Vendredi 1er février 1929, les Wiener Phil-harmoniker gravent deux valses de Johann Strauss texto en 78 tours. Coup d'essai, coup de maître : Erich Kleiber transmet au vaste monde le « Hoch-und Deutschemeister Stil » local instauré par Wilhelm Wacek, art équivoque où se mêlent l'harmonie militaire, l'hédonisme des danses rapprochées, une désinvolture toute viennoise et un soupçon d'insolence parisienne. Le récent créateur de Wozzeck ne peut toutefois abdiquer sa rudesse natale. L'union des traits contradictoires aura plutôt lieu chez l'inventeur du Neujahrskonzert au Musikverein, Clemens Krauss que, hors deux années de dénazification, nous pouvons suivre depuis son contrat au Staatsoper en 1929 jusqu'à sa mort en 1954. Pourquoi choisir ? Le ton, le phrasé, l'Atempause, le vague à l'âme, tout est juste. Premières années chez Arlecchino (« The Art of Clemens Krauss », d'occasion, la marque a disparu), dernières chez Decca. Ou London Records, ou Forgotten Records, ou Prestine, à votre bon cœur qui sera récompensé.
Cadeau du centenaire, Deutsche Grammophon suivait en 1999 le chemin des Wiener Philharmoniker entre le Künstlerleben de 1929 (Erich Kleiber) et les « Wiener Bonbons » de 1998 (Zubin Mehta). Krips, Boskovsky, Maazel, Muti, Karajan, tous présents - fors Kleiber junior, enlevé par Sony. Neuf disques plus un trésor : le double album (CD 9 et 10) où se succèdent les Mille et une nuits selon Clemens Krauss (1930), les grandioses Kaiserwalzer de Bruno Walter (1937), le Wiener Blut du jeune Karajan (1950), le Danube incomparable de George
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