Le voyage commence ici : au loin, les remparts d'Aigues-Mortes, imbibés de brume. Pas de flamants roses, mais des hérons au vol lourd et des aigrettes qui percent le ciel de leurs cris aigus. Entre la mer et nous, il n'y a que des marécages asséchés, des chevaux blancs et des chapelles oubliées, plantées aux carrefours. Les murailles apparaissent soudain, au milieu des vignes de sable et des roseaux. Il suffit de cligner des yeux pour incruster dans l'image le fantôme de Saint Louis. Le roi de France, chef des croisés, fit en 1240 monter les premières enceintes et les tours de garde. Un chemin de planches contourne la ville par le sud, s'avançant dans les marais. Osons quelques pas. Clignons plus fort. Image furtive du roi et de ses 2 000 chevaliers partant pour Saint-Jean-d'Acre : Aigues-Mortes était alors le départ de la “route de Jérusalem”. À l'autre pôle des remparts, tout au nord, la tour de Constance, massive et sinistre par temps lourd. Édifiée elle aussi sur ordre de Saint Louis, elle servit tout autant de fortification que de prison. Les “hérétiques”, Templiers puis femmes huguenotes, y furent retenus, dont Marie Durand qui y passa l'essentiel de sa
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