Me réabonner

Diapason - Le numéro 751 du 19 décembre 2025

Consultez le sommaire détaillé des articles parus dans ce numéro de Diapason.
Feuilletez un extrait de cette parution. Achetez le numéro au format papier ou numérique pour le retrouver sur votre espace client et l’application KiosqueMag.
KiosqueMag, la boutique officielle de Diapason propose l’accès le plus complet aux archives de la revue.

Feuilleter un extrait
La Une de Diapason n°751 du 19/12/2025

Au sommaire de ce numéro

Diapason 751 Construction du chef d'orchestre

Construction du chef d'orchestre

Le stéréotype le plus communément admis est que le chef d'orchestre est une invention récente, datant du XIXe siècle tardif. Comme tout cliché, celui-ci a sa part de vérité. Pourtant, il existait bel et bien des formes de direction musicale dès les et XVIIIe siècles. Des formes diverses, qui coexistaient, comme l'a montré le musicologue Christoph Riedo. Pour la musique d'église, par exemple, les gravures d'époque montrent certains mécanismes communs. Sur la couverture du Syntagma musicum de Michael Praetorius, en 1620, on voit deux groupes interprétant une musique polychorale sur deux balustrades où l'on distingue une personne qui ne joue pas mais brandit un cahier : c'est le batteur de mesure. En bas, un troisième groupe comprend aussi un homme qui lève les mains en tenant une liasse de papier. Les musiciens pouvaient ainsi se reposer sur la battue pour être coordonnés. En 1639, à Rome, le gambiste André Maugars nous en dit plus : « le maître compositeur battait la principale mesure dans le premier chœur, accompagné des plus belles voix. A chacun des autres il y avait un homme qui ne faisait autre chose que jeter les yeux sur cette mesure primitive afin d'y conformer la sienne. » Voilà qui remet en cause l'idée reçue selon laquelle la présence d'un coordinateur qui ne serait pas lui-même un exécutant, serait une invention tardive ! Il existe bien d'autres documents montrant la permanence du batteur de mesure, y compris au XVIIIe siècle. La plupart du temps, l'accessoire qui permet de donner la pulsation est un rouleau de papier, mais ce peut être aussi un mouchoir ou un archet. Le plus connu est le bâton, rendu célèbre par l'anecdote de la mort de Lully, atteint par la gangrène après s'en être donné un coup sur le pied, sans que les circonstances aient jamais été tout à fait clarifiées. Préhistoire Dans cette préhistoire de la direction, la configuration diffère selon la taille de l'effectif. Un compte rendu de Johann Matthias Gesner, recteur de l'église Saint-Thomas de Leipzig, suggère que Bach dirigeait comme instrumentiste actif et non batteur de mesure, donnant les entrées d'un signe de l'œil, et le tempo en tapant du pied. En revanche, une gravure de Cristoforo Schor datée 1687 montre un grand effectif jouant un concerto grosso de Corelli, ce dernier positionné bien en vue à l'extrême gauche sur une caisse en bois avec son violon, maintenant un contact visuel permanent avec deux clavecinistes placés devant. Il est alors courant d'avoir un chef principal et des relais qui se calent sur sa battue et la transmettent aux instrumentistes les plus éloignés. A l'opéra, l'époque baroque présente des pratiques différentes d'un pays à l'autre. En France, le batteur de mesure est bien là, pour le plus grand désespoir de Jean-Jacques Rousseau, qui lui règle son compte avec une ironie cinglante dans son Dictionnaire de musique : « Combien les oreilles ne sont-elles pas choquées à l'Opéra de Paris du bruit désagréable et continuel que fait, avec son bâton, celui qui bat la mesure, et que le petit prophète compare plaisamment à un bûcheron qui

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus
Diapason 751 Chef à voix haute

Chef à voix haute

Nouveau triomphe, en ce soir de novembre, pour le chef Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs-Elysées, à la tête de son ensemble Artaserse. Après Giulio Cesare dans la fosse en 2022, c'est à nouveau Handel pour Alcina, en version de concert cette fois. Le chanteur, qui vient de fêter ses vingt-cinq ans de scène, n'est pas en reste, avec ce nouvel album de cantates profanes italiennes, intitulé « Gelosia! ». L'une des deux faces de Janus finira-t-elle par jalouser l'autre ? Car la question récurrente d'une retraite du vocaliste a le don d'irriter au plus haut point l'intéressé. On ne résiste donc pas à faire sortir de ses gonds (avec la mesure qu'on lui connaît, cependant) le gendre idéal de la musique baroque, en demandant avec une fausse naïveté : Alors, le chant, c'est fini ? Philippe Jaroussky : Cette conversation commence bien… Alors, non, ça n'est pas fini ! Et, non la direction n'est ni une nouvelle lubie ni une manière de se reconvertir. J'ai commencé à m'y projeter dès que je me suis trouvé face à des chefs d'orchestre - de la même façon que je m'étais imaginé chanteur du jour où, adolescent, j'ai entendu Fabrice di Falco en concert. Tout cela s'est ensuite cristallisé au fil des ans, d'abord dans le cadre d'une direction collective au sein de l'ensemble Artaserse, quand nous tournions avec de très petits effectifs, puis en assumant un rôle plus exposé pour donner les

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus
Diapason 751 Concerto pour violon

Concerto pour violon

La création du Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven, le 23 décembre 1806 au Theater an der Wien, s'apparente à un désastre. Le compositeur, qui travaille à sa partition depuis le début du mois de novembre, l'achève à la toute dernière minute. Franz Clement (1780-1842) doit faire avec l'absence de répétitions, faute de temps, et déchiffrer certains passages à l'encre encore humide tout en dirigeant l'orchestre. L'auditoire est décontenancé par les proportions inusuelles de l'ouvrage et ses innovations, les critiques s'agaçant du « vacarme continuel entretenu par quelques instruments » et de l'« amoncellement touffu et décousu d'idées ». Devant l'échec d'un concerto qualifié d'injouable, Beethoven retravaille la partie soliste entre avril et juin 1827, parallèlement à une version pour piano et orchestre que lui réclame Muzio Clementi, son éditeur. Pierre Baillot (1771-1842) est autrement préparé lorsqu'il assure la création parisienne le 23 mars 1825. L'accueil est tel qu'il doit le rejouer quelques semaines plus tard. Baillot exécutera à nouveau le concerto en 1828, pour le premier anniversaire de la mort de Beethoven. Mais c'est la prestation d'un Joseph Joachim (1831-1907) de douze ans, à Londres en 1844 sous la direction de Mendelssohn, qui assoit définitivement le succès de l'Opus 61. L'œuvre frappe par sa singularité. Si Beethoven adopte un plan tripartite, il prête au premier mouvement une longueur équivalente ou même supérieure à celle d'un

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus
Diapason 751 18 rendez-vous à ne pas manquer

18 rendez-vous à ne pas manquer

1. Elisabeth Leonskaja Les 5 et 6 janvier, Paris, Philharmonie. Le 22 janvier, Toulouse, Théâtre du Capitole. L'artiste d'origine géorgienne, viennoise d'adoption depuis près de cinquante ans, s'est depuis longtemps imposée comme l'une des grandes pianistes de notre temps. A l'occasion de ses deux récitals parisiens, elle interprète quatre des plus belles sonates (dont la toute dernière) de son cher Schubert et la Wanderer Fantaisie ; sa sensibilité frémissante devrait y faire merveille. Celle qui fut la partenaire à la scène de Sviatoslav Richter avoue une prédilection pour la musique de chambre. A Toulouse, elle joue Chostakovitch, dont l'impressionnant quintette en compagnie du Quatuor Danel. Une double célébration pour l'immense musicienne qui vient de fêter ses quatre-vingts ans. 2. 12e Biennale de quatuors à cordes Du 10 au 18 janvier, Paris, Philharmonie et Cité de la musique. Comme tous les deux ans au mois de janvier, les quatuors à cordes compensent leur faible présence dans les programmations des salles de concert durant la Biennale qui leur est consacrée à la Philharmonie. Si Mozart, Mendelssohn, Schubert et Beethoven seront joués, la musique de notre temps est à nouveau l'invitée d'honneur de cette douzième édition. On y attend le Quatuor Tana dans un spectacle scénographié par Marc Lainé et Stephan Zimmerli, où retentiront

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus
Diapason 751 DIAPASON

DIAPASON

...

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus
Diapason 751 Walhalla atomique

Walhalla atomique

La Walkyrie de Wagner. Paris, Opéra Bastille, le 11 novembre. La réussite de cette première journée du Ring est d'abord musicale. Au pupitre, Pablo Heras-Casado trouve enfin ses marques dans l'acoustique de Bastille. Dès l'orage liminaire, les éclairs claquent, le son se focalise et répand ses sortilèges. Par la suite, l'incendie étend sa nerveuse

Le contenu complet de cet article est réservé aux abonnés. Vous pouvez également acheter Diapason n°751 au format digital. Vous le retrouverez immédiatement dans votre bibliothèque numérique KiosqueMag.

Voir plus

J'achète ce numéro

Voir toutes les archives de Diapason

Tous les numéros de Diapason

J'aime Diapason ? Je m'abonne

Nos offres d'abonnement à Diapason
Satisfait<br>ou remboursé

Satisfait
ou remboursé

Service client à votre écoute

Service client à votre écoute

Moins cher qu'en kiosque

Moins cher qu'en kiosque