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hors-séries - Le numéro 20 du 12 novembre 2025

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La Une de hors-séries n°20 du 12/11/2025

Au sommaire de ce numéro

hors-séries 20 ET SI EN 1914, LA RUSSIE AVAIT LANCÉ TOUTES SES FORCES SUR LA PRUSSE ?

ET SI EN 1914, LA RUSSIE AVAIT LANCÉ TOUTES SES FORCES SUR LA PRUSSE ?

À la veille de la Première Guerre mondiale, l'armée russe, malgré ses faiblesses, possède deux atouts : son alliance française et, surtout, un réservoir humain en apparence inépuisable. Pourtant, elle est battue à Tannenberg (voir l'encadré p. 72) en août 1914, et elle n'atteint pas ses objectifs en Galicie, malgré des succès face à l'armée austro-hongroise. Cet échec et ce demi-échec s'expliquent par l'adoption d'un plan stratégique mi-figue mi-raisin, qui refuse de choisir entre deux options plus radicales : aller vers Berlin ou viser le Danube. L'alliance nouée entre la France républicaine et la Russie tsariste, en 1892, contribue à un décollage économique russe, notamment ferroviaire (les célèbres emprunts russes), ainsi qu'à une réorganisation militaire. Cette remontée en puissance, bien que freinée par les intrigues au sommet de l'armée, inquiète de nombreux officiers allemands qui considèrent que le temps joue en faveur de leurs adversaires. En 1905, le haut commandement de la Deutsches Heer (l'armée de Terre de l'Empire allemand) adopte le plan Schlieffen. Remodelé à plusieurs reprises jusqu'en 1914, il prévoit de concentrer l'essentiel des troupes, soit sept armées, à l'Ouest afin de détruire l'armée française, avant l'achèvement de la mobilisation russe qu'on suppose très lente. La France hors jeu, les stratèges allemands concentreront leurs efforts sur la Russie. L'idée, alors, n'est pas de conquérir des territoires, mais plutôt d'obtenir une paix de compromis. D'ailleurs, aucun plan d'opération n'a été conçu par les Allemands pour une guerre à l'Est. Le plan 19 saboté par les divisions Dans le camp russe, les planificateurs doivent privilégier un des deux adversaires (Allemagne ou Autriche-Hongrie) et satisfaire aux demandes de l'allié français. Intenses, les réflexions débouchent en 1910 sur le plan 19. Proposé par le général Youri Danilov (1866-1937), ce plan opte pour une offensive prioritaire contre l'Allemagne à la grande satisfaction de Paris, qui espère qu'une attaque russe massive divertira le maximum de forces adverses. Saint-Pétersbourg (rebaptisée Pétrograd le 18 août 1914 pour éviter le « bourg » germanique) jouerait ainsi la carte du bon allié. Logiquement, Danilov cible la Prusse-Orientale, avec deux arguments de poids. D'abord, il insiste sur la vulnérabilité de cette province, peu défendue

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hors-séries 20 ET SI GUILLAUME AVAIT PERDU À HASTINGS ?

ET SI GUILLAUME AVAIT PERDU À HASTINGS ?

Guerres & Histoire : Avant même la fameuse journée du 14 octobre 1066, est-ce que les choses peuvent tourner au désavantage de Guillaume ? Robert Bartlett : Tout à fait ! Harold Godwinson, l'homme fort qui prétend succéder au roi Édouard le Confesseur mort sans enfants, anticipe la descente et lève des troupes en nombre pour garnir la côte sud de l'Angleterre. Début septembre, comme l'armada normande n'apparaît pas, il est obligé de renvoyer son contingent, faute de pouvoir l'entretenir. Or, c'est juste ce moment que choisissent son frère rebelle Tostig et le roi de Norvège Harald Hardrada pour débarquer dans le nord et revendiquer eux aussi le pouvoir. Harold rameute ses troupes et fonce à leur rencontre. Après avoir couvert 400 kilomètres, il les bat le 25 septembre à Stamford Bridge, près d'York. Mais entre-temps Guillaume a profité d'un vent favorable pour prendre pied le 29 septembre à Pevensey, dans le Sussex - sans avoir à combattre. C'est une chance inouïe, car les attaques amphibies sont risquées. Le 25 septembre, à Stamford Bridge, Harold bat Tostig et Harald Hardrada. Et le 29, Guillaume débarque. Si le triomphe de Stamford Bridge n'est pas trop cher payé, l'armée anglo-saxonne doit s'épuiser à couvrir le chemin inverse pour revenir affronter les Normands. Harold pouvait-il gagner du temps ? Certaines sources mentionnent qu'on lui conseille d'attendre des renforts. Mais il se trouve que, par dessein ou par accident, Guillaume a débarqué dans un domaine du Sussex qui appartient à la maison Godwinson. Les Normands s'y livrent à un pillage en règle, comme on le voit sur la tapisserie de Bayeux. Or, il est impensable à l'époque qu'un vrai seigneur laisse faire sans réagir. Item sans titre Le 14 octobre, jour de la bataille, les

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hors-séries 20 « L'HISTOIRE ALTERNATIVE EST PRESQUE UNE SCIENCE EXPÉRIMENTALE »

« L'HISTOIRE ALTERNATIVE EST PRESQUE UNE SCIENCE EXPÉRIMENTALE »

Guerres & Histoire : Quelle différence faites-vous entre l'uchronie et l'histoire alternative ? Jacques Sapir : L'uchronie est un genre littéraire, généralement rattaché à celui de la science-fiction. L'histoire alternative, en revanche, est un exercice intellectuel sérieux et souvent complexe, pratiqué par des historiens - professionnels ou amateurs - dans le but d'explorer des voies ou des options que l'histoire, la vraie, n'a pas empruntées. On pourrait presque la qualifier de science expérimentale. Cet exercice est pratiqué par les universitaires anglo-saxons, mais il reste tabou en France, où un certain cartésianisme pèse encore sur la discipline. Bien entendu, la frontière n'est jamais nette - ni étanche - entre ces deux catégories, et il convient d'en être conscient. Nous-mêmes, je veux dire le groupe à l'origine de 1940. Et si la France avait continué la guerre… , avons commencé par travailler sur une uchronie, pour nous en détacher assez vite. Mais nous avons été plus d'une fois contraints d'y revenir, soit pour faciliter la lisibilité de ce qui reste un récit, soit pour trancher des décisions auxquelles les faits objectifs à eux seuls ne peuvent répondre. Revenons à la genèse de votre expérience de l’histoire alternative, le livre 1940. Et si la France avait continué la guerre … Même si j'en ai été finalement le maître d'œuvre, cet ouvrage a été le produit des travaux de plusieurs équipes d'« auteurs » qui se sont succédé et complétées. Les racines en sont à rechercher sur un

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hors-séries 20 CLAUSEWITZ, LA FRICTION ET L'HISTOIRE ALTERNATIVE

CLAUSEWITZ, LA FRICTION ET L'HISTOIRE ALTERNATIVE

Au chapitre VII du livre I de son De la guerre, Carl von Clausewitz se pose la question de savoir ce qui différencie la guerre réelle de la guerre qu’on rejoue dans les livres et les écoles militaires. Et il expose en quelques lignes la nature de ce « facteur invisible et toujours agissant » qu’il est le premier à placer en pleine lumière et à nommer : la friction. Le penseur prussien définit celle-ci comme « ce frottement excessif […] qui engendre des phénomènes imprévisibles, justement parce qu'ils appartiennent en grande partie au hasard ». La friction est ce qui fait que, si dans la guerre tout est très simple, « la chose la plus simple est difficile ». Un exercice classique dans les écoles de guerre allemandes demandait ainsi qu'un régiment à quatre bataillons soit déplacé en urgence du village X au village Y. Règle à calcul en main, l'état-major de brigade a prévu qu'il mettrait trois heures. Dans un esprit clausewitzien, l'instructeur dispose de cartes de friction qu'il peut abattre pour compliquer la tâche des élèves. Comme le départ se fait à l'aube, les estafettes sont dépêchées de nuit aux chefs de bataillon. Deux d'entre elles s'égarent et ne peuvent remettre leur pli avant l'aurore, si bien que seuls deux bataillons partent à l'heure. Mais ils se heurtent eux-mêmes à une pluie diluvienne, une chaussée défoncée par les charrois, puis à un pont effondré. Résultat de ces frictions accumulées : le premier bataillon arrive à Y

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hors-séries 20 ET SI L'EXPÉDITION DE NAPOLÉON III AU MEXIQUE AVAIT ÉTÉ MIEUX CONDUITE ?

ET SI L'EXPÉDITION DE NAPOLÉON III AU MEXIQUE AVAIT ÉTÉ MIEUX CONDUITE ?

En 1861, alors que les États-Unis sombrent dans la guerre civile, le Mexique sort à peine de la sienne, la Guerra de Reforma (la « guerre de réforme ») qui a vu la victoire des libéraux fédéralistes de Benito Juarez sur les conservateurs catholiques et centralistes. Mais lorsqu’en juillet 1861, Juarez annonce suspendre le règlement des dettes de son pays envers l’Europe, l’Angleterre, l’Espagne et la France décident par la convention de Londres du 31 octobre d’une intervention militaire conjointe « La plus grande pensée du règne »Le 17 décembre, le général espagnol Juan Prim, arrivant de Cuba, débarque à Veracruz avec une escadre et 4 000 hommes sans rencontrer de résistance. Anglais et Français suivent dès janvier 1862, avec l'escadre de l'amiral Dunlop et celle de l'amiral Jurien de La Gravière. Cette dernière est conduite par le vaisseau Masséna et transporte l'avant-garde du corps expéditionnaire placé sous les ordres du général de Lorencez , accompagné de son homologue conservateur Juan Almonte : environ 7 000 hommes autour d'un régiment de marche d'infanterie de marine bientôt renforcé d'un régiment de zouaves, du 99e de ligne, d'un unique escadron de chasseurs d'Afrique, trois batteries d'artillerie et une poignée de sapeurs. Mais si les ambitions anglo-espagnoles se limitent à des considérations financières, Napoléon III se sert de la dette comme d'un prétexte pour mettre un pied dans le pays et ne plus en repartir. Son intention

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hors-séries 20 HISTOIRE ALTERNATIVE MODE D'EMPLOI

HISTOIRE ALTERNATIVE MODE D'EMPLOI

Carlo d'Este, à la fin de la biographie qu'il lui consacre, explique que « si Patton avait commandé le groupe d'armées américain [en Normandie], il aurait réussi l'encerclement des armées allemandes à l'ouest de la Seine… La guerre se serait terminée à l'automne 1944. » On trouvera chez presque tous les auteurs ces incises qui se permettent, sur quelques lignes, d'explorer une alternative à ce qui est advenu. Car le contrefactuel est aussi ancien que l'écriture de l'histoire. Thucydide l'utilise déjà au Ve siècle av. J.-C. d'autant que, si l'on examine de près en quoi consiste le raisonnement historique, imaginer « ce qui se serait passé si… » est inévitable pour expliquer solidement les causes d'un événement. Si Louis XVI n'avait pas fui Paris pour être rattrapé à Varennes, la France aurait conservé une monarchie constitutionnelle et n'aurait sans doute pas exploré un régime purement républicain. La fuite du roi est donc un élément nécessaire à la naissance du fait républicain, du moins à cette période précise. Mais passer à une étude systématique d'une divergence historique pour en établir les conséquences les plus probables est un effort qui n'apparaît qu'au siècle. Pendant longtemps, il s'agit d'un exercice intellectuel sans prétention scientifique, un jeu de l'esprit revendiqué comme tel… et mal vu des universitaires. Les romanciers en tirent des textes devenus classiques, le plus connu étant Le Maître du Haut Château, de l'Américain Philip K. Dick, qui imagine un monde dans lequel l'Allemagne nazie et le Japon gagnent la Seconde Guerre mondiale et se partagent les États-Unis, pendant que sous le manteau circule un manuscrit anonyme décrivant une histoire parallèle dans laquelle l'Amérique l'a emporté. Tout aussi classique dans son hypothèse de départ est le roman d'Éric-Emmanuel Schmitt, La Part de l'autre, où la divergence consiste à voir Hitler admis en 1908 à l'école des

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