Matthieu Ricard est un collectionneur. De best-sellers et de cartes d'embarquement. Parce qu'on peut être moine bouddhiste et joueur. Comme on peut être ultra médiatique et, un jour, en avoir marre. « En une année, j'ai eu quatre-vingts cartes et je me suis dit stop. J'arrête ce cirque, j'arrête de faire le clown, j'ai donné. J'ai écrit sur le bonheur, sur l'altruisme, sur la méditation, mais je ne suis pas un écrivain - je pourrais tout réécrire dix fois, que ce ne serait pas parfait. Et un jour, je me suis retrouvé à Davos en me demandant ce que je faisais là. Ça, ça ne va pas. Ma vie ne m'allait plus. Et mourir dans un aéroport, je n'en avais aucune envie. » C'était il y a trois ans. Depuis, Matthieu Ricard passe l'essentiel de son temps au monastère de Shechen, au Népal. Là où il voudrait finir ses jours, tranquille. Là où il s'est établi, il y a cinquante ans, auprès de ses premiers maîtres spirituels. Son ermitage fait trois mètres par trois mais, du lever au coucher, c'est l'immensité qu'il embrasse : la baie vitrée donne sur l'Himalaya et lui rappelle, tous les jours, ce qu'il fait là. Marcher et méditer. « Moine est un état, la méditation est un chemin, qui vous conduit à simplifier, simplifier, simplifier. Vos actions, vos paroles, vos pensées. » Aujourd'hui, son association Karuna-Shechen s'est professionnalisée. Ses cinq cent mille
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