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Les Veillées des Chaumières - Le numéro 3660 du 29 octobre 2025

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La Une de Les Veillées des Chaumières n°3660 du 29/10/2025

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Les Veillées des Chaumières 3660 Par un beau matin d'automne

Par un beau matin d'automne

Chapitre 13 Mort et enterré. Tout était fini, Nonna et elle en deuil, Madeleine, pareille à une petite corneille, Madeleine qui répétait, incrédule : - Il va revenir, dis ? Il ne reviendrait pas. Jamais. Et tout était sa faute. C'est elle qui avait frappé leur père et donné le signal du départ de Paris. Elle qui parlait si souvent de l'Italie à Marco : Florence, le souvenir de leurs vacances d'autrefois, sous-entendant que tout irait mieux une fois qu'ils seraient là-bas. Qu'ils pourraient recommencer leur vie. Chacun n'a-t-il pas droit à une seconde chance ? Ça avait fini par devenir leur rêve à tous les deux. Marco s'y était laissé prendre, enthousiaste, confiant en sa bonne étoile, comme toujours. Elle l'avait regardé empocher l'argent facile des touristes. « Le paquet de dollars ». Elle n'avait pas su le protéger. Un mauvais coup de couteau sous les côtes, avait dit le médecin. Le foie avait été touché. Marco aurait pu, aurait dû, mourir dans les minutes qui avaient suivi. Là encore, l'homme de sciences était formel. Le jeune homme avait tenu le coup jusqu'à ce qu'elle arrive. Elle faisait tout pour oublier ses dernières paroles, ne gardant à l'esprit que ce prénom, prononcé dans la douceur des derniers instants : Alba. Elle avait attendu que l'on emmène son frère dans un couvent proche où l'on prendrait soin de lui, lui avait-on assuré, le temps que Nonna soit avertie. Mais au lieu de courir chez sa grand-mère, Esther s'était rendue au café où travaillait Marco afin de transmettre sa toute dernière pensée à celle qu'il aimait. D'une certaine façon, Alba, son père et même les autres serveurs, étaient, avaient été, la nouvelle famille de Marco : sa famille de cœur. Elle ne savait pas comment elle avait trouvé son chemin dans le dédale des rues, pourtant, elle y était parvenue. La terrasse du café était encore pleine de monde. Ici, dans la totale inconscience des drames qui se produisaient alentour, les gens se détendaient entre amis. Elle entendait leurs rires monter dans la fraîcheur du soir. Elle aurait voulu crier le nom de Marco pour qu'ils sachent, tous. Elle n'en avait pas eu le courage, se contentant d'accrocher l'un des serveurs, dont le visage ne lui disait rien. - Je voudrais parler à votre patron. C'est important. Il avait désigné l'homme chauve qui paradait derrière le bar. - Bonsoir, Monsieur, avait-elle dit. Je suis la sœur de Marco : Esther. Aussitôt, une brunette qui se tenait à quelques pas de là avait levé des yeux anxieux sur elle. - Je suis Alba, avait-elle dit en s'avançant. Une minute plus tard, toutes deux pleuraient dans les bras l'une de l'autre. Chercher le coupable. En d'autres circonstances, Esther y aurait peut-être attaché de l'importance. Elle avait écouté le père d'Alba vociférer contre « les bandes de voyous », tout en sachant qu'il ne s'agissait là que d'une manifestation de sympathie envers la sœur de celui qui aurait peut-être fini par épouser sa fille unique. Elle savait qu'il n'y aurait pas d'enquête. La loi de l'omerta sévissait dans certains quartiers de la ville. Difficile de l'ignorer. Le père d'Alba avait beau

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Les Veillées des Chaumières 3660 Faveurs royales

Faveurs royales

Sans doute le prince von Steinen se serait-il de nouveau laissé aller à sa violence naturelle si le majordome n'était entré. Sur un plateau d'argent, il apportait une carte de visite. Furieux, le prince s'en empara, non sans avoir gratifié sa femme d'un regard virulent. Christina contenait mal son chagrin. Elle se détourna pour que le domestique ne voie pas les larmes qui roulaient sur ses joues. - Introduisez le visiteur dans mon bureau. Puis, à l'adresse de la jeune femme toujours immobile près de la fenêtre : - Nous reprendrons cette conversation, ma chère. Et rappelez-vous que vous n'avez rien à gagner à jouer les insoumises. - Pas plus que vous n'avez intérêt à me traiter en esclave, répliqua-t-elle, superbe d'arrogance. Ce furent les derniers mots qu'ils échangèrent ce soir-là. Stephan s'éloigna, maîtrisant difficilement sa rage. Christina soupa seule, dans la solennité de la grande salle à manger aux murs tendus de soie, à l'extrémité d'une immense table que des flambeaux éclairaient, servie par des laquais compassés. Le cœur ulcéré par l'attitude de son mari, elle se touchait de temps en temps la joue, comme si les doigts de Stephan y avaient laissé leur empreinte. Elle ne put entamer le dessert qu'on lui présenta et se réfugia dans sa chambre, après avoir demandé qu'on ne la dérange sous aucun prétexte. Le prince rejoignit ses propres appartements aux premières lueurs de l'aube. Christina l'entendit hésiter devant sa porte. Il finit par s'éloigner et elle en fut soulagée. Comment aurait-elle pu subir ses caresses ? Le souvenir de son emportement hantait son cerveau. Pour la jeune femme, l'amour ce n'était pas seulement des gestes et des mots, mais toute une façon de se comporter. Elle s'effrayait à la pensée qu'il pourrait la séquestrer. La priver même de sa seule joie : ses longues promenades à travers champs en compagnie de Janis… Cher Janis ! Que n'était-il là ? Elle aurait pris plus de plaisir à l'entendre parler de plantes et d'oiseaux qu'elle n'en éprouvait à la lecture du livre trouvé sur sa table de chevet. Encore une invention de Stephan ! Il choisissait pour elle les récits qu'elle devait avoir lus, afin de former ses goûts littéraires et artistiques. S'il mettait sa menace à exécution, elle n'aurait pas besoin de connaître toutes ces choses… Avec qui en discuterait-elle à Waitinburg ? Christina s'endormit en pensant à Wagner, le seul ami qu'elle eût dans cette ville, avec le roi. Stephan était si furieux qu'il était bien capable de la priver de l'audition du Vaisseau fantôme. Heureusement, Louis II veillait et le prince n'oserait pas s'opposer à sa volonté. Le lendemain, en fin de matinée, le comte Rienko se présenta au palais Steinen. En l'absence de Stephan, Christina crut de son devoir de le recevoir elle-même. Bien

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Les Veillées des Chaumières 3660 Les roses rouges de Palerme

Les roses rouges de Palerme

Pour cet homme habitué à plier les autres à sa fantaisie, que représentait en vérité une exécution de plus ou de moins ? Don Cesare n'avait pas beaucoup réfléchi avant de déclarer « indispensable » la disparition du comte Vittorio Mattali. Cette solution coulait de source. Que quelqu'un puisse empêcher le déroulement des opérations ne lui était pas venu à l'esprit. Il se moquait bien de l'inspecteur Cartoni et davantage encore de Fabrice Montel. Jamais ces deux hommes, aussi doués soient-ils, ne remonteraient jusqu'à lui. Il avait, semblait-il, tout prévu. Tout, vraiment ? Il en faut si peu pour faire dévier le cours du destin ! Jugez-en… Entre les murs de sa prison, Vittorio rongeait son frein. Malgré les injonctions réitérées de son avocat qui l'adjurait de revenir sur ses déclarations, il s'était enfermé dans un silence dont on ne savait s'il lui était inspiré par des sentiments de rancune ou par un violent désespoir. En vain Maître Benetto lui démontrait-il qu'une telle attitude risquait d'indisposer ceux qui le jugeraient. - Comment la vérité pourrait-elle contrarier ces messieurs ? s'écria-t-il enfin. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit. Cet après-midi et cette soirée-là, je les ai passés chez Teresa et en sa compagnie. - Elle nie vous avoir reçu. - Elle ment ! - Étant donné que vous ne pourrez jamais le prouver, ne vaudrait-il pas mieux plaider coupable ? Nous vous trouverions des circonstances atténuantes. Comme Mattali lui opposait de nouveau un mutisme éprouvant, l'avocat rentra dans une grande colère : - Est-ce que vous vous rendez compte que vous êtes indéfendable ? Est-ce que vous savez qu'à ce petit jeu, vous risquez la réclusion à perpétuité ? Recroquevillé sur son lit, la tête entre ses mains, Vittorio ne bougea pas. - Une vraie tête de mule ! marmonna Maître Benetto. Espérons que Fabrice Montel vous ramènera à la raison… - Il est déjà venu hier et avant-hier. Comment pourrais-je avoir confiance en un homme qui m'a trompé pendant de longs mois ? Et j'ai marché ! J'ai cru en ce Richard Okland qui se disait mon ami et n'était qu'un espion. Chez lui, je me détendais, j'oubliais mes soucis… - Quels soucis ? - Ça ne vous regarde pas ! - Je renonce, décida soudain Maître Benetto en bouclant sa serviette d'un geste brusque. Trouvez-vous un autre défenseur, si tant est qu'il en existe un assez bête pour s'embarquer avec vous dans une telle galère ! Sur

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Les Veillées des Chaumières 3660 Mes amies les lettres

Mes amies les lettres

De mes premières années, je me souviens clairement de la découverte de la lettre A. Ce fut un point marquant dans ma vie. La lettre A me propulsait dans un vaste champ de possibilités. Le A était l’engrais de ce champ d’où germeraient toutes ces possibilités. Le A fut mon Graal. J'avais trois ans et je venais d'intégrer la classe de maternelle de mon quartier dans le dix-huitième arrondissement de Paris. Chaque matin, je voyais la majestueuse basilique de Montmartre à ma fenêtre quand ma chère petite mère ouvrait les volets tout en me réveillant avec le plus doux des baisers pour l'école. Mademoiselle Pulchérie menait notre classe de maternelle avec des mains de fer dans des gants de velours. Quand elle nous fit découvrir l'alphabet, ma stupéfaction fut doublée d'une joie intense en reconnaissant le A qui, tel un ami, était venu à ma rencontre. Ce A ne m'était effectivement pas inconnu car ça faisait quelque temps déjà que je le voyais sans pouvoir lui donner un nom. Chaque soir, ma petite mère chérie, férue de livres, en attrapait un et me faisait la lecture. Elle s'asseyait sur mon lit et je me lovais à ses côtés pour voir défiler les images et les lettres tout en buvant les paroles qui émanaient de ses lèvres cerise. C'était un rituel qui me permettait de la sentir tout à moi, surtout lorsque Jeanne l'intruse, ma petite sœur, nous rejoignit deux ans après ma venue au monde. Après le A, vint le tour du B puis du C. Vingt-six lettres merveilleuses s'invitèrent dans ma jeune vie et aucune ne m'était inconnue grâce aux livres que je feuilletais en compagnie de ma mère. Je jubilais intérieurement, me sentant déjà riche de vingt-six amies dans ma courte vie. J'étais heureux de partager ces connaissances avec ma petite mère lors de nos séances de lecture du soir. Très fier de moi, je lui présentais ces amies et quelle ne fut pas ma surprise quand elle me dit, ravie, qu'elles étaient aussi les siennes. Je me sentais encore plus proche de ma mère chérie. Nous avions des amies en commun. Nous partagions un joli secret qui nous reliait dans le vaste monde. Une année passa. Je quittai la classe de mademoiselle Pulchérie pour passer en deuxième année de

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Les Veillées des Chaumières 3660 Tous fondus de fromages

Tous fondus de fromages

Ingrédients : 2 courgettes moyennes - 5 carottes moyennes - 1 petite tête de brocoli - 150 g d’Appenzeller râpé + 100 g d’Appenzeller en morceaux - 3 œufs - 1 c. à soupe de mélange d’épices au choix (curry, curcuma, paprika… ) - piment d’Espelette - huile d’olive - aneth - sel. Réalisation -Brossez les courgettes et les carottes puis râpez-les. Placez-les dans un grand saladier avec la tête de brocoli coupée en tout petits morceaux et ajoutez l'Appenzeller râpé. -Cassez les œufs dans le saladier, salez, assaisonnez de piment d'Espelette et de l'épice de votre choix. Mélangez bien. -Confectionnez des cercles de légumes au moyen d'un emporte-pièce. -Dans une poêle, chauffez un filet d'huile d'olive. Faites cuire les cercles de légumes

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Les Veillées des Chaumières 3660 Ai-je le droit de juger ?

Ai-je le droit de juger ?

Le train s'ébranlait lentement. Danièle, penchée à la portière du wagon, me souriait une dernière fois, agitant la main en signe d'adieu. Serge lui avait passé le bras autour de la taille et je voyais leurs deux visages empreints de toute la gravité du bonheur. Je restai là, sur le quai désert, grimaçant un pâle sourire pour dissimuler ma détresse, seul avec mon rêve brisé. Bientôt, le train ne fut plus qu'une ombre qui s'effaçait dans la nuit opaque. Un silence soudain venait de s'appesantir sur cette gare tout à l'heure pleine de rumeurs et de bruits. Sous la lueur blafarde des lampes électriques, quelques silhouettes silencieuses se hâtaient vers la sortie, tandis qu'un vent aigre faisait voltiger des papiers sales le long des voies désertes. Je frissonnai. Un employé passa près de moi en poussant un chariot de bagages, et je regardai, l'air absent, son ombre falote s'enfoncer dans les ténèbres. Ma pensée était ailleurs, ma pensée avait suivi le train qui venait d'emporter Danièle, et, le cœur atrocement serré, je la voyais assise auprès de Serge, la tête amoureusement posée sur son épaule, sourire à leur bonheur. Je dus faire un pénible effort pour m'arracher aux images cruelles qui m'assaillaient. Je me mis à marcher et j'entendais mes pas solitaires résonner étrangement dans le silence nocturne. La ville était calme avec ses façades grises, ses hauts lampadaires, ses pavés luisants, ses arbres agités par le vent noir. Au milieu d'une grande place déserte, une horloge marquait onze heures. Je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, et, à la pensée de me retrouver entre les quatre murs de ma chambre, avec mes souvenirs, mon cœur se serrait d'amertume. Je traversai la place silencieuse et, après avoir longtemps marché au hasard à travers de vieilles rues endormies, je débouchai sur une avenue tout illuminée. Ici, le cœur de la ville battait toujours au rythme fiévreux du plaisir, les autos sillonnaient la chaussée dans un continuel va-et-vient, et la foule avait envahi les terrasses des cafés. Je m'étais arrêté, indécis, à l'angle d'un carrefour. Devant moi, une longue rue silencieuse, avec ses arbres noirs, ses façades closes, s'enfonçait dans la nuit. Où

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