danois ! le corrigea-t-elle affectueusement. À chaque fois qu'elle mentionnait l'existence de Mathilde, il décelait comme un soupçon de regret dans sa voix. Elles avaient grandi à quelques rues l'une de l'autre, elles étaient allées au même lycée puis à la fac ensemble. Ensuite, leurs vies avaient suivi des chemins différents. Mathilde était tombée amoureuse d'un étudiant danois. Elle l'avait épousé avant d'aller s'installer avec lui à Copenhague. Véronique, elle, avait commencé sa carrière de styliste de mode à Paris. Elle avait collaboré avec de prestigieuses marques de haute couture et créé des modèles pour leurs défilés à l'étranger. Elle avait d'ailleurs eu plusieurs fois l'occasion de se rendre dans la capitale danoise et en avait profité pour voir son amie. Mais leur dernière rencontre remontait à plusieurs années. Lucas constata que sa tante était sur des charbons ardents. Tout en souriant, il lui demanda : - Tu as quelque chose à me dire ? Quand une émotion était trop forte à gérer, Véronique ne pouvait la contenir très

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