Psychologies Magazine - Le numéro 473 du 20 août 2025

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J'ai vu de nombreux thérapeutes depuis que je suis jeune, raconte Madeleine. Mon père est psychiatre, ma mère, psychologue, autant dire que c'est un domaine qui m'est familier. Pourtant, je ne sais toujours pas qui je veux être, ce que je veux faire, où je veux aller. Je ne suis pas… solide. J'ai exercé plusieurs métiers, j'ai eu quelques amoureux. Aujourd'hui, je suis à une étape de ma vie et j'ai envie de rassembler les pièces du puzzle. - Vous êtes célibataire ? - J'ai vécu en couple il y a longtemps, quatre ans maintenant, et cette histoire ne s'est pas bien terminée. L'attachement, l'amour… Ce sont des sentiments très lointains pour moi. J'ai l'impression de ne pas y avoir accès. - Vous dites aussi que vous avez changé de voie professionnelle… - Oui. J'ai travaillé pour une association humanitaire, mais aussi dans l'enseignement, et plus tard dans les ressources humaines. - Vous êtes une personne qui accompagne ? - J'aime beaucoup l'être humain. J'aime l'aider, lui être utile. -

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Qu'est-ce que la charge mentale d'un point de vue scientifique ? J. -P. L. : C'est une sorte de mémoire de travail, c'est-à-dire une mémoire active : c'est un peu comme la RAM, la mémoire vive d'un ordinateur qui enregistre des données et y donne rapidement accès. Cette mémoire est capable de stocker des choses dans le passé mais également des intentions. On parle de charge mentale parce que, quand on vous demande d'apprendre et de garder en mémoire une lettre, deux lettres, trois lettres, quatre lettres ou dix lettres, l'activité dans le cerveau augmente progressivement comme si on rajoutait des choses les unes au-dessus des autres. Le problème, c'est que cette mémoire est limitée : au bout d'un moment elle sature. Ce phénomène est très connu pour la mémorisation des numéros de téléphone par exemple. Pour la mémoire des intentions, c'est la même chose : elle sature, elle aussi.

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Lorsque mon mari me raconte sa journée, je l'interromps souvent au milieu d'une phrase, reconnaît Léa, 51 ans. Ce qu'il dit m'intéresse mais j'ai hâte de parler, de lui raconter ma journée, de commenter ce qu'il me dit… Je travaille seule à la maison, alors le soir, j'ai besoin d'ouvrir les vannes, de laisser sortir ces pensées que j'ai retenues pendant la journée. » Prendre la parole sans laisser votre interlocuteur terminer son propos peut vite l'agacer : vous semblez suggérer ainsi que votre parole vaut plus que la sienne ou que ce qu'il raconte n'est guère

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